B. INTERPOL, LE PARTAGE ÉLARGI

Interpol suit la même logique, mais compte 196 États membres233(*). Au-delà de la coopération opérationnelle permise par une messagerie sécurisée, Interpol gère 19 bases de données accessibles par les pays membres (personnes recherchées et notices, les fameuses notices rouges concernant par exemple les demandes d'arrestation et d'extradition), les documents de voyage, les objets volés (véhicules, oeuvres d'art,...), ainsi que des données biométriques (empreintes digitales, ADN, photographies,...).

La dernière innovation en la matière est l'expérimentation de la notice Argent, qui vise spécifiquement l'identification, le traçage et le recouvrement des avoirs criminels à l'échelle mondiale. Elle permet aux pays membres de demander et d'échanger des informations sur des avoirs financiers ou matériels (comptes bancaires, biens immobiliers, véhicules, entreprises) soupçonnés de provenir d'activités criminelles.

Autre exemple d'avancée notable en termes de lutte contre la criminalité financière, les experts de la criminalité financière ont collaboré avec des enquêteurs de police et des institutions financières de plus de 80 pays en vue de renforcer l'utilisation du mécanisme mondial d'INTERPOL pour le blocage rapide des paiements (I-GRIP), permettant l'interception rapide des fonds transférés illégalement à l'étranger234(*).

C. LES RÉSEAUX INFORMELS DE PARTAGE

L'OCRGDF est ainsi membre du réseau informel AMON (Anti Money Laundering Operational Network), dont il assure la présidence en 2025, qui connecte les unités nationales chargées de la lutte contre le blanchiment d'argent. Ce réseau permet une coopération « police-to-police » fluide et opérationnelle, un travail en commun sur des affaires complexes (coordination et/ou enquêtes conjointes) et de faciliter le déroulé des investigations en finançant du matériel, des déplacements ou des formations. A ce titre, l'OCRGDF s'est récemment déplacé en Turquie sur des fonds AMON.

La PIAC est membre du réseau du réseau européen des bureaux de recouvrement des avoirs et du réseau CARIN (Camden Asset Recovery International Network), dédié au dépistage, à l'identification et à la saisie des avoirs criminels, dont elle est l'un des points de contact nationaux français avec l'AGRASC. La PIAC a assuré la présidence du réseau CARIN en 2024, année pour laquelle elle a traité 716 demandes sortantes et 430 demandes entrantes d'identification d'avoirs criminels.

Tracfin est quant à lui membre du groupe « Egmont », qui réunit les cellules de renseignement financier (CRF) de plus de 170 États. Créé en 1995, il vise à renforcer la coopération et l'échange d'informations entre les CRF afin de lutter plus efficacement contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et les infractions financières connexes.

D'une manière générale, la commission recommande un recours accru aux fonds européens disponibles pour lutter contre la criminalité organisée, qui sont nombreux et insoupçonnés. À cet égard, le DCIO se présente comme l'interlocuteur des services d'enquête.

Les financements européens

Source : DNPJ


* 233 216 000 messages par an traités par la SCCOPOL.

* 234 Ce mécanisme a permis par exemple dans le cadre d'une opération menée en 2024 le gel de 42 millions de dollars de fonds provenant d'escroqueries aux faux ordres de virement dont avait été victime une société singapourienne.

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