Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 10 janvier 1901
Décédé le 11 mars 1974
Profession :
Ingénieur-conseil
Département :

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

ARMENGAUD (André)

Né le 10 janvier 1901 à Paris (Seine)

Décédé le 11 mars 1974 à Grimaud (Var)

Conseiller de la République, élu par l'Assemblée nationale, de 1946 à 1948

Sénateur, élu par l'Assemblée nationale, représentant les citoyens français résidant à l'étranger, de 1949 à 1958

Fils de l'ingénieur René Armengaud, petit-fils et arrière petit-fils d'ingénieur, André Armengaud, après avoir obtenu le diplôme de l'Ecole nationale des ponts et chaussées, entre, en 1926, dans le cabinet fondé par son arrière grand-père, pour la protection et la défense de la propriété industrielle. En 1931, la crise économique ayant touché le groupe familial, il reprend avec un associé, M. Gilbert Beau de Loménie, un cabinet de brevets qu'il fait prospérer jusqu'à la guerre.

Pendant l'Occupation, André Armengaud entre dans le réseau de résistance « Brick » dont l'un des dirigeants est son frère Alain ; son cabinet de brevets transféré à Lyon, il communique à Londres de nombreux renseignements à caractère industriel et économique, grâce à ses relations dans le monde industriel ; il participe également, sous le pseudonyme de Sergine, à la rédaction de la revue clandestine France intérieure. Sa conduite, pendant la guerre, lui vaudra la médaille de la Résistance et la croix de chevalier de la Légion d'honneur.

En septembre 1944, il entre au cabinet de Robert Lacoste, ministre de la production industrielle dans le Gouvernement provisoire du général de Gaulle. C'est à la demande de Robert Lacoste et de Jean Monnet qu'André Armengaud part aux États-Unis, de novembre 1944 à février 1946, comme directeur d'une mission de production industrielle, chargée d'acheter, dans les meilleures conditions, le matériel nécessaire à la reconstitution du patrimoine industriel français. En juin 1946, il est nommé chargé de mission, conseiller pour les affaires économiques, au cabinet du président du Conseil, Georges Bidault. Le 19 décembre 1946, il est élu par l'Assemblée nationale, conseiller de la République, au titre du MRP. Après une courte interruption, de 1948 à 1949, il est réélu par l'Assemblée nationale, le 30 décembre 1949, comme sénateur représentant les citoyens français résidant à l'étranger, en remplacement de Marius Viple, décédé. Il est réélu une nouvelle fois le 28 juin 1955.

Rattaché administrativement au groupe du MRP, puis, à partir de 1952, au groupe des Indépendants, membre titulaire ou suppléant de la Commission de la Production industrielle, de 1946 à 1958, et membre titulaire de la Commission des finances, de 1952 à 1958, André Armengaud fait preuve, dans l'exercice de son mandat, d'une étonnante activité ; il s'intéresse à tous les grands textes économiques et financiers et s'affirme rapidement, par sa formation, comme l'un des grands spécialistes parlementaires des questions industrielles ; dans ses très nombreux rapports et interventions, il expose des vues originales et clairvoyantes, notamment sur le régime de la propriété industrielle et des brevets d'invention, l'approvisionnement de la France en énergie et l'adaptation de notre économie au marché européen. Membre, depuis 1953, de la Commission chargée de suivre l'application du traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, André Armengaud est élu, en juin 1956, membre de l'Assemblée commune de cette communauté.

Il est également délégué au Conseil économique et social des Nations unies, de 1953 à 1957, et est élu, en 1957, vice-président du Conseil supérieur des Français de l'étranger.

Parallèlement à ses fonctions publiques, André Armengaud est administrateur de nombreuses sociétés, dont la Société d'aménagement urbain et rural et la Société d'entreprise de transport et de distribution d'électricité, et président de la coopérative agricole de Saint-Père, près de Vézelay, où il possède une maison de famille. Il est également l'auteur d'ouvrages, dont Villes sans lumières publié en 1946, et de nombreux articles publiés dans diverses revues économiques et juridiques.

Ve République

ARMENGAUD (André)

Né le 10 janvier 1901 à Paris

Décédé le 11 mars 1974 à Grimaud (Var)

Conseiller de la République, élu par l'Assemblée nationale, de 1946 à 1948

Sénateur représentant les citoyens français résidant à l'étranger de 1949 à 1974

Membre de l'Assemblée européenne de 1956 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome I, p. 398-399)

Représentant au Sénat les Français établis hors de France, André Armengaud est réélu au deuxième tour des élections sénatoriales le 5 mai 1959, puis au premier tour le 2 octobre 1968. Il siège dans le groupe des Républicains indépendants (RI). Président depuis septembre 1957 du Conseil supérieur des Français de l'étranger, il prend plusieurs initiatives législatives en faveur de ces derniers (réformes des bourses d'enseignement, du service militaire et de l'assurance vieillesse, propositions pour une plus juste indemnisation des rapatriés d'Afrique du Nord). C'est dans ce cadre qu'il entreprend deux voyages d'étude au Vietnam, en juillet 1967 et en février 1971.

Elu dès 1956 à l'Assemblée commune puis au Parlement européen, il s'y fait connaître comme président de la commission économique et monétaire. A Strasbourg, Luxembourg et Bruxelles, il multiplie interventions, amendements et rapports sur les problèmes juridiques, socio-économiques et politiques ou sur les questions environnementales alors peu à la mode. Son dernier combat porte sur la création d'un brevet européen en matière de propriété industrielle.

Passionné par les affaires internationales, le sénateur participe activement aux groupes d'amitié parlementaires. Président du groupe d'amitié France-Allemagne fédérale, il préside aussi dans les années 1960 le groupe France-URSS - ce qui l'amène à plusieurs reprises en Union soviétique - avant de prendre la tête du groupe France-Etats-Unis à partir de 1968, retrouvant ainsi le pays où il avait séjourné de novembre 1944 à février 1946 comme directeur de la mission française de production industrielle.

Au Sénat, l'ampleur du travail de parlementaire et de législateur d'André Armengaud se mesure aux dizaines de pages qu'occupent ses interventions dans le Journal officiel. Spécialiste des questions économiques, industrielles et financières, il oriente son action autour de deux grands axes : l'équipement énergétique de la France, l'intervention de l'Etat en économie notamment par le biais d'une société publique d'investissement qui gérerait les participations de l'Etat dans les entreprises privées. Au sein de la commission des finances qu'il a rejoint en 1952, il suit de près les budgets touchant aux industries pétrolières et mécaniques comme aux secteurs de pointe (énergie atomique, propulsion spatiale et informatique). Soucieux de favoriser les exportations françaises, il est partisan de subventions différenciées avantageant les entreprises tournées vers l'étranger. Familier des questions fiscales, il estime selon une expression qui lui est familière que la fiscalité doit être « motrice » et encourager ainsi les entreprises les plus dynamiques. Connu pour son travail méticuleux au sein de différentes commissions (affaires économiques, production industrielle et surtout finances), il occupe un poste créé spécialement pour lui de « rapporteur général adjoint ». Il anime aussi divers groupes de travail sur le financement des régimes sociaux, l'étude de la fiscalité ou la politique de l'énergie.

Très attaché aux prérogatives du Parlement, André Armengaud déplore le renforcement à ses yeux excessif du pouvoir exécutif sous la Ve République. Il avait pourtant voté la confiance sur le programme et sur la politique de Charles de Gaulle le 1er juin 1958 et approuvé le lendemain les projets de lois relatifs aux pleins pouvoirs et à la révision constitutionnelle. Il s'oppose à ce qui lui semble une mise au pas du législatif, avec la procédure du vote bloqué et le contrôle de l'ordre du jour par le Gouvernement. L'élection au suffrage universel direct du président de la République constitue selon lui une erreur faisant dériver la France vers « un régime de pouvoir absolu », celui d'un chef de l'Etat appuyé sur « le règne » d'une administration omnipotente.

Après s'être abstenu lors du vote de la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), il signe en septembre 1971, avec 213 autres personnalités, l'appel du général Jouhaud pour l'amnistie et l'indemnisation des rapatriés d'Algérie.

Ce sénateur RI, membre d'un groupe parlementaire et d'un courant politique attaché au libéralisme économique, professe un dirigisme assumé. Il souhaite en 1965 la création d'une grande banque nationale d'affaires et se prononce en 1971 en faveur de la municipalisation des sols. Déplorant que le monde occidental abandonne progressivement le système d'économie semi-dirigée mis en place durant la guerre et au sortir du conflit, il dénonce le « mythe de la liberté généralisé de la demande et du profit » et recommande « une organisation rigoureuse de la production ainsi que de la répartition, avec rationnement s'il le faut ». Seule cette économie « dirigée, concertée et planifiée » peut, selon lui, empêcher l'inflation d'emporter la monnaie puis le système démocratique. André Armengaud sort rarement toutefois de son rôle d'expert des questions économiques. Il se contente de critiquer, modérément, le Gouvernement dans ce domaine (comme sur le budget en mars 1968), et ne prend pas part au vote lors des scrutins importants, notamment sur la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965) et sur la loi relative à la régulation des naissances (1967). En revanche, il vote contre la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973). Début 1974, André Armengaud accentue ses reproches à l'encontre de la politique économique et financière du régime gaulliste, trop fondée sur « le prestige du verbe, des réalisations aussi éclatantes que coûteuses et des errements dans la gestion des finances publiques ». Il dénonce les « sottises accumulées depuis mai 1968 » et regrette qu'une telle politique, menée « sous le signe de la vanité » ait abouti, avant même la crise pétrolière, à une succession de dévaluations.

André Armengaud est également conseiller municipal de Saint-Pierre-sous-Vezelay (Yonne) depuis 1959. Ingénieur-conseil en propriété industrielle, il dirige un des cabinets les plus importants de France. Membre du Conseil supérieur de la propriété industrielle depuis 1947, il siège comme administrateur dans diverses sociétés (société d'aménagement urbain et rural, société d'entreprise de transport et de distribution d'électricité).

Chevalier de la Légion d'honneur, André Armengaud est également titulaire de la médaille de la Résistance. Président de la Société d'économie politique (1968-1972), il rédige plusieurs articles sur les questions économiques et la politique générale dans les quotidiens nationaux et des revues plus spécialisées.

Il décède en cours de mandat, à l'âge de 73 ans.

Elu le 5 mai 1959
Réélu le 2 octobre 1968
Fin de mandat le 11 mars 1974 (décédé)

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de André ARMENGAUD

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr