2. Une exigence renouvelée par les phénomènes d'exclusion

La généralisation des phénomènes d'exclusion comme les difficultés rencontrées dans les zones périphériques des centres urbains ont souligné avec une acuité nouvelle la dimension sociale de la politique culturelle. A ce titre, l'action culturelle, à l'image de la pratique sportive qui est depuis longtemps considérée comme un facteur puissant d'insertion sociale, apparaît désormais comme un élément nécessaire de la politique de la ville.

Permettant de recréer des liens sociaux distendus, les actions conduites en ce domaine ont eu pour ambition de faire accéder à la création artistique un public peu enclin à fréquenter les grandes institutions culturelles et souffrant souvent de l'absence d'équipements culturels de proximité.

S'il est évident que la lutte contre l'exclusion passe essentiellement par le droit au logement et le droit à l'emploi, l'accès à la culture et aux loisirs revêt une importance particulière. Avoir une activité culturelle ou pratiquer un sport est un élément essentiel de l'affirmation de la liberté individuelle, permettant à la fois de trouver une place dans la société et d'entretenir des contacts sociaux. Les pratiques sportives ou culturelles apparaissent alors comme la condition de l'initiative retrouvée. Elles permettent aux personnes en difficulté de reconquérir un statut et une dignité dans une société où le développement du temps libre tend à accorder aux loisirs une place croissante dans l'identification sociale.

Par ailleurs, il semble essentiel d'éviter que l'exclusion économique se double de l'exclusion culturelle. A ce titre, votre rapporteur souligne que le champ de l'exclusion culturelle dépasse souvent celui de l'exclusion proprement économique : comme l'a déjà souligné votre rapporteur, 40 % des Français ne partent pas en vacances. Cette forme de détente et de loisirs est donc interdite à une part considérable des Français qui représente une population bien plus large que celle des seules personnes répertoriées comme rencontrant des difficultés d'existence. Ce constat vaut également pour les pratiques culturelles dont sont écartées non seulement les victimes d'exclusion ou les habitants des quartiers sensibles mais également un grand nombre de personnes soit en raison de leur éloignement des établissements culturels soit de leur absence de familiarisation à cette forme de loisir.

L'importance qu'est susceptible de revêtir la dimension sociale de l'action culturelle est d'autant plus grande qu'elle correspond à une attente des Français. Ces derniers aspirent, en effet, à un développement des activités culturelles comme en témoigne leur intérêt pour les pratiques amateurs qui attestent du rôle auquel celles-ci peuvent prétendre comme source d'épanouissement personnel et d'intégration sociale.

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