B. UNE HAUSSE DES DÉPENSES PRINCIPALEMENT TIRÉE PAR LES BRANCHES RETRAITE ET MALADIE

En 2025, les dépenses augmenteraient nettement moins qu'en 2024 (+ 3,6 % contre + 5,3 % en 2024), en raison du reflux de l'inflation qui limite la revalorisation des prestations sociales. Ce sont 23 milliards d'euros qui seront dépensés en plus par la sécurité sociale en 2025, par rapport à 2024.

Les dépenses de la branche retraite augmenteraient de 3,3 %, soit une hausse de 9,6 milliards d'euros, et les dépenses de la branche maladie de 3,7 %, représentant 9,3 milliards d'euros.

Évolution des dépenses des branches de la sécurité sociale
entre 2021 et 2025

(en milliards d'euros)

Source : commission des finances d'après la commission des comptes de la sécurité sociale, octobre 2025

1. Une moindre hausse des dépenses de retraite en raison de la réforme des retraites

Par rapport à l'année 2024, les dépenses de la branche retraite augmentent beaucoup moins fortement en 2025. Ainsi, les pensions de retraite avaient été revalorisées de 5,3 % au 1er janvier 2024, et les autres prestations de 4,6 % au 1er avril 2024 (représentant une hausse de 3,9 % des prestations pour l'année 2024). Les prestations sociales de la branche retraite n'ont été revalorisées qu'à hauteur de 2,2 % au 1er janvier 2025. Les autres prestations familiales, les pensions d'invalidité et les prestations AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles) n'ont été revalorisées qu'à hauteur de 1,7 % au 1er avril 2025.

Par ailleurs, la réforme des retraites, entrée en vigueur au 1er septembre 2023, a entrainé une diminution des dépenses à hauteur de 0,8 milliard d'euros, en raison notamment du relèvement de trois mois de l'âge d'ouverture des droits pour la génération 1963, portant l'âge légal à 62 ans et 9 mois, et de l'allongement de trois mois de la durée d'assurance requise, fixée à 42,5 années.

2. Un ONDAM qui pourrait être respecté en 2025

L'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) pour 2025 devrait être respecté, selon le présent PLFSS. Il est fixé à 265,9 milliards d'euros, soit un montant en hausse de 3,6 % par rapport à la réalisation de 2024, l'ONDAM s'étant élevé à 256,4 milliards d'euros, soit 1,5 milliard d'euros supplémentaires par rapport à la cible fixée en LFSS pour 2024.

Le Comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance maladie avait pourtant alerté2(*) en juin 2025 sur le risque de dépassement de l'ONDAM excédant le seuil de 0,5 % fixé par l'article D. 114-4-0-17 du code de la sécurité sociale. Ce dépassement était lié à la hausse des dépenses d'indemnités journalières, de médicaments et des hôpitaux.

Suite à cet avis, des économies ont été réalisées, pour permettre le respect de l'ONDAM :

- une économie de 770 millions d'euros sur les dotations aux établissements, dont 267 millions d'euros sur les dotations aux établissements de santé, 125 millions d'euros au titre des établissements et services médico-sociaux (ESMS) accueillant des personnes handicapées, 116 millions d'euros au titre des ESMS accueillant des personnes âgées, 60 millions d'euros au titre du fonds pour la modernisation et l'investissement en santé (FMIS) et 54 millions d'euros au titre du financement d'opérateurs de l'État par l'ONDAM ;

- un transfert de 110 millions d'euros de dépenses relevant antérieurement de l'ONDAM à la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), dont 50 millions d'euros au titre du remboursement aux départements expérimentateurs de la fusion de sections « soins » et « dépendance » des EHPAD et des unités de soins de longue durée (USLD) et 110 millions d'euros de financement pour les départements sur l'extension du Ségur dans le secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif ;

- une absence de dégel du coefficient prudentiel sur les tarifs des établissements de santé, révisé à 430 millions d'euros. Il s'agit d'une mise en réserve effectuée tous les ans sur les dotations aux établissements de santé, dotations permettant de financer certains projets des hôpitaux, qui permet de compenser un éventuel dépassement de l'ONDAM.

Le comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance maladie estime dans son avis3(*) du 4 novembre 2025 qu'il « est probable que l'ONDAM qui sera constaté s'écartera de cette prévision, à la baisse ou à la hausse, dans une mesure que le comité d'alerte n'est pas en mesure d'évaluer, mais qui apparaît en tout état de cause devoir être inférieure au seuil d'alerte de 1,3 Md€. »

Le rapporteur spécial note toutefois que seuls 1,2 milliard d'euros seront véritablement économisés par la puissance publique, le reliquat représentant simplement un transfert entre administrations. Il ne s'agit par ailleurs pas de mesures structurelles de dépenses, mais simplement de gel de dotations, qui n'assainiront pas à long terme la situation financière de la branche « maladie ».

ONDAM pour 2025

(en milliards d'euros)

Source : commission des finances d'après la commission des comptes de la sécurité sociale, octobre 2025


* 2 Avis du Comité d'alerte n°2025-2 sur le respect de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM).

* 3 Avis du Comité d'alerte n° 2025-4 sur le respect de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM).

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