B. LE PROGRAMME 206 « SÉCURITÉ ET QUALITÉ SANITAIRES DE L'ALIMENTATION » ÉGALEMENT TOUCHÉ PAR LA DIMINUTION DES CRÉDITS
Placé sous la responsabilité de la direction générale de l'alimentation (DGAL), le programme 206 est doté, pour 2026, de 839,6 millions d'euros en AE (contre 921 millions d'euros en 2025) et 836 millions d'euros en CP (contre 854 millions d'euros un an auparavant) soit des diminutions respectives de 8,83 % et de 1,88 % par rapport à la LFI 2025.
Il finance les démarches renforçant la durabilité de l'alimentation et prévenant les maladies végétales ou animales, ainsi que leurs effets sur l'homme, via le contrôle de l'utilisation des pesticides et du bien-être animal. Ces dotations sont regroupées au sein de huit actions : santé, qualité et protection des végétaux (action 01), lutte contre les maladies animales, protection et bien-être animal (action 02), sécurité sanitaire de l'alimentation (action 03), actions transversales (action 04), élimination des cadavres et des sous-produits animaux (action 05), mise en oeuvre de la politique de sécurité et de qualité sanitaires de l'alimentation (action 06), qualité de l'alimentation et offre alimentaire (action 08) ainsi que l'action 09, créée en 2024, dotée de 25 millions d'euros en 2026 contre 160 millions en 2025 et 250 millions d'euros en 2024, consacrée à la planification écologique, et plus spécifiquement dédiée à la stratégie de réduction des produits phytosanitaires.
Outre la très forte diminution de crédits frappant l'action 09 (- 83,90 %), la baisse des crédits du programme touche notamment l'action 08 « Politique de l'alimentation pour la souveraineté alimentaire » : l'action sera créditée de 5,81 millions d'euros en AE comme en CP, contre 6,81 millions d'euros en 2025 (soit - 14,68 %).
À rebours de ces diminutions, la hausse des crédits dédiés à l'action 02 « lutte contre les maladies animales, protection et bien-être animal » fait l'objet d'un satisfecit des rapporteurs spéciaux. Alors qu'un choix inverse avait été fait l'an dernier, ce qui était difficilement compréhensible, dans un contexte sanitaire mondial toujours plus incertain, il faut se réjouir de cette décision et espérer qu'elle puisse à terme avoir un impact sur la qualité et la sécurité de l'alimentation. C'est d'autant plus important que l'année 2025 a été marquée par de nouveaux drames sanitaires21(*).
C'est pourquoi les rapporteurs appellent à un renforcement des contrôles externes comme internes dans un secteur dont les marges ont été considérablement réduites22(*).
* 21 Une série d'intoxications alimentaires, dont un cas mortel, est survenue dans l'Aisne au mois de juin 2025 pour lesquelles un lien avec de la viande avariée a été établi.
* 22 L'ANIA fait valoir des marges comprises entre 2,2 et 3,2 % d'après une analyse économique réalisée par la Banque de France sur la base des bilans comptables des industriels alimentaires sur la période 2018-2023.