A. LES PROGRAMMES D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE

Les dotations prévues en 2002, que ce soit en autorisations de programme ou en crédits de paiement, ne permettent pas de respecter les échéances prévues pour la modernisation de l'équipement de l'armée de terre dans les conditions qui avaient été définies à l'issue de la « revue de programmes ».

Faute de ressources suffisantes, le titre V pourrait à terme ne servir qu'à entretenir des matériels vieillissants, sans pouvoir renouveler et moderniser de manière cohérente les équipements indispensables aux engagements futurs. Dans ce contexte, on peut craindre un décrochage qualitatif très rapide vis à vis de nos alliés principaux, notamment la Grande-Bretagne.

Entre 1999 et 2002 les crédits accordés en loi de finances initiale ont représenté 90 % des niveaux prévus par la loi de programmation militaire 1997 - 2002 et 93 % de ceux prévus dans la « revue de programmes ». Compte tenu des annulations de crédits régulièrement opérées en cours d'exercice, les paiements effectués n'ont représenté que 86 % des crédits prévus par la loi de programmation militaire et 88 % de ceux arrêtés après la « revue de programmes ». L'équivalent d'une annuité de programmation peut être considéré comme perdu .

En 2002, à montant inchangé, la dotation en autorisations de programme devra financer une commande semi-globale relative au missile sol-air moyenne portée (SAMP/T) qui mobilisera plus de 200 millions d'euros. La dotation n'ayant pas été ajustée en conséquence, des commandes relatives à d'autres équipements ont du être reportées ou réduites. Alors que l'encours des autorisations de programme disponibles s'est considérablement réduit au cours des dernières années, l'insuffisance de la dotation pour 2002 et le décalage de certains programmes qui en résultent fragilisent la réalisation, à l'échéance prévue, des équipements du modèle d'armée de terre 2015.

Etat d'avancement des principaux programmes
d'équipement de l'armée de terre

Programme

Loi de programmation militaire 1997-2002

Situation actuelle

Char Leclerc

307 chars livrés en 2002, pour une cible totale de 406 chars

310 chars livrés fin 2002 et 406 commandés

VBCI

Cible de 600 véhicules, premières livraisons en 2004

Cible de 700 véhicules
65 commandés en 2001 et 433 commandés à partir de 2005.
Premières livraisons en 2006.

Rénovation AMX 10 RC

377 rénovations commandées et 120 chars rénovés en 2002

120 chars rénovés entre 2003 et 2005

Hélicoptère Tigre

Cible de 120 hélicoptères
Livraison de la version HAP à partir de 2003

Cible de 120 hélicoptères. 37 livraisons à partir de 2003.

Missile AC3G-LP

Industrialisation à partir de 1997 en cohérence avec la version antichar du Tigre

Pas de participation à la production

Missile AC3G-MP

10 postes de tir et 500 missiles livrés en 2002

Abandon du programme

Hélicoptère NH90

Cible de 68 hélicoptères - Fin du développement en 2002

Cible de 68. Commande de 34 appareils à partir de 2003 et premières livraisons en 2011

Radar de contrebatterie Cobra

5 des 10 ensembles prévus livrés en 2002

3 radars livrés en 2002

Valorisation RITA

200 ensembles commandés et 120 livrés entre 2000 et 2002

85 stations valorisées livrées jusqu'en 2002

Valorisation Roland

40 systèmes livrés entre 1999 et 2002

23 valorisations commandées jusqu'en 2002 et 7 systèmes valorisés livrés en 2002

Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des autorisations de programmes et des crédits de paiement pour les fabrications des principaux programme d'équipement de l'armée de terre.

EVOLUTION DES CRÉDITS DE FABRICATION EN 2001-2002

(en millions d'euros)

Programmes

Article

2001

2002

A.P.

C.P.

A.P.

C.P.

Dotations

%

Dotations

%

Char LECLERC

5381-38

523

366

28,7

- 94,5

331

- 9,6

Hélicoptères

TIGRE

5381-

39 et 47

11,9

86

51

+ 328,6

103

+ 19,8

HélicoptèresNH 90

5371-27

5,5

49

22,9

+ 316,4

39

- 20,4

LRM NG

 

0

13,4

14,3

-

6,1

- 54

COBRA

 

20,3

27,4

0

-- 100

12,8

- 53,3

VBCI

5371-37

0

1,52

0

-

0

- 100

SATCP/

MISTRAL

 

0

0

0

-

1,57

-

SAMP/T

5371-22

7,62

44,7

253

+ 3 220

52

+ 16,3

VALORISATION ROLAND

5381-59

52,3

45,7

72,4

+ 38,4

7,2

-84

MARTHA étape 1

 

0

15

0

-

9,8

-

AC3G MP

5381-49

12,5

11,7

0

- 100

0

-100

AC3G LP

 

0

0

0

-

0

-

SIC F

 

14,5

12

2,44

- 83,2

12

stable

PR4G

 

1,45

45,5

0

- 100

31,3

-31,2

VBL

 

0,3

9,15

26,7

+ 8 800

7,5

- 18

ACED BONUS

 

35,1

8,69

0

- 100

13,4

+ 54,2

1. Le char Leclerc

Le char Leclerc constitue l'engin principal de combat des troupes mécanisées et doit remplacer l'AMX 30 B2. Armé d'un canon de 120 mm, le Leclerc, hautement protégé est capable de détruire les chars adverses les plus modernes fixes ou mobiles, de jour comme de nuit en menant un combat continu. Il est opérationnel depuis le mois de décembre 1998.

Lors de leur audition devant la commission des affaires étrangères et de la défense, le chef d'état-major de l'armée de terre et le chef d'état-major des armées ont été interrogés à plusieurs reprises sur l'adaptation du Leclerc au nouveau contexte géostratégique, notamment au vu de la très faible probabilité de l'hypothèse d'un combat de chars de haute intensité sur le théâtre centre-européen, hypothèse dominante lors du lancement du programme.

A cette question légitime, les responsables de nos armées ont apporté deux réponses :

- la permanence, en Europe ou hors d'Europe, de forces conséquentes de blindés lourds qui imposent de ne pas faire d'impasse sur cette capacité,

- les capacités de feu et de mobilité tactique du Leclerc, sa capacité d'observation de jour comme de nuit, son effet dissuasif, qui sont autant d'élément potentiellement précieux lors d'opérations extérieures, y compris de basse intensité, ainsi que l'a montré l'engagement d'un escadron Leclerc au Kosovo.

Sur la cible totale de 406 exemplaires arrêtée dans la loi de programmation 1997-2002, les dernières commandes, portant sur 52 exemplaires, sont intervenues en cette fin d'année 2001. Les livraisons s'élèveront en 2002 à 52 exemplaires, portant à 320 le nombre cumulé de chars livrés à l'armée de terre. Les 86 derniers chars seront livrés de 2003 à 2005. 331 millions d'euros seront consacrés en 2002 au programme Leclerc en crédits de paiement (28,7 millions d'euros en autorisation de programme). Le coût total du programme est de 5 722,33 millions d'euros. Le prix unitaire est de 7,84 millions d'euros.

A l'exportation, seuls les Emirats arabes unis se sont portés, à ce jour, acquéreurs de ce matériel avec une commande de 390 exemplaires dont 310 ont été livrés au 1er juin 2000. Les derniers exemplaires seront livrés en 2002.

2. L'hélicoptère Tigre

Conçu en coopération franco-allemande, l'hélicoptère de combat Tigre est développé, pour la France, dans une version appui-protection (HAP) et dans une version antichar (HAC). Le Tigre doit être capable de remplir la plupart des missions de combat terrestre : reconnaissance, escorte de transport tactique, appui feu air-sol, combat air-air, attaque en profondeur et combat antichar. Il vole à une vitesse de 280 km/h. avec une autonomie de 2 h 30. La version appui-protection (HAP) est équipée de 4 missiles air-air très courte portée Mistral et d'un canon de 30mm, la version antichar (HAC) étant, pour sa part, équipée de 6 missiles antichar (missiles Hot filoguidés ou AC 3G - LP à autodirecteur infrarouge) et de 4 missiles Mistral.

La cible prévue est de 215 pour la France (115 HAP, 100 HAC). La cible allemande est de 212.

Ce programme a été intégré dans l'OCCAR fin février 1998. Son développement se poursuit sans retard, cinq prototypes ont été réalisés. Les contrats de service de 80 hélicoptères pour la France (70 HAP et 10 HAC) et 80 pour l'Allemagne ont été signés en 1999 selon une procédure de commande pluriannuelle. Les livraisons des HAP sont prévues de 2003 à 2010. Au total 120 appareils devraient équiper l'armée de terre française à horizon 2015 (70 HAP et 50 HAC).

Le coût total est de 7 131 millions d'euros, dont 1 480 millions d'euros pour le développement. Il est prévu de consacrer à ce programme, en 2002, 103 millions d'euros en crédits de paiement et 51 millions d'euros en autorisations de programme.

Le prix unitaire est estimé à 19,6 millions d'euros pour le HAC et 16,7 pour le HAP.

Une version polyvalente appui destruction (HAD) comprenant un système d'armes canon et missile antichar est envisagée car elle répond mieux à certaines missions et intéresse davantage à l'exportation, tout particulièrement en Espagne.

Le développement de la version HAD pourrait conduire à reconsidérer la configuration du programme français . En effet, alors que la menace liée aux blindés perd en intensité, on peut se demander s'il est toujours pertinent de développer une version spécifiquement vouée au combat antichar.

L'incorporation sur la version HAP d'un viseur de toît apte à tirer tous les types d'armement, en particulier les missiles antichars Hot ou Trigat (AC3G - LP) présenterait l'avantage de disposer d'une version unique, multirôle, plus souple d'emploi et moins coûteuse en personnels et en maintenance.

Votre rapporteur souhaite vivement que la possibilité de faciliter le développement de cette version HAD soit étudiée très rapidement et très sérieusement . Son intérêt pour l'armée de terre semble évident alors que, comme en témoigne l'intérêt porté par l'Espagne, elle pourrait tabler sur des perspectives réelles à l'exportation.

3. L'hélicoptère NH 90

Conçu en coopération avec l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas, le NH 90 sera développé dans une version de transport et une version navalisée. Pour l'armée de terre, il s'agit d'un hélicoptère de transport tactique pouvant emporter soit 14 à 20 commandos, soit un véhicule de combat léger, soit 2 tonnes de matériels, à une vitesse de 300 km/h sur une distance de 700 km.

Il est notamment destiné à remplacer le parc d'hélicoptères Puma.

Le coût global est de 5 052,47 millions d'euros en fabrication et 539,4 millions d'euros en développement pour la part armée de terre. Il est prévu, en 2002, 39 millions d'euros en crédits de paiement et 22,9 millions d'euros en autorisations de programme. Le prix unitaire est de 18,9 millions d'euros.

La cible française est de 160 appareils, dont 27 pour la marine, 68 pour l'armée de terre et 65 non encore répartis entre les armées. L'Allemagne prévoit de commander 209 appareils, l'Italie 146 et les Pays-Bas 20. La Norvège, la Finlande et la Suède ont annoncé le 13 septembre 2001 une acquisition de 52 appareils pour un montant total de 1,5 milliard d'euros. Le Portugal a également choisi de passer une commande de 10 appareils.

Pour l'armée de terre, les échéances de livraison apparaissent relativement tardives . 8 appareils seront livrés en 2011 et 10 autres chaque année entre 2012 et 2017 . D'ici là, une large partie de la capacité aéromobile de l'armée de terre reposera largement sur le parc de Puma dont une fraction seulement pourra être modernisée.

4. Le véhicule blindé de combat d'infanterie (V.B.C.I.)

Destiné à assurer le transport, la protection et le soutien feu des groupes de combat des régiments d'infanterie des brigades blindées et mécanisées, le véhicule blindé de combat d'infanterie est un véhicule à roue qui correspond à la version transport de troupe de l'ancien programme VBM (véhicule blindé modulaire). Il est appelé à succéder à l'AMX 10-P chenillé, vieillissant et qui apporte une protection insuffisante .

Deux versions sont prévues : une version VPC (véhicule poste de commandement), et une version VCI (véhicule de combat d'infanterie).

Le VCI est doté d'une tourelle monoplace DRAGAR II armée d'un canon de 25 m/m et d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il emporte 11 combattants, dont 9 peuvent débarquer.

Le VPC sera équipé d'un système d'information régimentaire (SIR) pour permettre aux cinq officiers et opérateurs embarqués d'exercer le commandement d'une unité déployée sur le terrain.

Le coût du programme total est de 2 171,89 millions d'euros, le prix unitaire étant estimé à 2,26 millions d'euros pour le VCI et 1,9 millions d'euros pour le VPC.

La cible adaptée au nouveau format de l'armée de terre est de 700 véhicules, 150 VPC et 550 VCI, ce qui, du moins dans un premier temps, ne permettra pas d'équiper la totalité des régiments d'infanterie. Une première tranche de 65 engins (11 VPC et 54 VCI) a été commandée fin 2000 à GIAT Industries et RVI qui se sont constitués en groupement momentané d'entreprises pour la conduite du programme. Les premières livraisons devraient intervenir en 2006 , soit deux ans de décalage avec le calendrier initial. Une centaine de véhicules seront livrés chaque année à partir de 2007 jusqu'en 2012, les derniers exemplaires arrivant en 2013. à cette date, 8 régiments seront équipés en 2008.

L'Afrique du Sud, le Portugal, la Grèce, la Belgique et la Pologne, ont montré de l'intérêt pour ce programme.

5. Véhicule blindé léger long (VB2L)

Dérivé du programme VBL, le véhicule blindé léger long (VB2L) version PC, produit par Panhard, est destiné à être l'engin de combat des unités de reconnaissance et d'éclairage et un engin de commandement dans les unités blindées.

En outre, alors que le VBL figure, grâce à sa mobilité, sa légèreté et sa polyvalence, parmi les véhicules blindés les plus utilisés par l'armée de terre, notamment en opérations extérieures, le VB2L doit assurer le remplacement des VBL détruits en opération ainsi que celui de certaines versions de l'AMX 10 P en fin de vie.

La cible totale est de 200 dont 65 livrés avant 2002. Une nouvelle commande de 290 devrait être notifiée fin 2001 avec des livraisons se situant entre 50 et 90 par an à partir de 2003.

En 2002 sont consacrés 26,7 millions d'euros en autorisations de programme et 7,5 millions d'euros en crédits de paiement. Le prix unitaire est de 0,23 million d'euros.

Certains pays ont déjà commandé ce matériel qui accompagne les VBL de série déjà livrés notamment Oman et la Grèce.

6. La roquette à grenades de nouvelle génération pour lance roquettes multiples

La roquette LRM NG à grenades et conçue pour l'attaque dans la profondeur (15 à 60 Km) de cibles pas ou peu durcies avec un nombre limité de munitions et des efforts collatéraux réduits. Il s'agit d'un programme en coopération avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie.

Le coût est de 32,93 millions d'euros en développement, 36,05 millions d'euros en fabrication pour un prix unitaire de 53 360 euros. La cible est de 7 000 roquettes (406,92 millions d'euros).

En 2002, il est prévu de consacrer à de ce programme 6,1 millions d'euros en crédits de paiement et 14,3 en autorisations de programme.

Les roquettes d'exercice commenceront à être livrées à partir de fin 2003, les conduites de tir à partir de 2005 et les roquettes de nouvelle génération à partir de 2006.

7. Le radar de contrebatterie Cobra

Le radar de contrebatterie Cobra est destiné à localiser les pièces d'artillerie adverses jusqu'à une distance de 20 à 25 km selon le calibre. Il est le moyen préférentiel d'acquisition des cibles pour les régiments de lance-roquette multiples. Ce programme est conduit en coopération avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne. La cible est de 10 exemplaires. Tous sont commandés et 3 seront livrés en 2002.

Son coût est estimé à 385,08 millions d'euros. Le prix unitaire est de 18,42 millions d'euros.

En 2002, 12,8 millions d'euros seront affectés à ce programme en crédits de paiement.

L'Espagne et la Suisse ont manifesté leur intérêt pour ce radar.

8. Les systèmes de défense sol-air

a) Le système à très courte portée Mistral

Le programme sol-air très courte portée Mistral version 2 répond à un besoin commun aux trois armées pour un moyen de défense aérienne à très courte portée. Ce système sol-air est composé d'un missile à autoguidage infrarouge portable (24 kg) et d'un poste de tir également portable. Il est destiné à la lutte contre les aéronefs à une altitude inférieure à 2 000 m. et à une distance de l'ordre de 3 km.

Le coût total du programme est de 376,9 millions d'euros. Le prix unitaire est de 41 000 euros pour le poste de tir portable et de 169 900 pour la munition.

En 2002, 1,57 million d'euros seront consacrés à ce programme.

La cible totale est de 6 770 missiles et 270 postes de tirs 150 postes de tir ont été livrés ainsi que 2 310 missiles avant 2002. Plus de 2 000 missiles Mistral 2 ont été vendus dans le monde (Corée, Thaïlande, Hongrie, Nouvelle Zélande, Colombie, Vénézuela et Bruneï).

b) Les systèmes de défense sol-air moyenne portée Aster

Le programme SAMP/T (sol-air futur, sol-air moyenne portée/terre) est destiné à la défense sol-air du corps de bataille en remplacement du Hawk dont le retrait est envisagé à l'échéance 2010. Un système SAMP/T comprend une conduite de tir, 4 lanceurs et 3 systèmes de rechargement ; l'arme proprement dite est le missile Aster 30.

Fort de son potentiel technique vers l'interception des missiles balistiques rustiques , le programme FSAF permettra à l'armée de terre d'acquérir une capacité ATBM (anti-tactical ballistic-missile) élémentaire ; (2,5 km contre avions plongeant, 10 km contre missile de croisière, 80 km contre gros porteur et 25 km contre avion manoeuvrant).

Son coût total estimé pour la part armée de terre est de 319,23 millions d'euros pour le développement et de 1 190,47 millions pour la fabrication.

Le prix unitaire du système est de 49,55 millions d'euros (1 conduite de tir, 4 lanceurs, 3 systèmes de rechargement) auxquels s'ajoute celui du missile Aster 30 soit 1,4 million d'euros.

En 2002, 52 millions d'euros seront affectés à ce programme en crédits de paiement et 253 millions d'euros en autorisations de programme dans le cadre d'une commande pluriannuelle semi-globale portant sur 2 systèmes, 70 missiles et les approvisionnements longs.

La cible est de 6 unités et de 275 missiles (projet de loi de programmation militaire 2003-2008). La réduction de 8 à 6 systèmes est le strict minimum en terme de cohérence. En dessous de ce seuil l'armée de terre perdrait définitivement sa capacité de défense sol air moyenne portée.

En outre, la cible de 275 missiles correspond à une dotation de 10 missiles par lanceur ce qui est très inférieur aux normes OTAN (1,25 chargement au lieu des 2 chargements préconisés par l'OTAN).

Les perspectives à l'exportation sont bonnes en raison de l'obsolescence du système Hawk. En outre beaucoup de pays sont intéressés par la capacité du SAMP/T face à la menace balistique..

c) Le programme Martha

Ce programme a pour mission d'assurer la coordination des feux sol-air des sections équipées de systèmes d'armes Roland et Mistral.

Ce système comprend des véhicules équipés de systèmes de détection et d'identification (radar et IFF), de moyens de communication, de localisation et de traitement de l'information.

Le coût du programme est de 102,8 millions d'euros pour une cible de 18 exemplaires au profit des Roland, 31 exemplaires au profit des Mistral.

Il est prévu de consacrer 9,8 millions d'euros de crédits de paiement en 2002, pour une commande de 4 systèmes et une livraison de 27 systèmes.

d) La valorisation du Roland

La valorisation du Roland vise à améliorer le système sol air courte portée Roland II en capacité infrarouge et à l'intégrer dans le réseau Martha pour traiter les avions jusqu'à une portée de 14,5 km, en évitant les brouillages.

Le coût total du programme est de 803,1 millions d'euros pour la production et de 170,29 millions d'euros pour le développement. La cible est de 53 postes (36 sur char et 17 en cabine aérotransportable) 15 seront commandés en 2002 et 7 livrés.

9. Les systèmes antichar

Un mémorandum d'entente pour la phase de définition des futurs missiles antichars de troisième génération de moyenne portée AC 3G MP (successeur du Milan) et de longue portée AC 3G LP (successeur du Hot et du Swingfire) a été signé par les ministres de la défense français, allemand et britannique le 16 février 1983. Le retrait britannique de ces deux programmes a entraîné un échec de la coopération, la France ne s'étant pas engagée au-delà du développement, ce qui laisse entier le problème de l'acquisition de systèmes antichar à moyen terme.

a) L'antichar de troisième génération moyenne portée (AC3GMP)

Le système d'arme antichar de troisième génération de moyenne portée (AC 3G MP), dont les premières études remontent à 1976 et le développement à 1988, était prévu pour remplacer l'actuel système Milan comme armement antichar à l'échelon des compagnies et des régiments à partir de 1995.

Il s'agit d'un système portable et adaptable sur véhicule, tirable en espace clos, capable de mettre hors de combat le char adverse des années 2000 entre 200 et 2 000 mètres dans les terrains ouverts et boisés ainsi que dans les zones urbaines, de jour comme de nuit et par mauvaise visibilité.

Le système est composé d'un poste de tir, d'une lunette thermique et d'une munition guidée par alignement sur la ligne de visée par un faisceau laser. La munition est équipée d'une charge creuse double.

Ce système était développé initialement par le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, auxquels se sont joints la Belgique et les Pays-Bas.

Si la phase de développement prévue en coopération s'est pratiquement achevée en 2000, la phase d'industrialisation et de production n'a pas été lancée suite au retrait des Britanniques en juillet 2000, suivi de ceux des Pays-Bas en septembre 2000 et de la Belgique en octobre 2000.

La possibilité d'utiliser les acquis du développement du programme en intégrant le missile sur les postes de tir des missiles d'ancienne génération Milan a été étudiée dans le cadre du projet Trigan proposé par Matra Bae Dynamics (groupe EADS).

Pour le moment, aucun financement n'a été mis en place pour préparer l'acquisition par la France d'une capacité antichar performante sur la base de la solution Trigan.

A défaut de lancement de ce programme, le remplacement des Milan, nécessaire à partir de 2010 pour faire face à l'évolution de la protection des blindés, devra s'effectuer par un achat « sur étagère », avec le risque de ne trouver que des matériels étrangers moins adaptés et moins performants que le Trigan.

b) L'antichar de troisième génération à longue portée (AC 3 LP)

Initialement destiné à être intégré sur l'hélicoptère antichar Tigre HAC, l'AC 3G LP se compose d'un poste de tir incluant un viseur infrarouge et d'une munition à autodirecteur infrarouge. Il a une probabilité de destruction des chars futurs supérieure à 0,5 jusqu'à 4 500 mètres.

La France a participé au développement dont le coût s'élève à 647 millions d'euros pour une cible de 345 postes de tirs et 13 800 munitions. 10 postes de tir ont été commandés dans le cadre du programme Tigre, mais la France a décidé, en 1998, de ne plus participer à la production du missile . A l'heure actuelle, il n'y a pas de choix arrêté pour les munitions. Le retard global du programme est de 53 mois.

Aucun financement n'a été mis en place pour 2002. La France procèdera donc à une mise en compétition pour l'acquisition du missile, compte tenu des dates prévisionnelles de livraison du Tigre dans sa version antichar (HAC), soit 2011.

L'Allemagne reste, elle, engagée dans le programme AC 3G LP, la production, confiée au missilier allemand LFK étant susceptible de démarrer en 2002.

10. Le système d'information et de commandement des forces (SIC.F)

Ce système est destiné à faciliter le commandement des forces terrestres dans tous les cas d'emploi, de crise ou de guerre, tant dans le cadre d'un engagement en Europe, que dans n'importe quelle autre partie du monde. Il est compatible avec les moyens des autres principales armées européennes et de l'OTAN. Il est indispensable lorsque la France est nation cadre dans une opération multinationale.

Il est composé de matériel informatique et de communication, de logiciels et d'applications.

Le coût total du programme représente 63,88 millions d'euros pour la première version et 71,5 millions d'euros pour la deuxième.

En 2002, 12 millions d'euros sont prévus en crédits de paiement et 2,44 en autorisations de programme.

Le nombre d'exemplaires prévus est 40 centres d'opérations et de 1 800 postes de travail auxquels il faut rajouter 15 modules opérationnels autonomes. En 2002 seront livrés 19 centres.

11. Le poste radio de 4ème génération (PR4G)

Le poste radio de 4ème génération (PR4G) s'inscrit dans le système de transmission tactique de l'armée de terre, permettant d'assurer les liaisons en phonie et la transmission des données, depuis le niveau de la section jusqu'à celui du régiment avec une protection efficace face aux actions de la guerre électronique.

Le coût global est de 1 038 millions d'euros dont 140 en développement. Le prix unitaire des postes varie de 4 000 euros (portatif) à 36 000 euros (aéroporté).

Sur une cible de 21 816 postes, 19 910 ont été livrés 1 200 seront livrés en 2002.

En 2002, 31,2 millions d'euros seront consacrés à ce programme. En 2001 25 pays ont commandé ce matériel dont la Suisse (23 061 postes), les Pays-Bas (10 292), les Emirats arabes unis (7 644), Espagne et Grèce avec 4 200 postes chacun, la Qatar, l'Egypte et la Pologne avec 2 000 postes chacun.

12. L'obus antichar a effet dirigé « Bonus »

Cet obus à effet dirigé est un obus cargo comportant des sous munitions qui sont larguées jusqu'à 15 km au-dessus de la zone où se trouvent les cibles constituant l'objectif (blindés légers, PC, batteries d'artillerie).

Le coût total du programme est de 247,03 millions d'euros, 13,4 millions d'euros y seront consacrés en 2002, 1 250 obus commandés et 410 livrés.

La Norvège, le Royaume Uni, les Pays-Bas et la Moyen Orient pourraient être intéressés par l'acquisition de 10 à 20 000 obus au total.

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