B. UNE POLITIQUE QUI PRODUIT DES RÉSULTATS, MAIS QUI DOIVENT ENCORE ÊTRE AMÉLIORÉS

Les résultats de la politique de sécurité routière s'apprécient principalement à travers l'évolution du nombre d'accidents et de victimes de la route. Après un pic historique de plus de 18 000 décès en 1972, la mortalité routière a connu une baisse tendancielle sur plusieurs décennies. Les comparaisons doivent toutefois exclure la période 2020-2021, marquée par les restrictions de circulation liées à la crise sanitaire. L'année 2019 reste ainsi la référence pour les analyses récentes.

Évolution de la mortalité routière annuelle en France métropolitaine
de 1952 à 2024

Source : Observatoire national interministériel de la sécurité routière

En 2024, 3 432 personnes ont perdu la vie sur les routes de France (+ 1 % par rapport à 2023), dont 3 193 en métropole (+ 0,8 %) et 239 dans les outre-mer (+3,5 %)32(*). Ce niveau demeure inférieur de 1,9 % à celui de 2019 (3 498 décès). En métropole, environ 236 000 blessés ont été recensés, dont près de 16 000 blessés graves en 2024.

Sur les neuf premiers mois de 2025, 2 428 décès ont été enregistrés en métropole (+ 4,2 % par rapport à 2024), et 195 dans les outre-mer (+ 27,5 %). Ces chiffres, bien qu'en hausse, restent en deçà des niveaux de 201933(*).

Chiffres clés 2024 de la sécurité routière (en France métropolitaine)

Source : Observatoire national interministériel de sécurité routière

La part des usagers vulnérables (piétons, cyclistes, utilisateurs d'engins de déplacement personnels motorisés et usagers de deux-roues) continue de progresser : en 2024, les occupants de voitures ne représentent plus que 48 % des personnes tuées, bien que 71 % des décès impliquent un véhicule automobile.

Répartition de l'accidentalité par types de mobilité en 2024

Note : MAIS3+ : niveau de lésion égal ou supérieur à 3 sur une échelle de 1 à 6.

Source : Observatoire national interministériel de sécurité routière

Les hommes demeurent nettement surreprésentés (84 % des présumés responsables et 77 % des décès). Environ un accident sur trois est lié à la vitesse, un sur quatre à l'alcool et un sur cinq aux stupéfiants, ces facteurs pouvant être cumulés. Les routes hors agglomération concentrent 60 % des décès et 47 % des blessés graves, tandis que les autoroutes demeurent proportionnellement beaucoup moins accidentogènes.

Répartition des tués et des blessés graves par types de routes en 2024

Source : Observatoire national interministériel de sécurité routière

Les jeunes, en particulier de 18 à 24 ans, sont sur-représentés parmi les tués et les blessés graves ou avec séquelles. Il en va de même s'agissant des personnes de 25 à 34 ans, quoique dans des proportions moins importantes.

Répartition des personnes accidentées par âge en 2024

Source : Observatoire national interministériel de sécurité routière

Au regard des auditions menées et des données disponibles, le rapporteur spécial estime que la politique de sécurité routière, bien qu'engageant déjà fortement les forces de l'ordre et les autres administrations concernées, nécessite encore un renforcement de l'action publique. Les efforts doivent notamment porter sur :

- une politique de formation et de prévention plus ambitieuse, particulièrement à destination des jeunes ;

- une communication nationale renouvelée, permettant de renforcer la culture de sécurité routière de la population ;

- une meilleure intégration du travail des associations et des collectifs de victimes.


* 32 La sécurité routière en France, Bilan de l'accidentalité de l'année 2024, ONISR, septembre 2025.

* 33 Baromètres du mois de septembre 2025, ONISR.

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