b) Une situation financière saine mais des risques encore trop concentrés

Le Trésor rappelle que la situation financière du groupe AFD fin 2002 est saine :

- un ratio de solvabilité élevé : 38,64 % à fin 2002 contre 37,33 % fin 2001, le minimum réglementaire posé par le ratio Cooke étant de 8 %. Le ratio relatif au contrôle des grands risques est également respecté par le groupe ;

- le recouvrement de créances est satisfaisant, compte tenu des importants risques inhérents au financement de projets dans les pays en développement. Le taux des impayés s'est toutefois dégradé par rapport à 2001 puisqu'il représentait 12 % de l'encours fin 2002 54( * ) , contre 7,3 % fin 2001 ;

- le bilan du groupe AFD est déterminé à 93% par celui de l'Agence et s'élève à 17,5 milliards d'euros . Le total de bilan de la seule Agence est de 16,3 milliards d'euros, soit une baisse de 4,7 % par rapport à 2001. Plus de 60 % du bilan est constitué d'encours de prêts pour compte propre, soit 11,7 milliards d'euros ;

L'encours brut de prêts, de 11,7 milliards d'euros, se décompose de la façon suivante : 8 milliards d'euros pour les risques de l'Agence (4,2 milliards d'euros pour les Etats Etrangers et 4 milliards d'euros pour les DOM-TOM) ; 2 milliards de prêts d'ajustement structurels garantis par l'Etat ; 1,4 milliard d'euros de prêts remis par l'Etat (décisions de Dakar et la Baule) ; 2,2 milliards d'euros de protocoles du Trésor ; 2,1 milliards d'euros au titre de la gestion de la contribution française à la Facilité de réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) du FMI ; 600 millions d'euros de portefeuille d'investissements et 700 millions d'euros de trésorerie ;

- concernant l'Agence stricto censu , les principaux risques pondérés 55( * ) (au sens du Comité de la réglementation bancaire et financière) sur les plus gros emprunteurs concernaient fin 2002 le Maroc avec 558 millions d'euros, la Tunisie avec 457 millions d'euros et le Cameroun avec 361 millions d'euros. Cette relative concentration des risques bancaires sur un petit nombre de pays a motivé la décision du CICID du 11 décembre 2002, consistant à autoriser l'Agence à accorder des prêts à certains pays hors ZSP , jugés importants pour les intérêts géopolitiques de la France et pour la cohérence de l'action de l'AFD. Il s'agit, selon l'Agence « d'une part de développer une approche régionale en Méditerranée pour accompagner le processus de Barcelone, en construisant sur l'expérience acquise au Maghreb, au Liban et dans les Territoires palestiniens et, d'autre part, de développer une approche régionale sur le Bassin du Grand Mékong », en profitant de l'expertise des entreprises françaises dans cette région, notamment dans les domaines de l'eau et des services.

Enfin d'après les données du rapport annuel de l'AFD, le résultat net part du groupe était de 37,5 millions d'euros en 2002, soit une baisse de 32,2 % par rapport à 2001, imputable aux dotations aux provisions qui ont dû être comptabilisées sur l'exercice. Le retour sur fonds propres était quant à lui de 2,9 % , mais ne saurait être comparé aux normes prévalant pour des banques beaucoup plus diversifiées du secteur privé, et en particulier au fameux dogme de 15 %. Le coefficient d'exploitation , calculé en rapportant les charges générales d'exploitation au produit net bancaire, était de 40,2 %, soit un niveau que l'on peut considérer comme très satisfaisant . Le produit net bancaire par salarié s'élevait à 224.463 euros, ce qui constitue également un bon chiffre, notamment si on le compare à celui de banques privées compétitives 56( * ) .

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