M. le président. La parole est à Mme Laurence Muller-Bronn, pour explication de vote.
Mme Laurence Muller-Bronn. Juridiquement, les Ehpad n’ont pas le même statut que les crèches. En effet, les résidents d’Ehpad sont légalement chez eux : l’Ehpad constitue leur foyer personnel et non un lieu d’accueil collectif. Or je doute que l’on puisse obliger une personne à se faire vacciner chez elle.
Bien sûr, je voterai l’amendement de Mme la rapporteure, qui tend à revenir sur cette obligation.
Je rappelle que tous les pays évolués, notamment européens, s’abstiennent d’instaurer de telles obligations sans pour autant être ravagés par les maladies infectieuses. Dans ces États comme chez nous, les affections dont il s’agit sont impliquées dans moins de 2 % des décès.
Si nous votions cet article en l’état, nous serions le seul pays européen à instaurer une obligation de vaccination contre la grippe : c’est la Haute Autorité de santé qui s’exprime ainsi. Elle évoque, à cet égard, l’inefficacité du vaccin. Elle s’est encore prononcée en octobre dernier contre cette obligation.
Le système finlandais, qui, dans ce domaine, est le plus avancé d’Europe, repose sur l’incitation et non sur l’obligation. Notre pays serait-il infecté au point de devoir prendre des décisions de ce genre ?
M. le président. La parole est à M. Bernard Jomier, pour explication de vote.
M. Bernard Jomier. Mes chers collègues, le bilan des extensions de l’obligation vaccinale décidées par Agnès Buzyn lorsqu’elle était ministre chargée de la santé s’est révélé, de fait, extrêmement positif. Il faut être pragmatique. Quelques personnes continuent de s’opposer à la vaccination – on ne les met pas en prison, je vous rassure –, mais la collectivité a gagné à cette responsabilisation inscrite dans la loi. (M. Martin Lévrier le confirme.)
Nous sommes exactement dans ce cas de figure : pourquoi refuserions-nous de faire de même ?
Madame la rapporteure, j’ai entendu votre remarque quant à l’époque d’admission des résidents d’Ehpad. Mais cette difficulté se traitera sans aucune difficulté par voie réglementaire : ce n’est pas un motif suffisant pour s’opposer au principe de l’obligation vaccinale. Cette mesure d’intérêt collectif est fondamentalement protectrice.
J’entends vos objections, mais il va sans dire que chaque résident d’Ehpad bénéficiera du respect qui lui est dû : aucun résident ne sera mis à la porte de son établissement.
L’histoire de la vaccination elle-même nous commande d’aller dans cette direction.
Je m’attendais plutôt à vous entendre préciser les moyens permettant, selon vous, d’étendre cette protection collective. Or, par votre amendement, vous opérez un recul. Je vous le dis avec tout le respect que j’ai pour vous : un tel renoncement ne va pas dans le sens de la santé publique.
En l’occurrence, le Gouvernement me semble avoir une position très responsable. J’appelle le Sénat à rejeter votre amendement, pour que l’on puisse mettre aux voix les amendements suivants.
M. le président. La parole est à M. Simon Uzenat, pour explication de vote.
M. Simon Uzenat. Madame Muller-Bronn, nous sommes bien d’accord, les Ehpad sont le domicile de leurs résidents. Mais que se passe-t-il lorsqu’un de ces établissements est frappé par une épidémie de grippe ou de covid ? Vous le savez sans doute, comme nous, par le biais de votre entourage : tous les résidents sont cloîtrés dans leur chambre et n’ont donc plus accès aux espaces communs.
Mme Brigitte Bourguignon. Eh oui !
M. Simon Uzenat. C’est un drame pour ces personnes. Elles sont à un moment de leur vie où les interactions sont déjà très compliquées ; et, pendant plusieurs jours, parfois plus longtemps encore, elles se trouvent complètement isolées.
Ces mesures de prévention sont donc, bien entendu, absolument indispensables.
J’aimerais d’ailleurs profiter de l’occasion pour interpeller notre président de séance, même si cela ne relève évidemment pas de sa responsabilité personnelle, sur l’ordre d’examen des amendements.
Puisque nous sommes tous d’accord pour considérer que la représentation nationale devrait être exemplaire en matière de promotion de la vaccination, nos règles de discussion devraient prévoir que les amendements les plus avancés, les plus progressistes à cet égard soient examinés en priorité, avant ceux qui sont moins-disants.
Or, en l’occurrence, ce sont deux amendements identiques synonymes de recul très net – notre collègue Bernard Jomier l’a souligné – qui sont appelés en premier dans cette discussion commune. Je ne puis que le déplorer.
Je souhaite donc que le Sénat établisse à l’avenir une règle claire permettant de démontrer à nos concitoyens que la vaccination est bien une solution d’intérêt général.
M. le président. J’ai eu peur, cher collègue : j’ai cru que vous alliez me demander si j’étais vacciné contre la grippe ! (Sourires.) Je vous confirme que je le suis bien. (Applaudissements.)
L’ordre de présentation des amendements relève, lui, du règlement de notre Haute Assemblée. Là, il n’existe aucun vaccin. (Nouveaux sourires.)
La parole est à Mme la rapporteure.
Mme Corinne Imbert, rapporteure. Que les choses soient claires : je suis évidemment favorable à titre personnel à la vaccination des personnes âgées contre la grippe. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai insisté tout à l’heure sur la responsabilité des familles, qui ont une influence sur la décision de leurs aînés. D’ailleurs, c’est peut-être elles qu’il faudrait chercher à convaincre en premier lieu. Sur ce point, il n’y a pas encore d’obligation.
D’une manière générale, une politique, axée sur la vaccination, de prévention contre la grippe est à l’œuvre dans notre pays depuis des années. Souvenez-vous de la campagne de communication qui a été menée auprès des personnes âgées, à l’origine, de 75 ans et, désormais, de 65 ans, avec un bon permettant de récupérer gratuitement un vaccin en pharmacie.
Vous le voyez, nous avons avancé pour inciter davantage de nos concitoyens à se faire vacciner contre la grippe. Notons que, dans les discussions sur les vaccins, il y a bien eu un avant et un après-covid-19.
Je remercie d’ailleurs les services de la Cnam d’avoir modifié la présentation des bons de vaccination reçus par les personnes âgées de plus de 65 ans cette année. L’an dernier, tout le monde comprenait bien qu’il fallait se faire vacciner à la fois contre la covid et contre la grippe. Cette année, beaucoup avaient l’impression qu’ils n’étaient pas obligés de se faire vacciner contre la covid…
Pour autant, la campagne de communication a touché un large public, et les taux de vaccination contre la grippe sont assez bons.
Aujourd’hui, les Ehpad sont confrontés à un manque d’adhésion, parfois même à une certaine résistance à la vaccination. Pour ma part, je crains les effets de bord. J’ai notamment entendu ce qu’a indiqué notre collègue à propos des personnes âgées prises en charge dans les établissements de santé, par exemple en gériatrie, et amenées non pas à rentrer chez elles, mais à intégrer un Ehpad.
Je vous pose la question : que fait-on lorsqu’un patient âgé souffre de troubles cognitifs ou refuse la vaccination ?
M. Bernard Jomier. Je vous répondrais bien quelque chose, mais je n’en ai sans doute pas le droit !
Mme Corinne Imbert, rapporteure. En effet, mon cher collègue, vous ne pouvez plus prendre la parole à ce stade de la discussion.
Quoi qu’il en soit, il y a un petit souci pour combiner obligation, adhésion des publics concernés et application concrète dans la « vraie vie ».
Encore une fois, je suis plus que favorable à titre personnel à la vaccination, et je souscris à un certain nombre de remarques qui ont été formulées. Mais l’idée d’obligation vaccinale me laisse sceptique.
Au demeurant, même s’il y a peut-être des exceptions, sur le terrain, les taux de vaccination sont globalement élevés.
Et nous pourrions peut-être envisager de rendre les gestes barrières obligatoires lorsque les familles rendent visite aux personnes âgées en Ehpad. D’ailleurs, on a constaté une baisse du nombre de cas de grippe pendant la période covid, quand ces gestes étaient obligatoires. Vous le voyez, il y a d’autres solutions que l’obligation vaccinale pour protéger les résidents de ces établissements.
Aussi, et tout en étant personnellement favorable à la vaccination, je n’adhère pas à l’idée de la rendre obligatoire. Je maintiens donc l’amendement que j’ai déposé au nom de la commission.
M. le président. La parole est à Mme la ministre.
Mme Stéphanie Rist, ministre. Je remercie Mme la rapporteure d’avoir parlé des gestes barrières, qui n’avaient pas été évoqués depuis le début de ce débat. J’insiste à mon tour sur leur importance ; ils ont démontré leur efficacité, et il faut évidemment continuer à les mettre en pratique, en particulier en présence de personnes fragiles.
Je réponds à la question qui a été posée. Une personne âgée qui irait directement en Ehpad à l’issue d’une hospitalisation peut être vaccinée. D’ailleurs, cela se fait beaucoup, avec l’accord, soit de l’intéressé, soit de sa famille. Il est impératif que l’accès aux vaccins dans les services soit maintenu.
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 643 et 865 rectifié bis.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président. En conséquence, les amendements nos 276 rectifié bis, 1576 rectifié bis, 1577 rectifié bis et 853 rectifié ter n’ont plus d’objet.
Je suis saisi de sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
Les deux premiers sont identiques.
L’amendement n° 833 rectifié bis est présenté par M. Bourgi, Mmes Bélim et Bonnefoy, MM. Bouad, Cozic et Féraud, Mme Harribey, MM. P. Joly, Jomier, Lurel, Michau, Omar Oili, Pla, Redon-Sarrazy, Roiron et Ros, Mme Rossignol et MM. Stanzione, Tissot et Ziane.
L’amendement n° 1426 rectifié bis est présenté par Mme Guillotin, M. Bilhac, Mme Briante Guillemont, M. Cabanel, Mmes M. Carrère et N. Delattre, MM. Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Masset, Mme Pantel, M. Roux et Mme Girardin.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 13
Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :
« II. – L’employeur de tout professionnel de santé exerçant au contact de personnes identifiées par la Haute Autorité de santé comme étant les plus exposées au risque de formes graves de la grippe est tenu de s’assurer que ce professionnel a satisfait à l’obligation vaccinale contre cette maladie.
« Un décret en Conseil d’État, pris après avis de la Haute Autorité de santé, détermine la liste des catégories de professionnels de santé soumises à cette obligation, en fonction du niveau d’exposition aux risques de contamination qu’elle présente pour les professionnels concernés ou pour les personnes dont ils assurent la prise en charge.
La parole est à M. Rémi Féraud, pour présenter l’amendement n° 833 rectifié bis.
M. Rémi Féraud. Afin de mieux protéger les plus fragiles, cet amendement vise à instaurer une obligation vaccinale contre la grippe saisonnière à l’égard de certains professionnels de santé exerçant en contact direct des personnes identifiées comme les plus à risque. La mise en œuvre de cette obligation relèverait des employeurs. Ces derniers seraient tenus de s’assurer que les personnels affectés auprès des patients vulnérables sont dûment vaccinés.
Le dispositif proposé s’inspire du modèle finlandais, où ce sont les employeurs qui doivent affecter exclusivement des professionnels immunisés auprès des patients à haut risque. Ce serait donc une mesure de santé publique cohérente avec le droit existant, fondée sur le principe de responsabilité des employeurs en matière de sécurité sanitaire, mais sans remise en cause des libertés individuelles.
M. le président. La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter l’amendement n° 1426 rectifié bis.
Mme Véronique Guillotin. Cet amendement est défendu. Toutefois, je profite de l’occasion pour aborder un sujet connexe.
Je suis évidemment favorable à la vaccination et, dans de nombreux cas, à l’obligation vaccinale. Mais j’aimerais évoquer des canaux de sensibilisation plus efficaces que la contrainte pour emporter la conviction. Je pense notamment à ce qui se pratique en Europe du Nord ; mon collègue vient d’y faire référence.
Aujourd’hui, les antivax sont une réalité. Comme cela a été souligné, à l’issue de ce débat, nous serons probablement inondés de courriers électroniques ou de messages sur les réseaux sociaux, souvent envoyés depuis de faux comptes.
J’ai en tête le cas d’un influenceur pédiatre le jour et vidéaste la nuit qui publie sur sa chaîne des contenus particulièrement intéressants. Son discours a sans doute plus de poids auprès de certains publics que ce que nous-mêmes pouvons dire ou ce que les scientifiques peuvent écrire dans nombre de revues spécialisées.
Pourquoi ne pas réfléchir à une forme de labellisation ? Je vous renvoie à nos échanges passés sur le rôle des influenceurs auprès des parturientes à propos de la santé mentale. Nous pourrions par exemple créer un label « contenu intéressant ». Je crois que cela pourrait avoir une incidence positive sur l’adhésion à des politiques aujourd’hui décriées, dont la politique vaccinale.
M. le président. L’amendement n° 1822 rectifié, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 13
1° Première phrase
Supprimer les mots :
en ce sens
2° Seconde phrase
Au début, remplacer le mot :
Ce
par le mot :
Le
II. – Alinéa 16
Après le mot :
dans
insérer les mots :
la liste établie par
III. – Alinéa 20, seconde phrase
Supprimer le mot :
telle
IV. – Alinéa 27
Remplacer les mots :
au forfait mentionné
par les mots :
à la participation forfaitaire mentionnée
V. – Alinéa 33, dernière phrase
Remplacer les mots :
À l’inverse, les
par le mot :
Les
La parole est à Mme la rapporteure.
Mme Corinne Imbert, rapporteure. Amendement rédactionnel.
M. le président. L’amendement n° 563 rectifié, présenté par Mme Guillotin, M. Bilhac, Mmes Briante Guillemont, M. Carrère et N. Delattre, MM. Fialaire, Gold, Grosvalet et Guiol, Mme Jouve, M. Masset, Mme Pantel et M. Roux, est ainsi libellé :
Alinéa 13, première phrase
Après le mot :
libéral
insérer les mots :
ou dans un établissement de santé ou un établissement médico-social
La parole est à Mme Véronique Guillotin.
Mme Véronique Guillotin. Cet amendement est retiré.
M. le président. L’amendement n° 563 rectifié est retiré.
L’amendement n° 644 rectifié, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 13, première phrase
Supprimer les mots :
, sauf contre-indication médicale reconnue
II. – Alinéa 14
Supprimer les mots :
, sauf contre-indication médicale reconnue,
III. – Alinéa 15, première phrase
Supprimer les mots :
, sous la même réserve,
La parole est à Mme la rapporteure.
Mme Corinne Imbert, rapporteure. Amendement rédactionnel.
M. le président. Les deux amendements suivants sont identiques.
L’amendement n° 428 rectifié ter est présenté par MM. Levi, Reynaud et Laugier, Mme Billon, MM. Kern, Menonville, Dhersin, Khalifé et Chatillon, Mmes Saint-Pé, Belrhiti, Romagny et Patru, M. Fargeot, Mme Bourguignon, MM. Klinger et Saury et Mme Dumont.
L’amendement n° 457 rectifié ter est présenté par M. Milon, Mme Deseyne, M. Sol, Mme Lassarade, M. Somon, Mme Micouleau, M. Burgoa et Mme Aeschlimann.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
L’obligation de vaccination contre la grippe prévue à l’article L. 3111-4 du code de la santé publique est rendue applicable à l’ensemble des professionnels mentionnés aux articles L. 4111-1 et L. 4311-1 du même code exerçant dans les établissements de santé publics et privés.
La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour présenter l’amendement n° 428 rectifié ter.
M. Khalifé Khalifé. Par cet amendement, mon collègue Levi propose d’étendre l’obligation vaccinale aux personnels des établissements de santé privés et publics et, bien entendu, des Ehpad.
Je souhaite remercier Mme la rapporteure et Mme la ministre d’avoir rappelé l’importance des gestes barrières, qui n’ont pas été évoqués dans les nombreuses interventions de nos collègues depuis le début de ce débat. Je pense, madame la ministre, qu’il faut diffuser ce message et le marteler.
Autant les gestes barrières ont été respectés pendant la période covid, avec une efficacité notable, autant on note malheureusement un relâchement aujourd’hui. Je le vois régulièrement dans le métro, où tout le monde est entassé ; personne n’a le masque, et les gens toussent. Il faut donc insister sur la nécessité de ces gestes.
M. le président. La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour présenter l’amendement n° 457 rectifié ter.
Mme Chantal Deseyne. Cet amendement, déposé sur l’initiative de notre collègue Milon, est identique à celui qui vient d’être présenté. Je le considère comme défendu.
M. le président. Quel est l’avis de la commission ?
Mme Corinne Imbert, rapporteure. L’adoption des amendements identiques nos 833 rectifié bis et 1426 rectifié bis aurait pour effet de supprimer l’obligation, prévue à l’alinéa 13, de vaccination contre la grippe des professionnels sous réserve que la Haute Autorité de santé la recommande. Or la commission est au contraire favorable au maintien de cette disposition.
En outre, les auteurs de ces deux amendements souhaitent préciser qu’il appartient à l’employeur de s’assurer du respect par les professionnels placés sous son autorité de leur obligation vaccinale. Or c’est déjà prévu par la loi et la réglementation en vigueur : les employeurs hospitaliers ont la capacité de faire vérifier le statut vaccinal de leurs employés ; c’est le rôle de la médecine du travail. C’est une condition au recrutement qui est vérifiée au moment de la prise de fonctions.
Pour ces deux raisons, la commission émet un avis défavorable sur ces deux amendements identiques.
Les auteurs des amendements identiques nos 428 rectifié ter et 457 rectifié ter demandent la réintroduction d’une obligation de vaccination contre la grippe pour les professionnels de santé exerçant dans les établissements.
Il se trouve que c’est déjà prévu par le code de la santé publique. Cette obligation a été supprimée par décret en 2006, afin de tenir compte de l’avis des hautes autorités sanitaires, et pourrait être rétablie à tout moment de la même manière.
L’avis de la Haute Autorité de santé – nous y avons fait largement référence tout à l’heure – étant annoncé au printemps 2026, il me semble judicieux d’attendre cette échéance. Si la HAS se prononce en ce sens, l’obligation pourra être réactivée, conformément aux dispositions législatives en vigueur.
Ces deux amendements étant déjà satisfaits, j’en sollicite le retrait. À défaut, l’avis serait défavorable.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Stéphanie Rist, ministre. Je rejoins Mme la rapporteure sur ce dernier point : les amendements identiques nos 428 rectifié ter et 457 rectifié ter sont effectivement déjà satisfaits. J’en demande donc le retrait.
Avis favorable sur les amendements rédactionnels nos 1822 rectifié et 644 rectifié de la commission.
Mme Guillotin a évoqué les influenceurs. Je vous informe que la mission consacrée à la désinformation en santé rendra ses conclusions le 15 décembre. J’aurai ensuite l’occasion de formuler des propositions. Je crois effectivement que nous devons utiliser les influenceurs dès lors qu’ils sont « labellisés ».
Les auteurs des amendements identiques nos 833 rectifié bis et 1426 rectifié bis souhaitent appliquer l’obligation vaccinale aux professionnels de santé amenés à être en contact de certains malades ou de personnes très fragiles. Cela soulève une question intéressante.
Néanmoins, tel que le dispositif est conçu, son adoption aurait pour conséquence de sortir les praticiens libéraux, dont les patients ne sont évidemment pas triés en arrivant au cabinet, de l’obligation vaccinale. Je n’y suis pas favorable.
En revanche, l’un de nos axes de travail en matière de sanctions pourrait être d’interdire aux personnels non vaccinés d’exercer dans certains services. Cela étant, je ne veux pas préempter ce débat sur les sanctions. Il me paraît en effet souhaitable que celles-ci soient définies au plus près des établissements.
En tout état de cause, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux amendements identiques.
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 833 rectifié bis et 1426 rectifié bis.
(Les amendements ne sont pas adoptés.)
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 428 rectifié ter et 457 rectifié ter.
(Les amendements ne sont pas adoptés.)
M. le président. L’amendement n° 1823, présenté par Mme Imbert, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Après l’alinéa 28
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
…° Au deuxième alinéa de l’article L. 3821-1, les mots : « loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 » sont remplacés par les mots : « loi n° du de financement de la sécurité sociale pour 2026 ».
La parole est à Mme la rapporteure.
Mme Corinne Imbert, rapporteure. Amendement de coordination.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?
M. le président. Je mets aux voix l’article 20, modifié.
(L’article 20 est adopté.)
Après l’article 20
M. le président. L’amendement n° 1436, présenté par M. Khalifé, est ainsi libellé :
Après l’article 20
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 1435-8 du code de la santé publique est ainsi modifié :
1° Au 2°, les mots : « et à la promotion » sont supprimés ;
2° Le 5° est abrogé.
La parole est à M. Khalifé Khalifé.
M. Khalifé Khalifé. Les missions financées par le fonds d’intervention régional (FIR), qui est géré par les ARS, se sont largement diversifiées, au point de rendre difficile l’évaluation de l’efficacité réelle des projets soutenus.
Cet amendement vise donc à supprimer certaines missions périphériques pour recentrer le FIR sur ses fonctions structurantes, c’est-à-dire l’organisation des soins, la coordination territoriale et les réponses à des besoins objectivés. Une telle rationalisation permettrait une utilisation plus efficiente des fonds publics et une meilleure transparence dans le pilotage.
M. le président. Quel est l’avis de la commission ?
Mme Corinne Imbert, rapporteure. Cet amendement vise à retirer du champ du FIR certaines thématiques pourtant utiles à la coordination des acteurs de santé et des prises en charge. Je pense notamment à la promotion de parcours de santé coordonnés ou au développement de la démocratie sanitaire.
Je le rappelle, le FIR est à la disposition des ARS. Ces dernières ont des marges de manœuvre dans l’emploi de ses crédits pour prioriser les actions qu’elles souhaitent financer selon les besoins du territoire. Un tel mécanisme ne me paraît pas soulever de difficulté.
Par conséquent, la commission sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Stéphanie Rist, ministre. Je comprends l’intention de l’auteur de l’amendement. Il est vrai que le FIR regroupe un grand nombre de financements.
Depuis que les parlementaires peuvent siéger au conseil des ARS, ils ont la possibilité d’interroger les décideurs – je l’ai moi-même fait, en tant que députée, dans ma région Centre-Val de Loire – sur l’utilisation qui est faite du FIR. C’est un exercice instructif.
Je tiens à souligner l’intérêt du FIR, qui s’adapte aux territoires, aux acteurs et aux projets. Je pense notamment à la prévention ou à la démocratie sanitaire, qui est très importante, car elle permet d’impliquer nos concitoyens dans nos politiques publiques.
Je suis donc une grande défenseuse de ce fonds. Je pense même qu’il faudrait encore le renforcer. Je le rappelle, il finance des hôpitaux de proximité et de multiples actions territorialisées. Continuons à le défendre, notamment pour la démocratie sanitaire.
M. le président. La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour explication de vote.
M. Khalifé Khalifé. Madame la ministre, loin de moi l’idée de remettre en cause l’intérêt du FIR, dont je suis aussi convaincu que vous. Si j’ai déposé cet amendement, c’est pour améliorer la transparence et la lisibilité du dispositif. Néanmoins, compte tenu du double avis négatif de la commission et du Gouvernement, je le retire.
M. le président. L’amendement n° 1436 est retiré.
L’amendement n° 1742, présenté par Mme Le Houerou, M. Kanner, Mmes Canalès, Conconne et Féret, MM. Fichet et Jomier, Mmes Lubin, Poumirol, Rossignol, Artigalas et Bélim, MM. Cardon, Chaillou et Chantrel, Mme Conway-Mouret, M. Darras, Mme Espagnac, MM. Féraud et Gillé, Mme Harribey, MM. Jacquin et P. Joly, Mme Linkenheld, MM. Lurel, Marie, Mérillou et Michau, Mme Monier, MM. Montaugé, Pla et Redon-Sarrazy, Mme S. Robert, MM. Roiron, Ros, Tissot, Uzenat, M. Vallet, Ziane et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Après l’article 20
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 30 juin 2026, un rapport sur la structuration, le financement et l’évaluation de la politique de prévention en santé, visant à passer d’une logique de moyens à une logique de résultats. Ce rapport devra notamment :
- dresser un état des lieux des financements publics alloués à la prévention dans le cadre de l’ONDAM, en distinguant les crédits affectés aux soins de ville, aux établissements de santé et aux établissements médico-sociaux ;
- analyser les modalités de pilotage et de coordination entre les acteurs (ARS, Assurance maladie, collectivités, établissements, structures ambulatoires) ;
- proposer des indicateurs de résultats et de performance en matière de prévention, validés par la Haute Autorité de santé ;
- identifier les leviers d’investissement pérenne, notamment via le Fonds pour la modernisation et l’investissement en santé (FMIS) et le Fonds d’intervention régional (FIR), pour soutenir les actions de prévention portées par les établissements privés non lucratifs.
La parole est à Mme Annie Le Houerou.


