II. INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES : INVERSER LA SPIRALE DE DÉGRADATION DU RÉSEAU ET PRÉPARER L'AVENIR
A. RRNNC : UN ÉTAT DES LIEUX PRÉOCCUPANT QUI APPELLE UNE NÉCESSAIRE ACCENTUATION DES EFFORTS D'INVESTISSEMENT
Tandis que le réseau routier national concédé présente un très bon état général (93 % du réseau était en bon ou très bon état et 73 % des ouvrages d'art en bon état apparent en 2022), le réseau non concédé est dans un état préoccupant : selon les conclusions de la conférence AFT, seules 50 % de ces chaussées sont en bon état tandis que 34 % de ses ponts présentent un défaut voire une structure altérée qui nécessite un entretien ou des travaux de réparation urgents. La dette grise accumulée par le RRNNC à la suite de décennies de sous-investissement est en outre évaluée à 2,4 Mds€.
De fait, les données issues du projet annuel de performance annexé au PLF attestent d'une trajectoire à la dégradation de ces infrastructures, qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Il résulte de cet état dégradé une moindre qualité de service - voire des problèmes d'indisponibilité de la voirie - et une altération de la sécurité des usagers.
Évolution de l'indicateur relatif à l'état des chaussées du RRNNC
Source : annexes budgétaires des PLF pour 2026 et 2025
Ce déficit d'entretien touche également les ouvrages d'art du RRNNC dont l'état s'aggrave au fil des années. Selon l'annexe budgétaire du PLF pour 2026, la proportion de ces ouvrages qui ne nécessitent pas de travaux lourds de réparation devrait s'établir à 83 % l'année prochaine, alors qu'elle était de 86,2 % en 2024.
Dans ce contexte, la quasi-stabilité des moyens alloués à la régénération du RRNNC l'année prochaine par rapport à 2025 (plus d'1 Md€, dont 739 M€ en AE et 715 M€ en CP dédiés à la régénération) est alarmante et témoigne d'une absence de prise en compte des conclusions de la conférence AFT : à la lumière de ces travaux, 700 M€ supplémentaires seraient nécessaires dès l'année prochaine pour commencer à enrayer la spirale de dégradation du RRNNC.
En outre, la modernisation de ce réseau (réduction de l'empreinte environnementale de la route et adaptation face aux effets du changement climatique) suppose également des moyens ambitieux que la conférence AFT évalue à 300 M€ par an, à mettre en regard avec les 60 M€ prévus en 2026.
Face à ces constats, la commission a adopté deux amendements du rapporteur pour avis visant à allouer en 2026 :
- 100 M€ supplémentaires à la régénération du RRNNC, afin d'entamer le rehaussement de la trajectoire d'investissement dans ce réseau qui s'avère nécessaire pour résorber - ou du moins ne pas aggraver davantage - sa dette grise ( amdt) ;
- 50 M€ supplémentaires à l'entretien des ouvrages d'art du RRNNC ( amdt).
