B. CONTRIBUTION DE L'AMBASSADE DE TURQUIE

Question 1-En quoi la coopération universitaire est-elle importante pour la Turquie ?

Dans un univers scientifique de plus en plus concurrentiel, la Turquie comme la France, veut faire valoir ses atouts académiques et attirer davantage d'étudiants internationaux. Dans ce cadre, la stratégie de mobilité du Haut Conseil de l'Enseignement Supérieur turc (YÖK) ainsi que la politique de bourse de la Direction des Turcs de l'Étranger et des Populations Affiliées (YTB) qui accueille des étudiants étrangers en Turquie sont semblables à la stratégie de « Bienvenue en France » ou celle de Campus France qui ont une volonté d'internationalisation.

De nos jours, les universités du monde entier sont de plus en plus interconnectées. Nous constatons que la mobilité et l'expatriation universitaire continuent d'accroître dans le monde entier. Ces cinq dernières années, l'UNESCO a recensé une hausse de 31% de la mobilité universitaire. Au niveau mondial, en 2017, 5,3 millions d'étudiants suivent une formation universitaire en dehors de leurs pays (+71 % en dix ans). S'expatrier pour ses études hors de son pays d'origine, par choix ou par nécessité, est de plus en plus fréquent. La Turquie, comme tous les pays visant à offrir un avenir meilleur aux générations futures, souhaite profiter de cette mobilité académique.

Les 20 premiers pays d'origine de la mobilité étudiante dans le monde

Pays

Effectifs 2018

Évolution 2017-

2018

Évolution 2013-

2018

Rang 2013

Rang 2018

1-Chine

995 782

+8%

+38%

1

1

2-Inde

375 055

+10%

+97%

2

2

3-Allemagne

122 538

0%

+2%

3

3

4-Vietnam

108 527

+15%

+94%

10

4

5-Corée du Sud

101

774

-4%

-11%

4

5

6-France

99 488

+11%

+30%

5

6

7-États-Unis

84 349

-3%

+11%

6

7

8-Kazakhstan

83 503

-2%

+54%

11

8

9-Népal

81 917

+27%

+155%

29

9

10-Arabie saoudite

77 406

-8%

+3%

7

10

11-Nigéria

76 338

-11%

+19%

8

11

12-Italie

75 954

+2%

+51%

13

12

13-Ukraine

72 063

-7%

+69%

17

13

14-Brésil

67 183

+14%

+70%

20

14

15-Syrie

64 379

+20%

+157%

38

15

16-Malaisie

61 904

-2%

+3%

9

16

17-Pakistan

58 821

+7%

+46%

18

17

18-Russie

57 632

+1%

+12%

12

18

19-Iran

56 376

+6%

+14%

14

19

20-Maroc

52 500

+2%

+30%

19

2

0

24-Turquie

50 000

Autres pays

2 797 913

+ 4%

+24%

-

-

Total

5 571 402

+5%

+32%

-

-

Question 2-Comment est organisée l'action de coopération universitaire et académique depuis la Turquie (ministères et organismes compétents) vers les autres pays (ambassade, associations ou instituts) ?

Créé en 1981, le YÖK (Haut Conseil de l'Enseignement Supérieur) est l'unique autorité administrative responsable de l'organisation, de la planification, de la reconnaissance et de la supervision de tous les établissements d'enseignement supérieur (universités, académies rattachées au ministère de l'éducation nationale, grandes écoles, conservatoires, instituts...). C'est ce conseil qui propose au Parlement les budgets qui seront attribués aux universités. Par ailleurs, il propose au gouvernement d'éventuelles créations d'universités, de facultés, d'écoles ou d'instituts et la création de postes d'enseignants. Le YÖK est à la fois une agence d'orientation (par le biais de la nomination des recteurs) et de financement (définition des budgets des universités publiques; octroi de bourses d'études). Le Conseil Interuniversitaire est composé des recteurs des universités et il est chargé de fixer les normes académiques et les conditions d'obtention des diplômes.

En outre, il existe une coopération importante entre le YÖK et le Ministère de l'Éducation nationale . Le Ministère de l'Éducation nationale envoie les étudiants sélectionnés par examen à l'étranger pour des études supérieures avec une bourse officielle afin de répondre aux besoins du personnel académique des établissements d'enseignement supérieur et des ressources humaines qualifiées des établissements publics.

Le Ministère de l'Éducation nationale affecte des conseillers de l'éducation au sein des ambassades et des attachés de l'éducation dans les consulats généraux. En France, quatre attachés de l'éducation au sein des consulats (Strasbourg, Lyon, Nantes, Paris) et un conseiller de l'éducation à l'ambassade sont en mission pour gérer tous les sujets liés à l'éducation: l'équivalence, l'organisation des cours d'EILE, conférences, colloques, séminaires, collaboration et coopération scientifique, culturelle et linguistique avec les universités et les centres de recherches en France, les étudiants de master et de doctorat, l'orientation, la convention bilatérale, les accords interuniversitaires, les programmes d'Erasmus, la mobilité, etc.

La Fondation Yunus Emre est une fondation publique fondée en date du 05.05.2007 dans le but de présenter la Turquie, sa langue, son histoire, sa culture et l'art turc et de faire évoluer l'amitié de la Turquie avec les autres pays en augmentant les échanges culturels. Quant à l'Institut Yunus Emre, c'est un organisme lié à la fondation qui, non seulement, organise des travaux d'enseignement de la langue turque aux étrangers et gère des activités culturelles et artistiques dans les centres fondés à l'étranger, mais contribue également aux travaux scientifiques. L'Institut Yunus Emre a débuté ses activités à Paris en 2012.

La Fondation Maarif fait également la promotion de la culture et de la langue turques à l'international. La Fondation Maarif de Turquie a été créée en 2016. Son but est de fournir des services éducatifs de qualité conformément aux objectifs de développement durable de l'ONU pour 2030. Maarif France est, quant à elle, une entité de droit français qui lui est affiliée par l'intermédiaire de son entité mère Maarif Europe . Maarif France est un prestataire de services éducatifs dont la préoccupation essentielle est l'amélioration de la qualité des services rendus à ses bénéficiaires. Les activités de Maarif France se concentrent aujourd'hui sur le développement de centres de soutien scolaire et de langues. Elle a d'ailleurs obtenu récemment la certification Qualiopi reconnue par la République française qui vient attester de la transparence et de la qualité de ses procédés. Au demeurant, Maarif France propose des services éducatifs respectant le programme scolaire de l'éducation nationale française.

Question 3-Pouvez-vous présenter les principaux objectifs, moyens et priorités de la coopération universitaire, scientifique et culturelle de la Turquie en France ? Pouvez-vous comparer votre action en France par rapport à votre action au Royaume-Uni, en Allemagne ou en général dans d'autres pays européens ?

La coopération universitaire de la Turquie avec la France remonte à l'Empire ottoman. En effet, dans le cadre de la modernisation de l'Empire, la France fut le premier pays (en 1826 une trentaine d'étudiants en ingénierie ont été envoyés à Paris) à accueillir des étudiants ottomans, suivi par l'Angleterre (1834).

La mobilité étudiante fut encadrée par la République de Turquie avec une loi promulguée, le 8 avril 1929 (relative à l'Envoi des étudiants dans des pays étrangers). L'objectif essentiel de cette loi a été d'envoyer des étudiants en Europe et aux États-Unis d'Amérique afin de répondre aux besoins de cadres formés, notamment dans le domaine scientifique de la jeune République.

Actuellement les principaux objectifs de la coopération universitaire, scientifique et culturelle de la Turquie en France sont les suivants :

-le renforcement et le développement des relations entre les équipes turques francophones d'enseignement et de recherche et les universités françaises ainsi que les établissements appelés « Grandes Écoles ».

-le démarrage et le développement de coopérations nouvelles avec les meilleures universités turques, dans des domaines d'intérêt prioritaires pour la recherche et la technologie française.

En France, il y a actuellement 51 étudiants (30 en master, 9 doctorants, 12 candidats pour suivre des cours intensifs pour le MD) boursiers du Ministère de l'Éducation Nationale qui devront à leurs retours en Turquie, travailler en tant qu'académicien dans une institution publique, le double du nombre d'années passées en France en tant que boursier (à titre d'illustration: 5 années d'études réalisées en France en tant que boursier engendreront 10 années d'exercice dans le service public). Ces étudiants font des masters ou doctorats dans des domaines variés : Administration publique, droit, philosophie, philologie, technologies énergétiques, économie, etc.

Les étudiants boursiers qui terminent leur formation en France retournent pour travailler non seulement dans les universités au sein desquelles l'éducation se fait en totalité (Galatasaray) ou en partie (Hacettepe) en français, mais aussi dans les universités où l'enseignement se fait en turc. En effet, pour pouvoir contribuer aux recherches scientifiques sur le plan international, nos académiciens doivent savoir parler une langue comme le français, l'anglais ou l'allemand.

Lorsque l'on observe les autres pays dans lesquels sont envoyés les boursiers de l'Éducation nationale, on constate que chaque année environ 4.400 étudiants boursiers sont envoyés pour des études supérieures à l'étranger, dont 600 à 900 étudiants en Angleterre, 700 aux États-Unis, 250 en Allemagne et entre 60-70 au Canada.

Il y aussi à peu près 4.000 étudiants qui sont venus en France par leurs propres moyens (financés par leurs familles ou des bourses privées) et qui étudient dans des programmes de licence, maîtrise, master et doctorat.

Au total, en 2019 on comptait 4.244 étudiants turcs (boursier et autres) dans les universités en France. Ce chiffre a encore beaucoup baissé après la crise de la Covid-19.

Par ailleurs, les étudiants turcs privilégient les études dans les pays anglophones ou dans d'autres pays de l'UE. Pour donner un exemple, presque 10.000 étudiants turcs suivaient des études universitaires aux Etats-Unis en 2020.

Question 4-Quels sont les principaux dossiers de coopération franco-turque et turco- européenne dans les domaines scientifiques, académiques et culturelles ?

Dans le domaine de la coopération académique entre nos deux pays, l'Université Galatasaray occupe une place privilégiée. Un groupe de travail est chargé d'élaborer un « plan de partenariat 2019-2023 en vue de « faire ensemble de Galatasaray une université internationale francophone de référence » 61 ( * ) . Les institutions de Galatasaray (école primaire, collège, lycée et université) ont une histoire qui remonte au 15 ème siècle et sont francophones depuis le 19 ème siècle. Les diplômés de Galatasaray ont occupé des postes clés dans l'administration depuis l'Empire ottoman. Aujourd'hui, ils sont aussi très convoités dans le secteur privé. Cette université publique quasi gratuite recrute aujourd'hui des étudiants brillants parmi le premier pourcent d'un concours difficile où se présente chaque année plus d'un million et demi de candidats. Le Consortium de coopération avec l'Université Galatasaray permet aussi de continuer ses projets scientifiques et culturels avec ses homologues français et internationaux.

En dehors des liens privilégiés noués avec l'Université Galatasaray, d'autres universités sont impliquées dans la coopération scientifique franco- turque :

1- l'Université Akdeniz d'Antalya en partenariat avec l'Institut agronomique méditerranéen de Montpellier, l'Université de Lille, l'Université de Picardie et l'Université de Poitiers dans les domaines des sciences économiques et des relations internationales, notamment par le biais des départements francophones des sciences économiques et des relations internationales.

2- l'Université d'Ankara en partenariat avec l'Université Jean Moulin Lyon 3 et l'Inserm dans les domaines du droit, des sciences sociales et de la médecine.

3- l'Université Bilkent d'Ankara en partenariat avec l'ENSCP et l'Université Paris Sud dans le domaine de la biologie moléculaire notamment, mais bien d'autres coopérations sont en cours avec cette université dynamique de premier plan.

4- l'Université du Bosphore (Boðaziçi) d'Istanbul en partenariat avec Télécom ParisTech, ENSTA ParisTech, l'École normale supérieure, l'Université Paris Sud, l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, HEC, ESCP Europe et l'IEP de Paris dans les domaines de l'informatique, l'électronique, les risques sismiques, l'histoire, les sciences politiques et le management). Un double-diplôme est proposé aux étudiants en partenariat avec Télécom ParisTech. Des projets de recherche dans le domaine des sciences de l'ingénieur sont à l'étude, en partenariat avec plusieurs écoles de ParisTech et avec l'Ecole Centrale de Paris.

5- l'Université Çukurova d'Adana en partenariat avec l'Institut agronomique méditerranéen à Montpellier, l'Université de Bordeaux II, le Cirad, l'École des mines de Paris et l'Université Rabelais à Tours dans les domaines de l'agriculture, l'agronomie, l'économie rurale, le génie minier et la pharmacologie).

6- l'Université du Neuf Septembre (Dokuz Eylül) d'Izmir en partenariat avec l'Université de Savoie dans le domaine de la gestion du tourisme.

7- l'Université Egée (Ege) à Izmir en partenariat avec le CHU de Lyon et l'Université Sophia Antipolis en médecine et les sciences marines.

8- l'Institut technologique de Gebze en partenariat avec l'Université de Lyon et l'ESC de Lyon dans le domaine de la chimie. Des thèses en cotutelle sont en cours.

9- l'Université Hacettepe d'Ankara en partenariat avec l'Université Paris Sud, l'Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand et l'Université de Strasbourg dans les domaines de la pharmacie, la géologie, la volcanologie et la traduction- interprétariat). Ils proposent un programme de double diplôme avec l'ITIRI de Strasbourg.

10- l'Université technique d'Istanbul (ITÜ) en partenariat avec l'Université Louis Pasteur à Strasbourg, l'Institut de physique du globe de Paris et le laboratoire de robotique de Versailles dans les domaines de la sismologie, la robotique et le génie mécanique. Une thèse en cotutelle est en cours dans le domaine du génie textile avec l'ENSAIT et en génie civil avec l'ENS Cachan.

11- l'Université d'Istanbul en partenariat avec le CHU Kremlin-Bicêtre, l'Université Paris V et l'Université de Bordeaux I dans les domaines de la médecine-virologie, la pharmacie et l'archéologie.

12- l'Université Mimar Sinan d'Istanbul en partenariat avec l'Institut français d'urbanisme et l'Université Paris VIII dans le domaine de l'urbanisme.

13- l'Université technique du Moyen-Orient (METU - ODTÜ), en partenariat avec l'ENSMA de Poitiers, l'Université Paris Descartes, l'INSA de Lyon, l'École des mines de Paris, le Laboratoire de recherche des monuments historiques, l'Institut français d'urbanisme de Paris dans les domaines de l'aéronautique, l'informatique, le génie chimique, le génie civil, l'architecture et l'urbanisme.

14- l'Université Yeditepe d'Istanbul propose un département francophone de sciences politiques et relations internationales et travaille avec l'Université de Paris Ouest Nanterre ; la faculté de droit envisage la création d'un diplôme joint avec l'université Jean Monnet de Saint-Etienne.

Question 5-Les autorités turques mènent-elles une politique d'attractivité des étudiants et chercheurs étrangers, et notamment français ? Ont-elles des objectifs en termes de croissance du nombre d'échanges étudiants et de partenariats universitaires et de recherche ?

La Turquie a pour objectif d'accueillir 200 000 étudiants internationaux d'ici 2023. Entre 2013 et 2021, le gouvernement turc a gagné d'un coup six places au classement des pays d'accueil des étudiants internationaux. Désormais au 10e rang, avec 150 000 étudiants accueillis en 2021, c'est l'un des « nouveaux acteurs » de la mobilité internationale à se démarquer. Elle affiche d'ailleurs la progression la plus forte des pays du top 20 (+130% d'étudiants internationaux entrants). Cette croissance importante est à la fois le reflet du contexte régional de la Turquie et de la récente mise en oeuvre d'une stratégie d'attractivité en direction des étudiants internationaux.

Les principaux pays d'origine des étudiants en mobilité en Turquie en 2018-2019 :

1

Syrie

20 701

17%

+2 779%

2

Azerbaïdjan

17 088

14%

+144%

3

Turkménistan

12 247

10%

+108%

4

Iran

6 418

5%

+1 365%

5

Afghanistan

5 826

5%

+345%

Autres pays

62 858

50%

+61%

Total des étudiants accueillis

125 138

100%

+130%

La Turquie est le premier pays d'accueil des étudiants syriens en mobilité diplômante, avec plus de 20 000 individus dans les établissements turcs en 2018. Le nombre d'étudiants syriens accueillis a été multiplié par plus de 45 depuis le début de la guerre en Syrie (455 étudiants seulement en 2011). La Turquie recrute avant tout dans des pays qui lui sont proches par la langue, l'histoire ou la culture. Les étudiants de pays de langue turcique représentent environ 30% des étudiants internationaux.

L'un des objectifs de la Direction des Turcs de l'Étranger et des Populations Affiliées (YTB) créée en 2010 est d'encourager la mobilité entrante des étudiants de ces populations. Cette même institution est en charge de l'administration des « Bourses de Turquie » (Türkiye Burslarý), lancées en 2012 et étendues à des étudiants d'autres régions du monde, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne. La Turquie a une forte volonté d'internationalisation et de mobilité pour accroître son attractivité et ses coopérations académiques.

En 2020, 156 000 étudiants de 172 pays ont demandé une bourse au Centre de bourses d'études turc. Ce chiffre démontre que la Turquie commence également à devenir un centre d'attraction de mobilité dans l'éducation internationale. Le gouvernement turc soutient également les recherches universitaires et les scientifiques des autres pays en leur assurant une formation linguistique de la langue turque et différents modules de recherche dans les centres de recherches universitaires et de TÜBTAK (CNRS turc).

Le programme d'échange « Mevlana » a également réussi à entrer en contact avec près de 6 000 étudiants depuis sa création en 2013. Cet organisme éducatif offre aussi une série de bourses aux étudiants internationaux non-européens.

Question 6-Quelle est votre position sur les critiques qui pourraient viser la Turquie dans ses pratiques d'influence en France ou ailleurs en Europe ou dans le monde ?

Les échanges académiques avec la France découlent en grande partie d'une histoire de la francophonie bien ancrée en Turquie et d'une approche pragmatique des autorités turques pour offrir à nos académiciens, une formation de qualité en France.

De manière générale, les efforts de la Turquie pour en rayonnement croissant de la langue et de la culture turque à l'étranger sont comparables aux efforts de nombreux autres pays, dont la France, dans le même domaine. Ces efforts ne suscitent aucune critique justifiée.


* 61 Basée sur une nouvelle logique de partenariats (doubles-diplômes, mise en place de délégations d'enseignants par les universités françaises, montage de projets européens, développement de la recherche) et la mise en place d'un nouveau modèle d'apprentissage du français.

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