II. LES PROPOSITIONS DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES : UNE APPROCHE GLOBALE VISANT À AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ATTEINTES DE LA MALADIE D'ALZHEIMER ET DE TROUBLES APPARENTÉS

A. UN ENSEMBLE DE PROPOSITIONS COHÉRENT

Pour ces recommandations, votre rapporteur s'est inspiré des suggestions formulées lors des auditions auxquelles il s'est livré et du remarquable travail accompli sur le sujet par Mme Janine Cayet dans son récent rapport au Conseil économique et social relatif à " La prise en charge des personnes vieillissantes handicapées mentales ou souffrant de troubles mentaux " 20( * ) .

Il a jugé utile de formuler un certain nombre de propositions susceptibles d'orienter l'action des pouvoirs publics en matière de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

Une politique publique de prise en charge efficace et ambitieuse de la maladie d'Alzheimer passe par des actions multiples et diversifiées.

Naturellement, seules certaines des propositions formulées par votre rapporteur revêtent un caractère explicitement législatif et sont reprises dans les conclusions de la commission sur la proposition de loi.

1. Reconnaître l'enjeu épidémiologique et social de ces maladies

Il apparaît tout d'abord nécessaire de reconnaître la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés au titre des trente maladies " comportant un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse " répertoriées par l'article D. 322-1 du code de la sécurité sociale.

A ce jour, la maladie d'Alzheimer ne figure pas, en tant que telle, parmi les trente maladies " comportant un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse " répertoriées par l'article D. 322-1 du code de la sécurité sociale, alors qu'une affection comme la maladie de Parkinson en fait partie.

Elle est cependant implicitement comprise dans les cas de " psychose, trouble grave de la personnalité, arriération mentale " . En effet, la recommandation du haut comité médical de la sécurité sociale cite parmi les arriérations mentales la maladie d'Alzheimer.

Le patient atteint de cette affection bénéficie par conséquent de l'exonération du ticket modérateur et de la prise en charge à 100 % des dépenses d'hospitalisation liées à sa maladie, sous réserve du paiement du forfait journalier hospitalier.

Toutefois, dans un souci de reconnaissance officielle de cette affection et afin de permettre un meilleur suivi du nombre des personnes affectées, votre rapporteur formule le souhait que cette maladie soit inscrite par voie réglementaire dans l'article D. 322-1 du code de la sécurité sociale.

Outre que la reconnaissance de la maladie d'Alzheimer comme 31 ème maladie présenterait un intérêt épidémiologique évident, elle constituerait un signal fort pour la prise de conscience des conséquences douloureuses de cette maladie sans coût pour la collectivité.

Cette mesure permettrait de prendre en compte cet enjeu de santé publique et de politique sociale que sont la maladie d'Alzheimer et les démences séniles en général et d'améliorer la qualité de prise en charge des personnes qui en sont atteintes.

Afin de favoriser la reconnaissance par les pouvoirs publics de l'enjeu de santé publique et de politique sociale que constituent la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés, votre commission juge en outre indispensable que le Gouvernement remette prochainement au Parlement un rapport relatif aux modalités de prise en charge de ces affections.

Cette proposition fait l'objet de l'article premier de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission.

2. Améliorer la formation des intervenants et l'information de l'opinion publique

Afin de favoriser un dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés et une prise en charge adaptée des personnes qui en sont atteintes, votre commission juge nécessaire de mieux sensibiliser les différents intervenants auprès des malades.

Il convient en premier lieu d' intégrer la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés dans la formation des médecins, des infirmières et des intervenants à domicile

Le médecin généraliste -en l'occurrence le médecin de famille- apparaît le mieux placé pour déceler les premiers signes de la maladie. Il joue un rôle essentiel dans le dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés.

Dans plus de la moitié des cas 21( * ) , c'est le médecin de famille qui propose un diagnostic initial, lequel est ensuite validé, à la demande du praticien, par un neurologue, en consultation ou en hôpital de jour.

Or, la formation initiale et continue des médecins sur ces affections est sans doute insuffisante.

Dans sa réponse à une question orale de votre rapporteur, M. Bernard Kouchner, Secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, reconnaissait ainsi que " notre pays manque cruellement de structures de formation adaptée en la matière. Cela signifie qu'il faudrait revoir très précisément la formation médicale, tant initiale que continue, afin de l'adapter à cette catégorie particulière d'affections. " 22( * )

La formation initiale des médecins étant du ressort exclusif des universités, rares sont celles qui ont mis en place un programme cohérent sur la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés.

Ces pathologies souffrent sans doute de se situer aux frontières de la psychiatrie, de la neurologie et de la gérontologie. Il serait par conséquent nécessaire de définir une spécialité responsable de cet enseignement.

Si une action en faveur de la formation initiale des médecins s'impose à l'évidence, votre commission est convaincue que la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés doivent également constituer un thème de la formation continue des médecins.

C'est pourquoi l'article 2 de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission prévoit que la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés constitueront un des thèmes nationaux prioritaires de la formation médicale continue.

Un effort similaire de formation et de sensibilisation apparaît nécessaire pour les infirmières et les intervenants qui assurent le maintien à domicile du patient (aides à domicile, auxiliaires de vie...)

S'agissant des intervenants à domicile, l'article 3 de la proposition de loi vise ainsi à compléter, par une partie consacrée à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, la formation des salariés rémunérés pour assurer un service d'aide à domicile auprès d'une personne allocataire de la prestation spécifique dépendance.

Enfin, il paraît également nécessaire de mieux sensibiliser l'opinion publique aux spécificités de ces maladies et à l'enjeu qu'elles représentent pour la collectivité.

3. Favoriser le dépistage précoce de la maladie

Afin de lutter le plus efficacement possible contre la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés, il importe de repérer et de reconnaître suffisamment tôt ces affections.

Soucieuse de favoriser le diagnostic précoce de ces maladies, votre commission souhaite mettre l'accent sur la nécessité de développer des unités de consultation à visée diagnostique et des centres d'expertise au sein des hôpitaux.

Ces unités permettent aux médecins généralistes, dès les premiers signes laissant suspecter l'apparition de la maladie, d'envoyer leurs malades pour une consultation de la mémoire ou une consultation spécialisée

Les centres comprennent généralement des équipes multidisciplinaires (gériatres, psychologues, ergothérapeutes) et permettent souvent un diagnostic complet en une journée. Ils jouent un rôle précieux de dépistage de la maladie et de conseil aux médecins généralistes et aux familles. Ils sont un élément indispensable d'une meilleure prise en charge.

Les unités de consultation à visée diagnostique en milieu hospitalier sont encore en nombre très insuffisant, le délai d'attente pour une consultation pouvant atteindre six mois dans certaines régions.

4. Apporter un soutien psychologique aux familles

La plupart des familles souhaitent garder le malade à son domicile. Or ceci suppose un encadrement permanent du malade par les membres de la famille, qui conduit souvent à un épuisement physique et psychique. La garde d'un malade atteint de ces affections est un expérience très douloureuse qui nécessite à l'évidence un accompagnement psychologique.

Ces familles doivent être soutenues et aidées. Si l'association France Alzheimer joue à cet égard un rôle tout à fait exemplaire 23( * ) , il convient cependant d'aller plus loin.

Votre commission juge par conséquent indispensable le développement de programmes d'aide aux aidants, au premier rang desquels figurent naturellement les familles 24( * ) .

5. Favoriser le maintien à domicile des personnes malades par le développement des centres d'accueil de jour ou temporaire

Le maintien à domicile des malades doit être recherché tant qu'il ne représente pas une charge intolérable pour la famille et les proches. Un changement d'univers de la personne malade entraîne en effet inévitablement une perte des repères et un repli sur soi.

Il est important de proposer à la famille et à l'entourage de la personne malade une gamme diversifiée de services permettant d'alléger la charge qui est la leur et favorisant, en fin de compte, le maintien à domicile : gardes à domicile, centres de jour, possibilités d'hébergement temporaire...

Le développement des centres d'accueil de jour et d'accueil temporaire apparaît à cet égard un moyen efficace de prolonger le maintien à domicile.

Les centres d'accueil de jour assurent la garde d'une personne malade pendant la journée : ils constituent une formule intermédiaire entre l'établissement et le domicile. Les centres d'accueil temporaire permettent aux familles de faire une pause bienvenue pendant un week-end ou de courtes vacances.

Ces centres, qui participent de manière évidente au maintien à domicile, sont encore insuffisamment développés.

6. Adapter les structures d'hébergement aux spécificités de la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés

Lorsque le maintien à domicile devient impossible, le patient doit trouver en institution une prise en charge adéquate.

Ceci nécessite la création de structures spécialisées dans la prise en charge des personnes atteintes de ces maladies.

Compte tenu du caractère souvent très perturbateur des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, il apparaît en effet difficile de faire cohabiter ces malades avec d'autres personnes âgées au sein d'une même structure.

Une maison de retraite ou un foyer-logement peut héberger un malade d'Alzheimer, rarement plusieurs. L'expérience montre que la cohabitation entre malades et autres résidents au sein d'un même établissement d'hébergement de personnes âgées engendre des perturbations importantes pour l'ensemble des personnes concernées et présente des risques évidents pour les autres personnes âgées.

La spécialisation de la structure d'accueil est donc indispensable. L'hébergement en institution de ces personnes peut être effectué dans des établissements spécialisés qui n'accueillent que des malades d'Alzheimer ou dans des sections spécialisées d'établissements généralistes.

Les spécificités du comportement des personnes malades, notamment leur tendance à déambuler, imposent une adaptation architecturale des établissements les accueillant.

Cette adaptation passe soit par l'aménagement des établissements existants, soit par la création de lieux de prise en charge spécifique.

Le ministère de l'emploi et de la solidarité recommande ainsi aux maîtres d'ouvrage de faire en sorte que tout nouveau projet de construction d'établissement pour personnes âgées soit adapté, dès sa conception, à l'accueil de personnes présentant une détérioration intellectuelle. Il a élaboré en ce sens un document intitulé " Détérioration intellectuelle et établissements pour personnes âgées : quelques éléments de réflexion " , regroupant un ensemble de recommandations destinées aux responsables locaux et aux promoteurs, qui a été envoyé à l'ensemble des directions départementales des affaires sanitaires et sociales.

Des recommandations ont été diffusées afin de promouvoir prioritairement l'adaptation des établissements d'hébergement existants à la prise en charge des personnes présentant une détérioration intellectuelle.

Ces efforts doivent être amplifiés afin de permettre aux personnes malades de trouver plus facilement un établissement leur proposant, ainsi qu'à leur famille, des services adaptés et de qualité.

Votre rapporteur n'entend naturellement pas définir quelle forme doit revêtir la structure d'accueil idéale de ces personnes.

Les témoignages recueillis par votre rapporteur semblent indiquer que les petites structures adaptées, de proximité, du type " cantous " 25( * ) semblent cependant constituer la formule d'établissement la plus adaptée à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés. Ces structures permettent que la personne malade continue à vivre dans un environnement proche du domicile. Elle sont à l'évidence plus adaptées que les unités de long séjour ou les hôpitaux psychiatriques. Pour votre rapporteur, le développement de ces petites structures doit être encouragé.

7. Améliorer la prise en charge financière

La prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés se traduit par un coût financier très important, qui repose bien souvent sur les seules familles.

La prestation spécifique dépendance (PSD), instituée par la loi du 24 janvier 1997, a naturellement vocation à bénéficier aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés. Il arrive cependant que certains malades atteints de ces pathologies mais physiquement en forme soient classés en GIR 4 et se voient par conséquent refuser le bénéfice de la PSD.

Il apparaît donc nécessaire, d'une part, de déterminer si la grille AGGIR est effectivement adaptée à l'évaluation de ces situations, d'autre part, de mieux sensibiliser les équipes médico-sociales aux particularités de la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés.

Si le besoin s'en fait sentir, il conviendra de modifier la grille AGGIR pour mieux intégrer les malades atteints de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

On peut également envisager que les équipes médico-sociales chargées de l'évaluation de l'état de dépendance de la personne âgée se rapprochent des centres experts des hôpitaux dans les cas où elles suspectent une pathologie de ce type.

Votre commission considère qu'il est indispensable de surcroît d'améliorer la prise en charge financière des malades atteints de ces pathologies. Elle proposera par conséquent un certain nombre de mesures financières qui font l'objet des articles 4, 5 et 6 de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission.

B. UN DISPOSITIF LÉGISLATIF ADAPTÉ

Parmi les nombreuses analyses et propositions formulées par la commission des Affaires sociales, seules certaines dispositions sont susceptibles de revêtir un caractère législatif et figurent par conséquent dans ses conclusions sur la proposition de loi.

Ces propositions s'articulent autour de trois axes qui constituent les trois titres du texte adopté par la commission le 19 janvier 1999 :

•  évaluer l'enjeu de santé publique et de politique sociale que représentent la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés (titre premier) ;

•  améliorer la formation des personnes intervenant auprès des malades (titre II) ;

•  adapter certaines dispositions financières et fiscales à la situation particulière des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer (titre III).

1. Evaluer l'enjeu de santé publique et de politique sociale que représentent la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés (titre premier)

L'évaluation de l'enjeu épidémiologique et social que représentent la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés est, pour votre commission, un préalable indispensable à toute action efficace en ce domaine. Il est en effet impératif de connaître le nombre des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, les modalités de prise en charge et les besoins de ces personnes. Ces éléments font aujourd'hui cruellement défaut.

De même, des données prospectives quant à l'évolution de ce que certains qualifient " d'épidémie silencieuse " dans la prochaine décennie apparaissent nécessaires pour prendre la mesure de ce fléau afin de mettre en oeuvre des dispositifs de prise en charge adaptés et d'offrir à la recherche les moyens de progresser.

L'article premier de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission prévoit que le Gouvernement présentera au Parlement, dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de la loi, un rapport relatif aux modalités de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

Ce rapport formule également des propositions en vue d'améliorer la prise en charge de ces personnes.

2. Améliorer la formation des personnes intervenant auprès des malades (titre II) ;

Votre commission a considéré que l'amélioration de la formation des médecins était un élément essentiel pour favoriser une détection précoce de ces affections. Elle a insisté à cette occasion sur le rôle du médecin de famille, ou du médecin du travail pour les malades les plus jeunes, qui, dès la moindre suspicion, doit orienter son patient vers des consultations spécialisées.

L'article 2 de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission prévoit par conséquent que la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés constitueront un des thèmes nationaux prioritaires de la formation médicale continue.

Votre commission a considéré qu'il convenait également d'assurer une formation adaptée des intervenants à domicile (aides à domicile et auxiliaires de vie) qui permettent à l'entourage, et, principalement, au conjoint, de " récupérer " un peu de cette tension permanente qu'est la prise en charge de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. Ces intervenants jouent un rôle essentiel dans le maintien à domicile des personnes malades.

L'article 3 de la proposition de loi complète l'article 16 de la loi n° 97-60 du 24 janvier 1997 afin de préciser que la formation des salariés rémunérés pour assurer un service d'aide à domicile auprès d'une personne allocataire de la prestation spécifique dépendance comprend, si la nature des tâches effectuées par le salarié le requiert, une partie consacrée à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

3. Adapter certaines dispositions financières et fiscales à la situation particulière des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer (titre III).

Lorsqu'elle reste à domicile, la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés entraîne plus de frais qu'une autre personne dépendante : nécessité d'une adaptation du logement, suppression du gaz, incontinence...

L'article 4 de la proposition de loi résultant des conclusions de la commission double le plafond de prise en charge des dépenses autres que de personnel par la prestation spécifique dépendance (PSD). Lorsque la personne bénéficiaire de la PSD est atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés, ce plafond s'établirait par conséquent à 20 % du montant maximum de la PSD prévu par le règlement départemental d'aide sociale.

Cet article permettra de mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, s'agissant notamment de la nécessaire adaptation de leur habitat.

S'agissant des personnes malades dont le maintien à domicile s'avère impossible et qui sont en établissement, le critère d'âge -70 ans- exigé en application de l'article 199 quindecies du code général des impôts, pour bénéficier d'une réduction d'impôt en raison des dépenses nécessitées par cet hébergement, ne s'avère pas pertinent pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

Même si leur fréquence d'apparition augmente avec l'âge, la maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés frappent parfois des personnes jeunes. Beaucoup de ces personnes n'ont pas atteint l'âge de 70 ans et ne peuvent donc se prévaloir du bénéfice de cette réduction d'impôt, alors même que leur état impose un hébergement en établissement de long séjour ou dans une section de cure médicale.

L'article 5 de la proposition de loi prévoit de faire bénéficier les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, quel que soit leur âge, de la réduction d'impôt égale à 25 % des dépenses d'hébergement, limitées à 15.000 francs, dans un établissement de long séjour ou une section de cure médicale.

Le bénéfice de cette disposition est soumis à une double exigence : un diagnostic de maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés et une condition de degré de dépendance identique à celle prévue pour l'octroi de la PSD, soit le classement dans les groupes 1,2 et 3 de la grille AGGIR.

Afin de favoriser le maintien à domicile des personnes malades, l'article 6 de la proposition de loi élève, pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, à 90.000 francs le plafond des dépenses, effectuées pour l'emploi d'un salarié à domicile, ouvrant droit à une réduction d'impôt de 50 %.

La loi de finances pour 1998 a en effet diminué de moitié le plafond de ces dépenses qui s'élève aujourd'hui à 45.000 francs. Le plafond de 90.000 francs est toutefois maintenu pour les contribuables mentionnés au 3° de l'article L. 341-4 du code de la sécurité sociale - c'est-à-dire les invalides - ainsi que pour les contribuables ayant à leur charge une personne mentionnée au 3° dudit article, ou un enfant donnant droit au complément d'allocation d'éducation spéciale prévu par le deuxième alinéa de l'article L. 541-1 du code de la sécurité sociale.

L'article 6 de la proposition de loi étend par conséquent ce plafond de 90.000 francs aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés.

La condition d'octroi de cet avantage fiscal est identique à celle prévue à l'article 5 : un diagnostic de maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés et un classement dans les groupes 1,2 et 3 de la grille AGGIR.

L'article 7 de la proposition de loi constitue le gage fiscal permettant de compenser les pertes de recettes résultant de l'application de la présente proposition de loi. Il prévoit que les pertes de recettes résultant de la proposition de loi seront compensées par une majoration des droits sur les tabacs.

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Votre commission vous propose d'adopter la proposition de loi dans le texte résultant de ses conclusions, tel qu'il est inclus dans le présent rapport.

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