Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
État civil :
Né le 20 février 1923
Décédé le 22 mai 2008
Profession :
Vétérinaire
Département :
Charente
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

LACOUR (Pierre)

Né le 20 février 1923 à Neuvic-sur-l'Isle (Dordogne)

Décédé le 22 mai 2008 à Montbron (Charente)

Sénateur de la Charente de 1980 à 1996

Né le 20 février 1923 à Neuvic, Pierre Lacour est élevé dans une famille d'agriculteurs installés en Dordogne, sur les rives de l'Isle. Il est lauréat du concours de l'école vétérinaire de Toulouse à la veille de la Seconde guerre mondiale, mais la défaite et l'occupation allemande l'éloignent temporairement de ses études. En effet, incorporé dans les Chantiers de jeunesse, il entre ensuite en résistance et sert dans les Forces françaises libres, sous les ordres du futur général Bigeard. Son comportement valeureux sur les champs de bataille lui vaut la Croix du combattant. Après-guerre, il s'installe comme vétérinaire à Montbron, chef-lieu de canton rural situé à l'est du département de la Charente.

Ses premiers pas dans la vie politique locale interviennent lors des élections cantonales de 1955. Candidat radical-socialiste, malheureux, dans le canton de Montbron, il prend sa revanche en l'emportant en 1961. Reconduit à quatre reprises, il conserve son siège jusqu'en 1992. Au conseil général où il a été promu vice-président dans les années 1980, il oeuvre pour le développement de la filière agro-alimentaire et du tourisme rural. Il obtient en 1979 le classement de la Charente limousine et des cantons de La Rochefoucauld-Montbron en zones de rénovation rurale bénéficiaires d'aides spécifiques en matière de formation et d'emploi. Il est aussi à l'origine de la création d'une structure de loisirs destinée aux jeunes : le centre départemental du Chambon. Maire de Montbron de 1965 à 1971 et de 1977 à 1995 et vice-président du conseil régional de Poitou-Charentes à partir de 1978, il cumule les mandats aux différents échelons territoriaux.

Ses fonctions de président du Syndicat départemental des vétérinaires de la Charente, de la Fédération départementale des chasseurs ainsi que de la Société d'aménagement du bassin de la Charente, confortent son assise locale bien établie et le prédisposent à de plus hautes responsabilités. D'opinion politique modérée, il se déclare, à l'élection présidentielle de 1965, solidaire de la candidature du sénateur charentais Pierre Marcilhacy mais ne cache pas ses préférences pour Jean Lecanuet. Membre du conseil national du Centre démocrate en 1967, il crée l'année suivante une convention départementale en Charente. Rallié à la candidature de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, il est, quatre ans plus tard, à l'origine de la Fédération charentaise de l'UDF. À sa tête, il fait en sorte que soit élu Gérard Montassier, gendre du président de la République. Président départemental du CDS et vice-président de l'UDF, il s'impose dès lors comme l'une des figures locales de la majorité. Après deux échecs successifs dans la première circonscription d'Angoulême aux élections législatives de 1967 et 1968, il profite d'un contexte politique favorable pour accéder à la Haute assemblée à la faveur des élections sénatoriales de 1980. Désunie, la gauche charentaise ne parvient pas à imposer son candidat tandis que le RPR Rémy Houssin, conseiller général et maire de Baignes-Sainte Radegonde, qui obtient le même nombre de voix que Pierre Lacour au premier tour, se désiste en sa faveur au bénéfice de l'âge, assurant ainsi son succès au second tour.

Inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès dont il devient vice-président entre 1986 et 1992, il se conforme aux votes de la majorité sénatoriale, notamment lorsqu'il s'agit d'adopter la loi Peyrefitte du 2 février 1981 relative à la sécurité des personnes. Après la victoire de la gauche, il s'oppose à l'abolition de la peine de mort en 1981. Il adhère en revanche au principe de la décentralisation défendu par la loi Defferre du 2 mars 1982 non sans émettre des réserves relatives à l'attribution des compétences et des moyens financiers aux collectivités territoriales. Il siège à la Conférence des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe en qualité de membre et rapporteur mais il est aussi délégué de la France à l'assemblée de l'Union de l'Europe occidentale, instances où il peut faire valoir ses idées d'Européen convaincu. Il se déclare partisan de l'Acte unique européen et, en 1992, se prononce en faveur du traité de Maastricht constitutif de l'Union européenne.

Ses travaux parlementaires sont nombreux et variés. Rapporteur pour avis du budget des territoires d'outre-mer à la commission des affaires économiques et du Plan, et membre titulaire du Fonds d'investissement des départements d'outre-mer en 1987-1988, il met l'accent sur les enjeux économiques et stratégiques de la présence française dans le Pacifique. Partisan de la dissuasion nucléaire, il se rend, avec Laurent Fabius, Premier ministre, et Paul Quilès, ministre de la Défense, sur l'atoll de Mururoa pour assister en 1985 à un essai. Conscient des tensions croissantes en Nouvelle-Calédonie, il estime indispensable le développement économique, social et culturel de ce territoire et préconise, à cette fin, son intégration dans une vaste région autonome comprenant l'ensemble du Pacifique français. Enfin, en dépit de l'alternance politique, il apprécie l'augmentation régulière des crédits ministériels alloués aux DOM-TOM.

Par passion autant que par métier, ses interventions privilégiées restent la protection de la nature et l'aménagement rural. Dès avril 1980, les principaux points de la résolution sur le naufrage de l'Amoco-Cadiz et la pollution marine, déposée par ses soins auprès de la Conférence des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe, sont retenus par la mission interministérielle de la mer et font l'objet d'un mémorandum présenté par la France auprès des instances des Communautés européennes. Le 7 avril 1981, Pierre Lacour, à peine élu sénateur, dépose avec d'autres collègues une proposition de loi d'orientation sur l'agriculture biologique. La gestion, la valorisation et la protection de la forêt font également l'objet de plusieurs de ses interventions. Enfin, le 4 février 1991, c'est la préservation des paysages ruraux qu'il tente, par une nouvelle proposition de loi, de faire reconnaître d'intérêt général. Son action législative se démarque fortement des principes de l'écologie politique dont il dénonce a contrario « l'intégrisme ». La chasse et la pêche constituent ses deux domaines de prédilection. Vice-président du groupe chasse-pêche du Sénat à partir de 1986, membre du Comité national de la chasse et de la faune sauvage mais aussi de l'Union nationale des fédérations de chasse, il se fait auprès du Gouvernement le relais des inquiétudes des chasseurs face aux directives de Bruxelles qui donnent, selon lui, une trop belle part aux lobbies écologistes. Il défend, de son côté, la nécessité de tenir compte des traditions cynégétiques. Il est l'auteur, en 1985, d'une proposition de loi sur une réforme des structures de chasse et des statuts juridiques des fédérations départementales de chasseurs. Lorsqu'Alain Carignon, ministre délégué à l'environnement, lui confie en 1986 un rapport sur la réforme de la loi du 29 juin 1984 relative à la pêche en eau douce contre laquelle il s'était à plusieurs reprises élevé, Pierre Lacour se voit par ailleurs gratifié du surnom de « Monsieur Pêche » du Gouvernement. Ses propositions de loi et amendements vont tenter de promouvoir une exploitation plus rationnelle des zones humides. En 1993, il préside le groupe de travail sénatorial sur l'eau. La position d'influence que lui vaut son statut d'expert reconnu subira toutefois le handicap vers la fin des années 1980 de sa mise en cause, par voie de presse, dans une affaire de fausses factures relatives à des travaux effectués dans l'une de ses propriétés. Réélu sénateur en 1989, la fin de sa carrière politique va être assombrie par ses ennuis judiciaires. Affaibli dans sa notoriété, il renonce tout d'abord à se représenter au Conseil général en 1992 puis doit abandonner son siège de maire de Montbron après sa condamnation pour recel d'abus de biens sociaux en 1994. Au Sénat, il quitte le groupe de l'Union centriste pour celui du Rassemblement démocrate et social européen et passe de la commission des affaires économiques à celle des affaires culturelles. Le 12 juillet 1996, par décision du Conseil constitutionnel, il est déchu de son mandat de sénateur.

Pierre Lacour meurt le 22 mai 2006, à l'âge de 85 ans. Il était chevalier dans l'ordre du Mérite agricole. Il est l'auteur de deux ouvrages : De l'Océanie au Pacifique, histoire et enjeux (1987) et 2001, l'odyssée de l'espace rural (1992).

Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 13 juillet 1996 (déchéance constatée par le Conseil Constitutionnel)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre LACOUR

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