Mme Solanges Nadille. L’amendement n° II-493 vise à rétablir les crédits de la dotation spéciale de construction et d’équipement des établissements scolaires allouée aux communes de Mayotte, car ces établissements ont été durement touchés par le cyclone Chido.

Aujourd’hui, de nombreux élèves ne vont à l’école qu’une demi-journée par jour, faute d’infrastructures scolaires suffisantes et sécurisées. Chaque retard dans la construction compromet l’avenir de toute une génération.

L’amendement n° II-492 vise à rétablir les crédits de la dotation spéciale de construction et d’équipement des lycées et collèges en Guyane.

L’amendement n° II-479 rectifié vise à rétablir les crédits de la dotation spéciale d’équipement scolaire en Guyane.

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Georges Patient, rapporteur spécial. Concernant l’amendement n° II-493, la dotation d’équipement scolaire destinée à Mayotte est divisée par deux dans le présent PLF, ce qui est particulièrement étonnant et regrettable au vu de la situation des écoles mahoraises. En effet, à la suite du passage du cyclone Chido, dans le premier degré, seules 77 % des classes sont ouvertes.

J’en viens aux amendements nos II-492 et II-479 rectifié. En Guyane, la dotation spéciale de construction et d’équipement des lycées et collèges et la dotation spéciale d’équipement scolaire diminuent globalement de 40 millions d’euros. Une telle diminution est très regrettable, au vu des besoins importants du territoire guyanais.

Je demande l’avis du Gouvernement sur ces trois amendements.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Naïma Moutchou, ministre. Le Gouvernement est défavorable aux amendements nos II-493 et II-492.

En revanche, l’avis est favorable sur l’amendement n° II-479 rectifié. Je lève donc le gage.

M. le président. Il s’agit donc de l’amendement n° II-479 rectifié bis.

Quel est finalement l’avis de la commission sur ces trois amendements ?

M. Georges Patient, rapporteur spécial. La commission suit l’avis du Gouvernement.

M. le président. Je mets aux voix l’amendement n° II-493.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

(Le scrutin a lieu.)

M. le président. Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 101 :

Nombre de votants 327
Nombre de suffrages exprimés 327
Pour l’adoption 120
Contre 207

Le Sénat n’a pas adopté.

J’ai été saisi, pareillement, d’une demande de scrutin public sur l’amendement n° II-492. Puis-je considérer que le vote est identique sur cet amendement ? (Assentiment.)

(Lamendement nest pas adopté.)

M. le président. Je mets aux voix l’amendement n° II-479 rectifié bis.

(Lamendement est adopté.)

M. le président. L’amendement n° II-516, présenté par M. Omar Oili, Mmes Bélim et Conconne, M. Lurel, Mme Artigalas, M. Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

25 000 000

 

25 000 000

Conditions de vie outre-mer

25 000 000

 

25 000 000

 

TOTAL

25 000 000

25 000 000

25 000 000

25 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à M. Saïd Omar Oili.

M. Saïd Omar Oili. Monsieur le président, je présenterai à la suite les amendements nos II-516 et II-520.

M. le président. J’appelle donc également en discussion l’amendement n° II-520, présenté par M. Omar Oili, Mmes Bélim et Conconne, M. Lurel, Mme Artigalas, M. Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, et ainsi libellé :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

4 300 000

 

4 300 000

Conditions de vie outre-mer

4 300 000

 

4 300 000

 

TOTAL

4 300 000

4 300 000

4 300 000

4 300 000

SOLDE

0

0

Veuillez poursuivre, mon cher collègue.

M. Saïd Omar Oili. L’amendement n° II-516 vise à abonder les crédits de l’action n° 06 « Collectivités territoriales » du programme 123 « Conditions de vie outre-mer » de 25 millions d’euros en CP, afin de financer les opérations portées par l’établissement public de l’État créé par l’ordonnance du 23 mai 2025 relative à la transformation de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte.

En l’absence d’un bilan d’exécution précis des crédits consommés en 2025, il apparaît nécessaire d’affecter une part substantielle de ces crédits aux besoins de 2026, afin de permettre la poursuite des opérations engagées par l’établissement public.

Afin de respecter les règles de recevabilité budgétaire, cet amendement tend à prélever 25 millions d’euros en AE et en CP sur le programme 138 « Emploi outre-mer » pour abonder de la même somme le programme 123.

L’amendement n° II-520 a pour objectif de permettre le financement d’infrastructures indispensables à une société épanouie, conformément au rapport annexé à la loi du 11 août 2025 de programmation pour la refondation de Mayotte. Ce rapport souligne en effet que l’épanouissement de la jeunesse mahoraise passe par le développement d’équipements et d’infrastructures dans le domaine du sport et de la culture.

Dans cette perspective, les investissements nécessaires pour offrir à la jeunesse mahoraise de réelles perspectives d’épanouissement reposent sur le développement des services et des infrastructures sportives et culturelles, ainsi que sur la mise à niveau et la mise aux normes des équipements existants. L’accompagnement de ces actions culturelles doit également être pleinement assuré.

C’est dans ce cadre que 17 millions d’euros ont été prévus, à l’article 2 de la loi précitée, pour la période 2025-2029. En l’absence, à ce stade, du détail des crédits prévus pour 2026 au titre de ces actions, une programmation annuelle simple conduit à estimer l’enveloppe pour 2026 à 4,3 millions d’euros.

Ainsi, afin que l’on puisse répondre dès 2026 à ces exigences qui revêtent une importance cruciale pour le département le plus jeune de France, il est proposé d’abonder de 4,3 millions d’euros l’action n° 08 « Fonds exceptionnel d’investissement » du programme 123 « Conditions de vie outre-mer ».

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Stéphane Fouassin, rapporteur spécial. L’amendement n° II-516 vise à soutenir l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) en lui consacrant des crédits à hauteur de 25 millions d’euros.

Je note toutefois que le fonds régional d’aménagement foncier et urbain (Frafu), qui doit financer ce nouvel établissement, dispose d’une dotation de 32,54 millions d’euros en AE et de 29,31 millions d’euros en CP, qui semble relativement importante.

En conséquence, nous demandons le retrait de cet amendement.

L’amendement n° II-520 tend à abonder les infrastructures culturelles et sportives à Mayotte à hauteur de 4,3 millions d’euros en AE et en CP. Ces actions sont en effet prévues par la loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Je pense qu’elles relèvent davantage de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » et de la mission « Culture ». Je souhaite en demander la confirmation à la Mme la ministre.

La commission demande le retrait de cet amendement.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Naïma Moutchou, ministre. Je demande le retrait de l’amendement n° II-516.

Concernant l’amendement n° II-520, l’État, sur ce sujet, respecte pleinement ses obligations : les crédits qui étaient prévus pour les équipements sportifs à Mayotte, dans le cadre du contrat de convergence et de transformation, sont déjà inscrits à l’action n° 02 « Aménagement du territoire » du programme 123. Ils sont aujourd’hui à hauteur de 113 millions d’euros en AE et de 134 millions d’euros en CP pour l’ensemble du CCT.

Par ailleurs, les crédits du fonds d’amorçage de Mayotte ont été doublés depuis l’année dernière. Nous pourrons ainsi donner la priorité, en 2026, aux infrastructures sportives, une fois réglées les questions de gestion des déchets et de reconstruction des établissements scolaires. Cette programmation permettra la mise en œuvre des projets d’équipements sportifs dans les délais prévus. Il ne paraît donc pas nécessaire d’augmenter les crédits du fonds exceptionnel d’investissement.

M. le président. Je mets aux voix l’amendement n° II-516.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

(Le scrutin a lieu.)

M. le président. Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 102 :

Nombre de votants 341
Nombre de suffrages exprimés 323
Pour l’adoption 117
Contre 206

Le Sénat n’a pas adopté.

Je mets aux voix l’amendement n° II-520.

(Lamendement nest pas adopté.)

M. le président. L’amendement n° II-522, présenté par Mmes Bélim et Conconne, MM. Lurel et Omar Oili, Mme Artigalas, M. Kanner et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

20 000 000

 

20 000 000

Conditions de vie outre-mer

20 000 000

 

20 000 000

 

TOTAL

 20 000 000

20 000 000 

20 000 000 

20 000 000 

SOLDE

 0

 0

La parole est à Mme Audrey Bélim.

Mme Audrey Bélim. Au début de 2025, après le passage du cyclone Garance, des AE à hauteur de 26 millions d’euros ont été actées pour financer des emplois aidés et des actions d’urgence liées aux conséquences dudit cyclone. Or, dans ce projet de loi de finances, seuls 6 millions d’euros en CP sont prévus, laissant un reste à financer de 20 millions d’euros. Ce manque est clairement identifié dans l’objet de notre amendement et, pourtant, il n’est pas couvert dans le projet du Gouvernement.

L’urgence et la nécessité d’un soutien renforcé sont soulignées dans le projet annuel de performances pour 2026 de la mission « Outre-mer », notamment pour la reconstruction, les infrastructures essentielles, les équipements publics et la résorption des restes à payer. On attend simplement l’affichage des crédits.

Avec cette majoration de 20 millions d’euros des crédits du programme 123, nous demandons simplement à l’État d’honorer ses engagements. Pas plus, pas moins.

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Georges Patient, rapporteur spécial. Le présent amendement vise à allouer 20 millions d’euros au territoire de La Réunion pour permettre la reconstruction des infrastructures détruites par le passage du cyclone Garance.

Une dotation de 30 millions d’euros est déjà prévue en ce sens dans le présent PLF. Nous demandons l’avis du Gouvernement, pour savoir si cette dotation est nécessaire.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Naïma Moutchou, ministre. J’ai moi-même été interpellée sur ce sujet à l’occasion de mon déplacement à La Réunion. Je connais l’importance de ces emplois aidés pour favoriser l’insertion sur le marché du travail, et je sais qu’il convient de ne pas créer de rupture brutale.

Ceux qui sont concernés aujourd’hui par ces emplois aidés seront payés et les engagements seront tenus. Pour autant, ce sujet ne relève pas de la mission « Outre-mer », non plus que de mon ministère, mais du ministère du travail. Mais, encore une fois, les engagements seront tenus, madame la sénatrice ; nous procéderons par un jeu d’écritures.

Aucune difficulté ne se pose donc pour les contrats en cours, quand bien même ils ne figurent pas dans cette mission dont ils ne relèvent pas.

Avis défavorable.

M. le président. Quel est finalement l’avis de la commission ?

M. Georges Patient, rapporteur spécial. Même avis.

M. le président. Je mets aux voix l’amendement n° II-522.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Les Républicains.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

(Le scrutin a lieu.)

M. le président. Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 103 :

Nombre de votants 324
Nombre de suffrages exprimés 324
Pour l’adoption 117
Contre 207

Le Sénat n’a pas adopté.

Rappels au règlement

M. le président. La parole est à Mme Mathilde Ollivier, pour un rappel au règlement.

Mme Mathilde Ollivier. Lors de l’examen de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », qui a précédé celui de la mission « Outre-mer », les scrutins publics se sont succédé.

Or, en ce moment même, alors qu’il est vingt-trois heures trente et que tous les orateurs s’astreignent à respecter un temps de parole d’une minute, les scrutins publics se succèdent de nouveau, ce qui retarde le débat. La présence insuffisante dans l’hémicycle des membres de certains groupes est un manque de respect pour nos collègues !

Je rappelle que la suite de l’examen de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » est reportée à dimanche prochain ; nous risquons d’être dans la même situation pour cette mission. Encore une fois, c’est vraiment irrespectueux !

M. le président. La parole est à M. Victorin Lurel, pour un rappel au règlement.

M. Victorin Lurel. Je serais bien incapable de vous citer l’article précis du règlement du Sénat sur lequel se fonde mon rappel au règlement, monsieur le président, mais je peux vous assurer que ma démarche s’inscrit pleinement dans l’esprit des textes de notre assemblée.

J’ai une longue expérience politique, en tout cas parlementaire. Pourtant, je n’avais jamais subi une telle tyrannie majoritaire. Je serai donc très clair : puisque nous sommes presque tous d’accord à gauche pour quitter l’hémicycle, nous allons laisser la majorité sénatoriale décider seule.

J’y insiste, nous n’avions jamais vu cela ! Depuis le début de l’examen des amendements, au moins une quinzaine de scrutins publics ont déjà été demandés. Cette spécificité du Sénat, poussée à l’extrême, permet à une seule personne de faire battre tous les sénateurs présents, qui ont fait l’effort de travailler et d’être présents. Cette situation est plus que gênante.

Je le dis à l’attention de Mme la ministre, nous avons l’impression que tout cela est téléphoné, monté de toutes pièces.

Je respecte les rapports de force en politique. Mais, ici, ce n’est pas de cela qu’il s’agit ! Je le répète, c’est la tyrannie de la majorité, qui impose des choses inacceptables. (Mme Catherine Conconne renchérit.)

Nous voulions simplement retrouver le niveau du budget de 2025. Puisque nous avons supprimé l’article 7 du projet de loi de finances, l’exercice n’était pas si compliqué. Jusqu’à présent, la ministre n’a émis qu’un seul avis favorable, sur je ne sais plus quel amendement.

Monsieur le président, puisque nous allons quitter l’hémicycle, l’examen de la mission pourra être terminé dans les temps. Nous n’aurons pas à revenir dimanche, même si ce n’est pas le motif de notre décision. Franchement, je n’avais jamais vécu cette situation ! (Mmes et MM. les sénateurs du groupe SER quittent lhémicycle.)

M. le président. La parole est à M. Akli Mellouli, pour un rappel au règlement.

M. Akli Mellouli. Même si nous ne sommes pas majoritaires, nous participons toujours au débat, dans le respect la discussion parlementaire. Cette attitude vaut mieux que le spectacle que la majorité sénatoriale offre depuis tout à l’heure.

Je l’avais souligné lors de la discussion générale, lorsque l’on déshabille Pierre pour habiller Paul, les oppositions apparaissent et le débat est faussé. Notre objectif est de poser les enjeux, afin de susciter une prise de conscience et d’éviter que l’on nous rétorque : « On vous l’avait bien dit. »

Ce que vous faites est autorisé par le règlement, mais c’est de l’obstruction.

Mme Micheline Jacques. Non, ce n’est pas de l’obstruction !

M. Akli Mellouli. On nous avait demandé de faire court. Nous avons quelquefois « bâclé » la présentation de nos amendements en vingt ou trente secondes, pour gagner du temps et terminer nos travaux ce soir, car certains collègues ne peuvent pas revenir dimanche. Nous avons tous respecté cette règle tacite. Je note que nos collègues de la majorité sénatoriale, quant à eux, ne s’y plient pas.

Pour toutes ces raisons, il est inutile de poursuivre un débat qui ne mène nulle part. Nous préférons quitter l’hémicycle plutôt que de continuer à être les acteurs de cette « mascarade », pour employer un terme qui reste poli. Nous refusons d’être des idiots utiles. (Mmes et MM. les sénateurs du groupe GEST quittent lhémicycle.)

M. le président. La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour un rappel au règlement.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Nous souscrivons aux propos tenus par nos collègues socialiste et écologiste.

Nous constatons le sort réservé à nos amendements.

M. Laurent Somon. Ce n’est pas vrai ! Certains ont été acceptés ! Ne travestissez pas la réalité !

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Par conséquent, nous quittons aussi cet hémicycle, puisque les décisions ont déjà été prises entre vous.

Mme Sophie Primas. C’est vous qui prenez la responsabilité de quitter l’hémicycle !

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Nous sommes ici pour défendre nos compatriotes, qui attendent que l’on parle, une fois par an, des outre-mer ; il est regrettable que cela se fasse dans ces conditions. (Mmes et MM. les sénateurs du groupe CRCE-K quittent lhémicycle.)

M. le président. La parole est à Mme Annick Girardin, pour un rappel au règlement.

Mme Annick Girardin. Le groupe du RDSE n’avait déposé aucun amendement sur cette mission.

J’ai l’habitude, tout comme mon groupe, d’être libre de mes votes après avoir examiné les sujets qui sont abordés, ce que nous avons pu faire sans difficulté.

Ma préoccupation ne tient pas aux positionnements des uns et des autres. L’enjeu réside dans la perte de temps. Le président de la commission des finances nous a tous réunis pour nous expliquer que les présentations d’amendement ne dureraient qu’une minute. Il faut bien reconnaître que l’organisation de scrutins publics fait perdre du temps. Chacun a pu constater qu’il faudrait venir dimanche pour terminer l’examen de la mission « Outre-mer ». Voilà comment les choses allaient finir.

J’y insiste, le problème relève non pas des positions des uns et des autres, mais de l’utilisation systématique du vote par scrutin public.

M. le président. La parole est à Mme Lana Tetuanui, pour un rappel au règlement.

Mme Lana Tetuanui. Il est regrettable que nos collègues aient quitté l’hémicycle. Je m’insurge contre les propos tenus par mon collègue socialiste : je ne suis pas d’accord pour que tout le monde soit logé à la même enseigne ! Nous avons tout de même accepté de voter quelques amendements qui allaient dans le bon sens.

Mme Lana Tetuanui. J’ai le sentiment que certains ne semblent pas conscients que le contexte n’est pas celui d’une vie normale ni d’un budget ordinaire, alors qu’on nous alerte sur la situation catastrophique du budget de la Nation !

Nous avons fourni beaucoup d’efforts. Nous avons déposé des amendements sur les sujets qui nous semblent prioritaires. Nous pourrions aussi agir comme ceux qui sont partis, mais nous ne le faisons pas.

Faisons preuve de responsabilité ce soir et œuvrons pour doter le pays d’un budget, avec les moyens dont nous disposons aujourd’hui !

M. le président. La parole est à Mme Annick Billon, pour un rappel au règlement.

Mme Annick Billon. Je suis assez surprise de cet éclat de nos collègues. Il est bientôt minuit et, depuis le début de la soirée, nous débattions et les échanges étaient sereins. Des amendements ont été adoptés, et d’autres non. C’est la règle du débat.

Oui, il y a des scrutins publics, mais pour avoir participé à de nombreuses journées et soirées depuis huit jours que nous examinons le budget, je peux vous dire que, parfois, l’hémicycle est plein et que nous perdons sans doute beaucoup plus de temps à décompter les voix, en procédant d’abord à un vote à main levée, puis à un vote par assis et levé.

Il ne me semble donc pas que nous perdions énormément de temps. Chacun a pu s’exprimer, et nous sommes un certain nombre à être présents ce soir. Par conséquent, la stratégie consistant à affirmer « vous ne nous respectez pas, nous partons » me paraît un peu facile et franchement inappropriée. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Sophie Primas. C’est du cinéma !

M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, pour un rappel au règlement.

M. Dominique Théophile. Je ne vais pas juger mes collègues, chacun prend ses responsabilités.

Sur le fond, le propos me semble toutefois exagéré. Vous connaissez tous nos territoires d’outre-mer. On entend souvent dire que ce sont eux qui font le rayonnement de la France, qu’ils représentent 80 % de son espace maritime et 80 % de sa biodiversité, et que, sans les outre-mer, la France ne serait pas la France, qu’ils font le rayonnement international de notre pays !… Or nous connaissons le retard de développement que connaissent ces territoires. Mes chers collègues, vous qui y passez vos vacances, vous le constatez.

Mme Annick Billon. Ce n’est pas le sujet !

M. Dominique Théophile. Lorsque nous nous débattons ici pour obtenir un modeste surplus, le rapport de force est déséquilibré ! (Mme Dominique Estrosi Sassone proteste.)

Laissez-moi parler !

La vérité s’impose : lorsque nous sommes dix-huit et que vous n’êtes que deux, vous nous contrez systématiquement.

Nous avons des amendements à défendre. Comme le dit l’expression créole : « C’est au combat qu’on vient. » Nous défendrons des amendements de bon sens ; nous pourrons alors juger de votre respect pour nos territoires. Car, parfois, en effet, votre attitude est irrespectueuse.

M. le président. La parole est à Mme Micheline Jacques, pour un rappel au règlement.

Mme Micheline Jacques. Je ne prolongerai pas le débat, mais je souhaite rappeler quelques éléments.

L’an dernier, 98 amendements avaient été déposés sur la mission « Outre-mer » ; cette année, il y en a 167 – il faut être conscient de ce que cela représente.

Je suis la première à défendre le droit de chacun à déposer des amendements, comme je l’ai rappelé récemment. Personne n’a reproché à quiconque d’en déposer. Pour autant, nous disposions de quatre heures pour débattre. Or nous ne pouvons pas faire passer n’importe quoi. Je ne donnerai pas le détail de ces crédits, mais, depuis tout à l’heure, nous avons tout de même laissé voter près de 100 millions d’euros !

Mme Micheline Jacques. J’ai invité M. Lurel et à Mme Bélim, qui avaient déposé des amendements similaires, de se rallier à l’amendement n° II-370 rectifié bis de Mme Malet, qui prévoyait un montant de 26 millions d’euros, légèrement supérieur à ce qu’ils avaient proposé. Ils ont refusé !

J’estime que partir de l’hémicycle, c’est un comportement inacceptable. Nous poursuivrons l’examen de la mission.

M. le président. La parole est à M. Thani Mohamed Soilihi, pour un rappel au règlement.

M. Thani Mohamed Soilihi. Le problème est simple. Nous fixons des règles du jeu : soit nous les respectons jusqu’au bout, soit nous ne les respectons pas. Notre attention a été attirée sur le fait qu’il ne fallait pas perdre le peu de temps dont nous disposions, et qu’il convenait de réduire la durée des interventions. Nous avons tous accepté ces règles du jeu.

Or, pendant le jeu, parce que la majorité sénatoriale n’est pas en nombre suffisant, cette règle sur laquelle nous nous étions engagés, à savoir contenir la durée des débats, n’est plus observée.

Par conséquent, pour y remédier, il convient soit d’être en nombre suffisant pour respecter la règle de départ, soit de ne pas se mentir. J’y insiste, la règle que nous nous sommes fixée au début, unanimement, n’a pas été respectée.

Nous exprimons également notre émotion à cet égard. La seule différence réside dans le fait que nous choisissons de ne pas pratiquer la politique de la chaise vide.

M. le président. Acte vous est donné de vos rappels au règlement, mes chers collègues.

État B (suite)

M. le président. Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les amendements nos II-510, II-325 et II-554 ne sont pas soutenus.

L’amendement n° II-404 rectifié, présenté par M. Rohfritsch et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

4 000 000

 

4 000 000

Conditions de vie outre-mer

4 000 000

 

4 000 000

 

TOTAL

4 000 000

4 000 000

4 000 000

4 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à M. Teva Rohfritsch.

M. Teva Rohfritsch. Dans cette atmosphère très sympathique, je propose d’augmenter les crédits alloués à la politique de continuité territoriale afin de les stabiliser. Ma proposition n’est, à mon sens, pas exagérée.

Cet amendement est justifié par la montée en charge de nouveaux dispositifs issus du comité interministériel des outre-mer (Ciom) de 2023, créés par la loi de finances pour 2024 et entrés en vigueur de manière effective en 2025.

Nous craignons – et j’associe ma collègue Lana Tetuanui à cette préoccupation – de ne pas avoir suffisamment de crédits pour satisfaire les demandes résultant de la mise en place de ces dispositifs, souhaités par un précédent gouvernement et votés dans le cadre des dernières lois de finances.