B. DES QUESTIONS QUI DEMEURENT
· Un calendrier particulièrement serré
En raison de l'instabilité politique que connaît notre pays depuis deux ans, les discussions sur la mise en oeuvre de cette réforme ont pris du retard.
Les nouvelles mentions du master M2E ont été créées par l'arrêté du 9 septembre 2025 après sa présentation au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) du 5 septembre 2025. À la suite de la publication de cet arrêté, un dossier d'accréditation a été transmis aux universités qui devaient le renseigner au plus tard pour le 31 octobre 2025. Les délibérations concernant les demandes d'accréditation doivent être communiquées avant le 1er décembre 2025. Ce calendrier particulièrement contraint est dû à la nécessité de prise en compte de cette nouvelle offre sur la plateforme « mon master » qui ouvrira pour la session 2026-2027 le 2 février prochain.
Cette course contre la montre est encore plus forte pour les LPE, dont le projet d'arrêté fixant le cadre national a été présenté au Cneser du 15 juillet 2025. Chaque université disposait jusqu'au 30 septembre pour adresser un dossier d'accréditation au ministère. Celui-ci dispose d'un délai de deux mois pour instruire les dossiers. Le Cneser doit donner un avis sur ces dossiers en décembre. L'enjeu est de pouvoir dévoiler les LPE nouvellement créées sur Parcoursup en même temps que l'offre globale de formation de premier cycle, soit le 17 décembre 2025.
Au regard de la mobilité parfois restreinte des étudiants, il est essentiel de prévoir un maillage territorial suffisamment équilibré de ces licences pour couvrir l'ensemble des territoires. Selon les informations transmises au rapporteur, il est prévu dans chaque académie l'ouverture de près de 5 000 places au sein d'une LPE à la rentrée 2026, en lien avec 60 établissements d'enseignement supérieur.
· Une implication du ministère dans la mise en oeuvre de cette réforme à confirmer
Si le rapporteur salue la part accrue du volume horaire au sein du master qui doit être assuré par des professionnels de terrain permettant aux lauréats de mieux appréhender les réalités du métier et les pédagogies actuelles, il s'interroge sur la capacité du ministère à mettre les moyens humains nécessaires à disposition.
En effet, la maquette actuelle des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (Inspé) prévoit une prise en charge par des personnels de l'éducation nationale à hauteur de 30 %. Or, cette proportion est difficilement atteinte dans certains territoires.
Interrogé à ce sujet, Édouard Geffray, ministre de l'éducation nationale, a indiqué être confiant sur la capacité du ministère à répondre à cet objectif « à condition que le pilotage politique soit fort, ce qui est le cas, et qu'un travail fin soit mené, ce qui sera le cas aussi ».
· Une notation des épreuves au concours du premier degré à préciser
Pour le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), le ministère souhaite que les étudiants ayant suivi et validé leurs années de licence de professorat des écoles dans des conditions restant à définir soient dispensés des deux épreuves écrites d'admissibilité qui viseront à tester les connaissances du candidat en mathématiques et français ainsi que dans les autres domaines d'enseignement.
L'arrêté du 17 avril 2025 fixant les modalités d'organisation du concours externe et des concours externes spéciaux de recrutement de professeurs des écoles prévoyant que chacune des quatre épreuves (2 épreuves d'admissibilité et 2 épreuves d'admission) se voit attribuer une note allant de 0 à 20, le rapporteur s'interroge sur les modalités de calcul des notes pour les candidats dispensés des épreuves d'admissibilité.
Lors de leur audition, les syndicats ont indiqué que seules les notes des épreuves d'admission pourraient être prises en compte. Des précisions doivent être rapidement apportées aux étudiants notamment sur le fait de savoir si la note aux épreuves d'admissibilité sera calculée en fonction des résultats obtenus lors des trois années de licence. Il convient également de préciser les conditions de dispense pour des étudiants qui intègreraient cette licence au cours du premier cycle d'études.
· Les modalités d'accès au M2E
Les conditions d'accès au M2E doivent également être clarifiées tant dans le choix du lieu de formation pour les lauréats d'un même concours (par exemple au sein d'une académie pour le CRPE), mais aussi sur la possibilité pour les candidats ayant échoué au concours de pouvoir s'y inscrire, afin de poursuivre leur formation et préparation.
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La commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport a émis, lors de sa réunion plénière du 25 novembre 2025, un avis favorable à l'adoption des crédits de la mission « Enseignement scolaire » du projet de loi de finances pour 2026