B. L'OFFRE DE SOINS DE TROISIÈME RECOURS, PRODIGUÉE PAR UNE DIVERSITÉ D'ACTEURS, COMPLÈTE UTILEMENT LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES SÉVÈRES

1. Une diversité d'acteurs concourt à l'offre de soins de troisième recours

Dans le parcours de soins des patients, les centres experts en santé mentale interviennent en complément des acteurs de premier niveau (médecins généralistes, psychologues, infirmiers...) et des acteurs de deuxième niveau (centres médico-psychologiques, centres hospitaliers, psychiatres libéraux), constituant une offre de soins dits de troisième recours, prodigués par des acteurs ultraspécialisés dans la prise en charge de certaines pathologies.

Cette offre de soins est assurée par une diversité d'acteurs : outre le réseau des centres experts en santé mentale, les équipes médicales des centres hospitaliers universitaires et de plus en plus de réseaux spécialisés (centres de référence maladies rares, centres régionaux du psycho-traumatisme, centres de ressources sur l'autisme, structures d'accueil spécialisées dans les troubles du comportement alimentaire...) assurent la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques spécifiques et mènent, le cas échéant, une activité de recherche sur ces troubles.

Niveaux de prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques

2. Cette offre de soins contribue utilement à la prise en charge des patients, à condition de respecter le principe de gradation des soins

Les acteurs auditionnés par le rapporteur, notamment les représentants des psychiatres, des centres hospitaliers et le délégué ministériel à la santé mentale, reconnaissent l'intérêt de disposer d'une offre de soins de troisième recours. Celle-ci représente un maillon important de la prise en charge, en psychiatrie comme dans d'autres disciplines de la médecine. Elle permet aux psychiatres référents de recourir à un avis expert complémentaire et démontre des résultats en matière de lutte contre l'errance diagnostique et thérapeutique et de recherche.

Néanmoins, cette offre de soins s'inscrit en complément des autres niveaux de prise en charge : un diagnostic expert et des recommandations thérapeutiques aussi complets soient-ils, sans prise en charge de proximité et au long cours, n'a pas de plus-value pour les patients. Ce constat renvoie au rôle pivot que joue la psychiatrie de secteur, et notamment les centres médico-psychologiques, dans la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques.

À cet égard, au cours des auditions, certains acteurs ont regretté que la continuité de la prise en charge des patients reçus par les centres experts en santé mentale ne soit pas toujours assurée : une fois le diagnostic posé et les recommandations thérapeutiques émises, le suivi et l'observance des traitements et des soins ne sont pas garantis, soit parce que le patient n'a pas accès à un suivi psychiatrique, soit parce que son équipe soignante - ou le patient lui-même - ne souhaitent pas suivre les recommandations.

Il apparaît donc indispensable que tout développement de l'offre de soins de troisième recours respecte le principe de gradation des soins (adressage vers les centres spécialisés par le psychiatre référent) et s'inscrive dans un cadre permettant la bonne coordination entre les acteurs chargés de la prise en charge du patient.

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