V. DES INTERVENTIONS ACCRUES DE LA SÉCURITÉ CIVILE DANS LES OUTRE-MER INSUFFISAMMENT ANTICIPÉES DANS LE PLF 2026
Qu'elles soient planifiées ou liées à une situation d'urgence, les missions dans les Outre-mer sont régulières et ont tendance à augmenter sous l'effet du changement climatique, des tensions sociales et des phénomènes migratoires.
La DGSCGC a connu une activité très soutenue dans les Outre-mer entre 2023 et 2025, plus particulièrement marquées par les évènements sociaux et climatiques ayant affecté la Nouvelle-Calédonie et Mayotte.
Depuis mai 2024 et le début des évènements insurrectionnels en Nouvelle-Calédonie et jusqu'à ce jour, la sécurité civile a déployé 1300 personnels sapeurs-pompiers et sapeurs-sauveteurs en provenance de la métropole avec un coût estimé à près de 60 millions d'euros en 2024 et 6 millions d'euros en 2025.
Entre décembre 2024 et mai 2025, les équipes de la sécurité civile ont été particulièrement mobilisées par les conséquences du Cyclone Chido qui a conduit à près de 40 décès et 7 000 blessés. En lien avec la cellule interministérielle de crise, la sécurité civile a contribué à envoyer près de 5 300 personnes de différents ministères et entités depuis la métropole vers Mayotte et plus de 8 200 tonnes de fret. L'impact financier global de la manoeuvre dépasse les 100 millions d'euros.
À cela s'ajoute les interventions croissantes de la sécurité civile dans les autres territoires d'outre-mer pour pallier des situations de fragilité de diverses natures en Guyane (gestion des demandeurs d'asile, augmentation importante de l'activité de lutte contre les feux de végétation, approvisionnement en eau potable dans des zones isolées...) ou à la Réunion à l'occasion du cyclone Belal par exemple.
Le rapporteur tient donc à souligner les capacités de réponse dont dispose la DGSCGC pour faire face à d'éventuelles crises à venir : production d'eau potable, appui aux forces de l'ordre, capacité médicalisée, mission d'appui en situation de crise, détachement lourd de sauvetage déblaiement en cas de séisme ou de cyclone, projection de moyens logistiques s'appuyant sur les moyens de la réserve nationale concentrés en métropole (hébergement d'urgence, matériel NRBC, lutte contre les feux...).
Le recours accru aux moyens humains et matériels de la sécurité civile ces dernières années met en exergue une trajectoire de crédits du programme 161 particulièrement sensible aux aléas et peu prévisible par nature. Le rapporteur spécial attire ainsi l'attention sur le caractère optimiste du montant des crédits relatifs aux interventions dans les outre-mer fixé à seulement 18,7 millions d'euros en AE et en CP pour 2026. Celui apparait en effet peu élevé au regard des 76 millions d'euros de CP exécutés en 2024 et des 140 millions d'euros de CP prévus en exécution de l'année 2025 en cours.
Total des crédits du programme 161
« Sécurité civile »
consacrés aux
outre-mer
(En millions d'euros)
|
Exécution 2024 |
Prévisions 2025 |
PLF 2026 |
||||
|
Territoires |
AE |
CP |
AE |
CP |
AE |
CP |
|
Guadeloupe |
4,86 |
4,99 |
5,36 |
5,32 |
5,41 |
5,37 |
|
Guyane |
5,32 |
5,27 |
5,72 |
5,76 |
5,77 |
5,80 |
|
Martinique |
3,74 |
3,76 |
4,78 |
4,73 |
4,58 |
4,56 |
|
La Réunion |
3,87 |
3,88 |
4,57 |
4,57 |
2,49 |
2,49 |
|
Mayotte |
3,99 |
0,01 |
109,01 |
113,00 |
0,02 |
0,02 |
|
Nouvelle-Calédonie |
59,65 |
57,65 |
6,01 |
6,01 |
0,00 |
0,00 |
|
Polynésie française |
0,13 |
0,13 |
0,14 |
0,14 |
0,15 |
0,15 |
|
Iles Wallis et Futuna |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
|
Saint-Pierre-et-Miquelon |
0,01 |
0,01 |
0,02 |
0,02 |
0,01 |
0,01 |
|
Saint-Martin |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
|
Saint-Barthélemy |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
|
TAAF |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
|
Crédits non répartis |
0,29 |
0,29 |
0,30 |
0,30 |
0,30 |
0,30 |
|
Total |
81,86 |
75,99 |
135,90 |
139,84 |
18,73 |
18,70 |
Source : Document de politique transversale « outre-mer » annexé au projet de loi de finances pour 2026