III. LES LIENS ENTRE L'ARMÉE ET LA NATION ET LA POLITIQUE DE MÉMOIRE

A. DES MOYENS MAINTENUS EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

Les crédits consacrés à la journée défense et citoyenneté (JDC) seraient maintenus à 37,6 millions d'euros après la forte augmentation de l'an passé. Cette stabilité budgétaire devrait permettre la poursuite du déploiement de la JDC « nouvelle génération ». Ce nouveau format, sur une journée entière avec un contenu revu et davantage militarisé, va dans le bon sens quoiqu'il demeure encore insuffisant. Il devra désormais être mis en oeuvre en outre-mer au 1er janvier 2026.

Les moyens alloués au service militaire volontaire (SMV), au profit des volontaires stagiaires âgés de 18 à 25 ans, en situation de difficultés socio-professionnelles, resteraient stables à 3,5 millions d'euros et bénéficieraient d'un fonds de concours de 12,3 millions d'euros des régions Grand Est et Nouvelle-Aquitaine.

La préservation des moyens consacrés aux liens armées-jeunesse demeure une des seules satisfactions de ce budget.

B. DES CRÉDITS EN CONTRADICTION POUR LA POLITIQUE DE MÉMOIRE

S'agissant de la politique de mémoire, les crédits diminueraient de 22 % pour s'établir à 25,8 millions d'euros pour 2026. Cette forte baisse s'expliquerait notamment, selon le Gouvernement, par la fin du cycle lié au 80e anniversaire des débarquements, de la Libération et de la Victoire. Toutefois, la diminution de 7,3 millions d'euros correspond également à quelques baisses de crédits pour la politique mémorielle décorrélées de la fin du cycle commémoratif.

L'ONaCVG devrait ainsi connaître une baisse de 0,8 million d'euros sur les enveloppes destinées aux actions mémorielles, à l'entretien du patrimoine et à la rénovation des monuments aux morts. La rapporteure ne peut que regretter vivement ces coupes injustifiées.

La « Mission Libération »

Entendus en audition par la rapporteure, le général Michel Delion, directeur général et Mme Léa Lepez, conseillère territoriale, ont pu dresser le bilan de la Mission Libération, groupement d'intérêt public constitué en septembre 2023 pour concevoir les manifestations organisées par l'État dans le cadre du cycle commémoratif de 1944 - 1945. Doté d'une enveloppe de 24 millions d'euros, hors mécénat, ce GIP a organisé avec succès ces commémorations. Le programme mémoriel a spécifiquement mis l'accent sur trois dimensions : les victimes civiles de la Seconde Guerre Mondiale, les liens entre les Résistants et les libérateurs, ainsi que les incorporés de force en Alsace-Moselle.

Outre les commémorations nationales, la Mission a pu labelliser 5 000 projets, regroupant 55 000 élèves, et subventionner plus d'un millier de projets. Si la Mission achève son exercice à la fin de l'année 2025, le général Delion a insisté sur le legs pérenne de la Mission au travers de l'aide apportée pour la constitution de fonds muséographiques et pour la formation d'une jeune génération d'historiens, ainsi que la rédaction d'un livre blanc sur la recherche et l'enseignement sur la Seconde Guerre mondiale.

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