ANNEXE I-
CONTRIBUTIONS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES ÉTRANGÈRES EN FRANCE

A. CONTRIBUTION DE L'AMBASSADE DE CHINE

1. Politique extérieure de la Chine en matière d'échanges et de coopération humains et culturels

La Chine poursuit inébranlablement une stratégie d'ouverture marquée par le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant, et oeuvre pour une ouverture sur tous les plans, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Cette stratégie s'applique non seulement dans les domaines économique et commercial, mais aussi dans les domaines humains et culturels tels que l'éducation, la science, la technologie et la culture. La Chine considère les échanges humains et culturels comme un moyen important de renforcer la base sociale des relations de la Chine avec l'étranger, d'accroître l'ouverture de la Chine sur l'extérieur et de faire progresser l'avènement d'une communauté d'avenir partagé pour l'humanité. Adhérant aux principes d'accorder la primauté à l'homme, d'ouverture et égalité, de respect et tolérance, d'enrichissement mutuel et de coopération gagnant-gagnant, et fidèle à la juste conception de la justice et des intérêts et au concept de développement durable, la Chine travaille activement pour promouvoir ses échanges et coopération humains et culturels avec l'étranger en adoptant une approche consistant à associer la conduite gouvernementale à la participation populaire. Dans ce processus, la Chine accorde une attention particulière à la pleine mise en valeur de l'esprit d'initiative et de création des universités, des établissements de recherche scientifique, des entreprises, des universitaires et des chercheurs. Ainsi a été créée une situation où les efforts gouvernementaux se focalisent sur les grands enjeux et la coopération au niveau populaire s'épanouit.

Dans le domaine de l'éducation, la Chine prend l'initiative de renforcer l'apprentissage mutuel, la tolérance et la complémentarité avec le reste du monde. Elle veille à faire de l'éducation un nouveau pôle d'ouverture sur l'extérieur grâce à une coopération mutuellement bénéfique plus élargie et plus approfondie, à l'introduction des ressources éducatives étrangères de qualité et à l'incitation à la mobilité étudiante à l'échelle mondiale, de manière à contribuer à la réforme du système de gouvernance mondiale de l'éducation. Tout en travaillant avec la France et d'autres pays du monde pour élargir les échanges et coopération sur la langue et la culture, la Chine est d'avis qu'elles constituent un vecteur important et un volet clé dans les échanges avec l'extérieur, ainsi qu'un moyen important de promouvoir la diversité des civilisations et leur coexistence en harmonie.

Dans le domaine de la science et technologie, la Chine applique activement une stratégie de coopération internationale marquée par l'ouverture, la tolérance, le bénéfice mutuel et le partage d'un niveau plus élevé, ainsi qu'une intégration plus proactive au réseau mondial d'innovation. Elle travaille pour contribuer par des actions concrètes à la coopération scientifique et technologique internationale dans les domaines de la réponse aux épidémies et de la santé publique, accroître la recherche et développement conjoints avec des chercheurs des différents pays avec les priorités données aux questions telles que le changement climatique et la santé humaine, initier et conduire les Grands plans et projets de recherche scientifique internationaux (International big science research plans and projects) en mettant en valeur le rôle unique des fonds scientifiques, élargir l'ouverture sur l'extérieur dans les plans nationaux pour la science et la technologie avec le lancement de grands projets de coopération scientifique et technologique, étudier la création de fonds de recherche scientifique ouverts au monde entier et mettre en oeuvre des programmes d'échanges entre scientifiques.

2. Fruits des échanges et coopération humains et culturels entre la Chine et la France

(1) Les échanges et coopération sino-français dans le domaine de l'éducation ont une longue histoire. Au cours du Mouvement Travail-Études en France il y a cent ans, un grand nombre de jeunes Chinois, dont Zhou Enlai et Deng Xiaoping, ont fait leurs études en France, écrivant un chapitre important dans les annales des relations sino-françaises. Depuis un siècle, les échanges et coopération sino-français sur l'éducation ont connu un grand essor. Aujourd'hui, s'appuyant sur les le mécanisme de haut niveau sur les échanges humains, le mécanisme de communication régulière entre les deux ministères de l'Éducation et les plateformes telles que la commission mixte pour l'éducation, les deux pays s'engagent activement pour le renforcement des échanges et coopération bilatéraux sur les plans éducatif, linguistique, culturel et autres.

À l'heure actuelle, plus de 120 jumelages ont été créés entre des établissements d'enseignement supérieur chinois et français, et plus de 20 jumelages entre des lycées des deux pays. Chaque année, les deux pays accueillent de l'autre partie 65 boursiers. La Chine est le premier pays d'origine des étudiants internationaux de la France avec environ 47 500 étudiants chinois en France, tandis que plus de 10 000 étudiants français font actuellement leurs études en Chine. En même temps, les deux parties ont mené une coopération pragmatique aussi riche que variée dans les domaines de la recherche scientifique conjointe, de la formation des ingénieurs et de l'enseignement linguistique. Depuis l'établissement du partenariat entre l'Université d'Aéronautique et d'Astronautique de Beijing et le Groupe des Ecoles centrales en 2005, des universités de premier plan chinoises et françaises ont créé en partenariat plusieurs écoles d'ingénieurs. En janvier 2020, les ministères de l'Éducation des deux pays ont renouvelé l'Arrangement administratif sur la reconnaissance mutuelle des titres et diplômes de l'enseignement supérieur, portant la coopération sino-française sur l'enseignement supérieur à un nouveau palier.

(2) Dans le domaine linguistique et culturel, la France, figurant parmi les premiers pays d'Europe à avoir créé des chaires et cours de chinois, intégré le chinois dans le système éducatif national et mis en place des programmes nationaux d'enseignement de chinois, dispose d'une longue histoire d'enseignement de la langue chinoise. Actuellement, 850 écoles secondaires et 24 écoles primaires françaises proposent des cours de chinois. Le chinois est désormais la cinquième langue étrangère la plus enseignée dans le secondaire français. De plus, on compte 17 Instituts Confucius et une Classe Confucius en France, portant le nombre des Français apprenant le chinois chaque année à environ 110 000. La Chine attache également une grande importance à la promotion de la langue et de la culture françaises en Chine et y accorde un soutien énergique avec la création de classes de français, l'inclusion du français dans les cursus lycéens, la création de la spécialité de français dans plus de 140 universités et la mise en place de programmes d'enseignement de français dans des chaînes de télévision et de radio en Chine. Actuellement, environ 100 000 Chinois apprennent le français. L'Alliance française a mis en place 15 branches en Chine.

(3) Dans le domaine de la science et de la technologie, la Chine et la France ont signé en 1978 un accord intergouvernemental de coopération scientifique et technologique, qui était le premier accord intergouvernemental du genre signé entre la Chine et les pays occidentaux depuis la Réforme et l'Ouverture. Dans ce cadre, les deux pays organisent à tour de rôle des réunions de la commission conjointe scientifique et technologique, avec le parrainage des départements gouvernementaux en charge de la science et de la technologie et la participation des autorités compétentes et des établissements de recherche scientifique concernés. La 14e réunion de la commission mixte scientifique et technologique Chine-France, tenue en février 2019, a identifié les sept domaines prioritaires de coopération, à savoir la santé, l'agriculture, l'intelligence artificielle, les matériaux avancés, l'environnement, l'espace et la physique des particules. A également été décidé à la réunion la tenue de séminaires sur deux des sept domaines prioritaires chaque année, dans le but de favoriser les échanges et coopération entre les établissements de recherche scientifique et les chercheurs des deux pays.

Des départements spécialisés compétents et des établissements de recherche scientifique des deux pays ont signé des accords de coopération sur, entre autres, la protection de l'environnement, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, la santé et les sciences médicales, la recherche et l'utilisation pacifique de l'espace. Les deux parties ont mis en place des dizaines de laboratoires conjoints et de plateformes en ligne dans les domaines tels que les mathématiques, la chimie et la biomédecine. Les deux pays ont également travaillé activement pour la promotion de la coopération entre des technopôles chinois et des pôles de compétitivité français, ainsi que de la coopération « entreprises-universités-instituts de recherche » en matière de R&D entre les entreprises des deux pays, en particulier les petites et moyennes entreprises de haute technologie.

La Chine considère la France comme partenaire important pour la coopération en matière d'innovation scientifique et technologique, et entend travailler avec la France pour mener des actions conjointes en matière de R&D dans les domaines prioritaires concernés, faire progresser la construction de laboratoires conjoints sino-français et promouvoir les échanges entre les chercheurs et le partage des infrastructures de recherche scientifique.

3. Échanges entre chercheurs chinois et français

La Chine s'est engagée et continuera à s'engager pour la formation de compétences nécessaires à la modernisation de la Chine par le biais des études à l'étranger. Très attachée à l'accueil des étudiants internationaux en Chine, la Chine oeuvre pour faire du pays une destination importante d'études. Dans le même temps, la Chine travaille activement pour introduire des ressources éducatives de qualité de l'étranger, encourager la coopération entre les établissements d'enseignement chinois et étrangers en mettant en valeur leurs atouts respectifs, et réaliser la diversification de l'offre de ressources éducatives, afin de répondre aux besoins des étudiants chinois d'accéder à une éducation internationale de qualité sans devoir aller à l'étranger. Jusqu'en juin 2020, on comptait quelque 2 300 établissements d'enseignement et projets d'enseignement à tous les niveaux approuvés et enregistrés par le Ministère chinois de l'Éducation, dont près de 1 200 supérieurs au niveau Bac+3. Tout en « introduisant des ressources de l'extérieur », la Chine encourage également ses établissements d'enseignement à « aller à l'international ». Pour ce faire, plus de 100 établissements et projets d'enseignement de différents types et à différents niveaux ont été mis en place par des universités chinoises dans près de 50 pays.

La Chine met en oeuvre une politique d'ouverture à l'égard de compétences humaines pour créer un nouveau pôle de recherche scientifique et d'innovation capable de attirer les talents tant chionis qu'internationaux. Elle accueille activement les étudiants chinois à l'étranger et les compétences étrangères professionnelles et de haut niveau désireux de travailler, d'entreprendre des recherches scientifiques ou de mener des échanges en Chine. Elle reste disposée à leur fournir un environnement compétitif et attractif pour faciliter leur travail en Chine en termes de politique de séjour, de système d'immigration, de rémunération et de bien-être, et d'éducation des enfants.

En plus des échanges et coopération dans le cadre des accords intergouvernementaux et interinstitutionnels, les chercheurs chinois et français peuvent également mener à leur choix des coopérations scientifique et technologique autour des questions d'intérêt commun. En février 2017, la Chine et la France ont initié le programme Jeunes Talents, qui consiste à subventionner chaque année respectivement environ 10 éminents jeunes chercheurs en sciences et technologies de l'autre partie, admis sur dossier de candidature par le jury d'experts, dans leur séjour d'études de 2-6 semaines dans une institution de recherche ou une université partenaire. En outre, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a mené de nombreux échanges et coopération avec l'Académie chinoise des Sciences et des universités chinoises. Les statistiques françaises montrent qu'en 2019, on comptait environ 100 projets sino-français dans le cadre du CNRS, dont 26 laboratoires internationaux associés créés en Chine ; des chercheurs et ingénieurs français ont effectué 1 591 visites de recherche scientifique en Chine, avec une durée moyenne de séjour de 15 jours, tandis que 1 491 docteurs et aspirants au Doctorat chinois ont mené des activités de recherche scientifique dans des établissements de recherche affiliés au CNRS en France.

4. Promotion de l'enseignement du chinois à l'étranger

La Chine attache une grande importance à l'enseignement international du chinois et met en valeur activement ses atouts en tant que pays où le chinois est la langue maternelle, de manière à fournir un soutien aux apprenants de chinois des différents pays en termes d'enseignants, de manuels et de cours. Fidèle aux principes de respect mutuel, de consultation amicale, d'égalité et de bénéfice mutuel et suivant la pratique internationale de diffusion linguistique, la Chine soutient les efforts des universités, des entreprises et des organisations sociales chinoises et étrangères pour développer des projets d'enseignement international de chinois et mener des échanges et coopération en la matière conformément aux lois de marché. En se focalisant sur l'enseignement linguistique, elle travaille activement pour aider à former des compétences locales d'enseignement de chinois, perfectionner le systèmes des normes en matière d'enseignement international de chinois et mieux faire jouer le rôle d'évaluation et d'orientation de l'examen HSK, afin de créer un système moderne d'enseignement international de chinois encore plus ouvert, plus inclusif et plus normalisé.

L'Institut Confucius est une institution culturelle à but non lucratif qui a pour mission d'enseigner la langue chinoise et de promouvoir la culture chinoise. Il offre des services aussi variés que l'enseignement du chinois, la formation d'enseignants, la fourniture de ressources pédagogiques, l'organisation d'examens de chinois, la certification de qualification d'enseignants de chinois, la fourniture d'informations sur l'éducation et la culture chinoises, ainsi que l'organisation d'activités d'échanges linguistiques et culturels entre la Chine et des pays étrangers. Son mode d'opération étant déterminé conjointement par les établissements partenaires chinois et étrangers, l'Institut Confucius observe strictement, dans le respect de l'ouverture et de la transparence dans son fonctionnement, les règlements de l'université ou de l'établissement d'accueil ainsi que les lois et règlements locaux. En juin 2020, inspirées par l'expérience de la Fondation des Alliances françaises, 27 universités, entreprises et organisations sociales chinoises ont créé une organisation caritative non gouvernementale -- la Fondation pour l'enseignement international du chinois (CIEF). A la lumière des principes de mobilisation du secteur privé, d'intérêt public et d'image de marque, la CIEF travaille dans la collecte de fonds auprès des entreprises et des milieux sociaux pour apporter du soutien au développement des Instituts Confucius dans le monde, sans participer à leur fonctionnement et gestion quotidiens. Aujoud'hui, il y a total plus 500 Instituts Confucius dans le monde, parmi lesquels le premier a été créé à Séoul, en République de Corée, en 2004.

Sur proposition d'établissements français, les Instituts Confucius en France ont été établis conjointement par des établissements chinois et français conformément au droit français, avec un statut d'établissement rattaché aux établissements d'accueil français ou d'association en fonction de la loi de 1901 sur les associations à but non lucratif. Aujourd'hui, les 17 Instituts Confucius de France fonctionnent dans d'heureuses conditions dans leur ensemble et jouent un rôle positif pour aider les Français en besoin à apprendre le chinois et à comprendre la culture chinoise, ainsi que pour promouvoir les échanges humains et culturels entre la Chine et la France.

5. Défis des échanges humains et culturels sino-français

Les échanges et coopération humains et culturels possède une base historique solide et sont motivés par de forts besoins réels. Ils ont bénéficié d'un soutien politique de long terme des gouvernements des deux pays et d'une contribution active des établissements partenaires, permettant une forte dynamique de développement. Malgré des difficultés posées par la Covid-19 à la coopération concrète, la partie chinoise est convaincue que les deux parties pourront faire progresser les projets concernés dans le respect des principes de compréhension mutuelle et de coopération sincère.

À l'heure actuelle, le plus grand défi aux échanges et coopération universitaires et académiques quotidiens entre la Chine et la France consiste à la manipulation politisée et au dénigrement basé sur la « présomption de culpabilité ». Influencés par les discours antichinois des États-Unis et leur tentative de « découplage » avec la Chine sur le plan académique, certains politiques, médias et universitaires français et européens ont délibérément diabolisé et stigmatisé les échanges universitaires normaux entre la Chine et la France et entre la Chine et l'Europe. Ils ont calomnieusement accusé la Chine d'avoir entrepris la « diplomatie d'influence », la « propagande politique et de l'exportation d'idéologies », l'« infiltration universitaire » et même l'« espionnage » en France et en Europe. Ils ont même lancé, dans un sinistre dessein, l'opération « chasse aux sorcières » ayant pour cible les établissements et personnels concernés chinois, français et européens. Ils ont également prôné l'idée de resserrer, à l'instar des États-Unis, la politique d'échanges et de coopération avec la Chine sur le plan universitaire, notamment dans le domaine de la haute technologie, ce qui a gravement empoisonné l'ambiance de coopération entre les deux parties.

La Chine est d'avis que l'ouverture, l'inclusion, les échanges, l'enrichissement mutuel et la coopération mutuellement bénéfique correspondent aux courants de l'Histoire et aux intérêts communs de l'humanité toute entière. Il est à la fois nuisible et futile de politiser et d'instrumentaliser les questions académiques, et de saper artificiellement les échanges et coopération normaux entre institutions académiques chinoises et étrangères. La Chine entend continuer à travailler avec la France et d'autres pays du monde, à la lumière des principes de respect mutuel, de consultation amicale, d'égalité et de bénéfice mutuel, pour renforcer les échanges et coopération humains et culturels, promouvoir l'apprentissage mutuel, la tolérance mutuelle et la compréhension mutuelle entre différentes civilisations et bâtir ensemble une communauté d'avenir partagé pour l'humanité.

La Chine espère que les institutions parlementaires et le gouvernement français pourront jouer un rôle positif pour encourager les médias et l'opinion publique à traiter les spéculations médiatiques concernées de manière objective et rationnelle, continuer à créer des conditions favorables aux échanges et coopération concernés entre la Chine et la France et à y apporter du soutien solide.

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