Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 15 février 1913
Décédé le 30 janvier 1991
Profession :
Professeur de collége
Département :
Drôme

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 15 janvier 1959 (Démission (élu(e) député))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PIC (Maurice)

Né le 15 février 1913 à Saint-Christol (Vaucluse)

Décédé le 30 janvier 1991 à Montélimar (Drôme)

Sénateur de la Drôme de 1948 à 1958

Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 1er février 1956 au 14 mai 1958

Après des études de Lettres à la Sorbonne, Maurice Pic devient professeur au collège de Montélimar. Il milite alors activement au bureau départemental du syndicat unique de l'enseignement de la Drôme et débute parallèlement une longue carrière d'élu local pour le compte de la SFIO. A la fin de la guerre, il est nommé président du comité local de Libération et reçoit le croix de guerre de 1939-1945. Il est élu maire de Chateauneuf-du-Rhône une première fois en 1945 puis réélu de 1947 à 1959. A ce mandat municipal s'ajoute celui de conseiller général du canton de Montélimar à partir de septembre 1945, fonction dans laquelle il sera régulièrement reconduit. Il occupe la présidence du conseil général de la Drôme à partir de 1956.

Candidat socialiste aux élections sénatoriales du 7 novembre 1948, il se prononce pour « la défense de la République attaquée par la droite et la gauche, l'extension des conquêtes sociales mais dans le calme et l'ordre républicain, le principe de sécurité et d'égalité des Nations ainsi que l'organisation économique de l'Europe, première étape des futurs Etats-Unis d'Europe ». Il est élu avec 364 voix sur 831 suffrages exprimés.

Il est membre de la commission des moyens de communication et des transports ainsi que de celle de la défense nationale. Il fait partie de la sous-commission chargée de contrôler de manière permanente l'emploi des crédits affectés à la défense nationale.

Il mène un important travail d'examen des projets de loi et dépose de nombreux rapports au nom des commissions dont il dépend. Ainsi, en janvier 1950, il se prononce sur le projet de loi tendant à autoriser le Président de la République à ratifier la convention du 12 mai 1949 relative à l'exploitation des navires métropolitains dans l'Atlantique Nord. Il intervient par ailleurs en 1950 sur une proposition de résolution concernant la liberté de réunion ainsi que sur une proposition de loi relative aux soldes et indemnités des fonctionnaires outre-mer. Il prend la parole sur les projets de loi portant à 18 mois la durée du service militaire, sur le réarmement et sur l'augmentation des effectifs des officiers et des sous-officiers. Enfin, en 1952, il prend activement part aux débats portant sur l'ouverture des crédits pour la réparation des dégâts causés par les inondations dans le Sud-Est ainsi que sur le développement des dépenses pour la réparation des dommages de guerre.

A partir de 1953, Maurice Pic devient membre de la commission de l'intérieur, membre suppléant de la commission de l'éducation nationale, de la commission de la famille, de la commission des finances ainsi que de celle de la presse et du cinéma. A ce titre, il pose de nombreuses questions orales à propos de l'allocation aux travailleurs âgés et de l'autonomie des collectivités locales. Le 14 janvier 1954, il est à nouveau membre titulaire de la commission de la défense nationale tout en conservant ses responsabilités aux commissions de l'éducation nationale, de la famille, de la presse, de la radio et du cinéma ainsi qu'à la sous-commission contrôlant l'emploi des crédits affectés à la défense nationale. Il élabore un rapport sur le projet de loi relatif à la réforme fiscale en juillet 1954. A partir de janvier 1955, il est rapporteur pour la commission de l'intérieur et participe à la discussion du budget du ministère de l'Intérieur pour 1955 ainsi qu'à divers amendements concernant notamment la mise en application du statut spécifique du personnel communal ou sur l'extension de la loi municipale aux départements d'outre-mer.

Son mandat de sénateur est renouvelé le 19 juin 1955 avec 419 voix pour 828 suffrages exprimés. Il est ensuite nommé au poste de Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du gouvernement Guy Mollet le 1er février 1956. En cette qualité, il intervient dans la discussion sur la proposition de résolution relative à la répartition des dépenses d'assistance ainsi que sur la proposition de loi proposant la modification de l'article 11 du décret réglementaire du 2 février 1852 portant sur l'élection des députés. Il répond, par ailleurs, à de nombreuses questions orales portant sur la qualité des déportés résistants, sur le reclassement de certains personnels d'Indochine ou sur la répartition des crédits au fonds d'investissement routier. Il intervient dans le débat portant sur le projet de loi de finances pour 1957. Le 17 juin 1957, il devient Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du Cabinet Maurice Bourgès-Maunoury puis du Cabinet Félix Gaillard à partir du 11 novembre 1957. Il répond à de nombreuses questions orales concernant notamment l'affectation en Afrique du Nord des fonctionnaires ayant déjà servi en Tunisie et au Maroc, sur l'autorisation pour les collectivités locales de contracter des emprunts et enfin sur l'alimentation en eau de la région parisienne. Il intervient par ailleurs sur le projet de loi relatif à la situation de certaines catégories de personnels ayant servi hors d'Europe ainsi que sur le budget pour 1958.

Le 2 juin 1958, il vote pour l'octroi des pleins pouvoirs au général de Gaulle ainsi que, le 3 juin, pour le projet de loi modifiant l'article 90 de la Constitution. Il est élu député à l'Assemblée nationale le 30 novembre 1958.

Ve République

PIC (Maurice)

Né le 15 février 1913 à Saint-Christol (Vaucluse)

Décédé le 30 janvier 1991 à Châteauneuf-du-Rhône (Drôme)

Député de la Drôme de 1958 à 1971

Secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 1er février 1956 au 14 mai 1958

Sénateur de la Drôme de 1948 à 1958, et de 1971 à 1989

Le changement de République n'affecte en rien la remarquable implantation locale de Maurice Pic. En novembre 1958, il accepte à la demande de la SFIO, d'être candidat à la députation. Elu au second tour, il est un des rares socialistes à franchir l'obstacle du scrutin majoritaire uninominal imposé par le général de Gaulle. Les législatives de 1962 le reconduisent au Palais-Bourbon sans trop de difficultés, tout comme celles de 1967. Membre du comité directeur de la SFIO, Maurice Pic siège au groupe socialiste. Entre-temps, lors des municipales de 1959, il a quitté sa bourgade de Châteauneuf-du-Rhône pour conquérir la mairie de Montélimar qui devient son fief politique. La dissolution de l'Assemblée en mai 1968 fait perdre à la FGDS la plupart de ses circonscriptions, mais pas la deuxième de la Drôme. Maurice Pic est de nouveau élu député au second tour.

En 1971, pour retourner au Sénat, il fait élire à son siège de député un de ses proches au conseil général, Henri Michel. Désormais disponible, il peut se présenter aux sénatoriales sur une liste d'Union socialiste et républicaine pour la défense des communes. Elu au second tour, il s'inscrit au groupe socialiste. Il sera constamment reconduit au Palais du Luxembourg jusqu'en 1989 où il décide de ne pas se représenter. Membre en 1971 de la commission des affaires étrangères, de la défense et de forces armées, il rejoint en 1976 la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, avant de choisir l'année suivante la commission des affaires culturelles. Il reste également maire de Montélimar jusqu'en 1989 et président du conseil général de la Drôme jusqu'en 1985.

Maurice Pic débute son mandat sénatorial au moment où le Premier ministre Pierre Messmer, bientôt confronté au renchérissement de l'énergie pétrolière, engage la France dans la voie du tout-nucléaire. La vallée du Rhône abrite de nombreuses centrales (Tricastin, Cruas, Pierrelatte, Marcoule). Le maire de Montélimar, ville située 10 km au sud de la centrale de Cruas et à moins de 20 km au nord du complexe de Tricastin, ne s'oppose pas à ce programme qui contribue à dynamiser économiquement la vallée du Rhône, mais il souhaiterait plus de concertation autour de ces projets sensibles. Dès 1974, il crée au conseil régional Rhône-Alpes une commission spécialisée sur les problèmes nucléaires et en 1975, il organise un débat au conseil général de la Drôme auquel participent des scientifiques, des écologistes et des responsables d'EDF. Une manière de dénoncer aussi le fait que l'assemblée départementale n'ait pas été consultée sur le projet de Cruas au prétexte que ce dernier se situe sur la rive droite du Rhône et donc en Ardèche.

Au Sénat, Maurice Pic s'oppose à la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions. Il s'abstient lors du vote de la loi du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Il vote la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité, la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, et la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce

Pour lutter contre la crise, Maurice Pic entend faire de la vallée du Rhône un lieu économique attractif et pas seulement un couloir de circulation entre la région lyonnaise et le grand sud. Il s'élève contre la mystique du transport industrialisant en faisant remarquer, exemple de la Champagne à l'appui, que le passage d'une autoroute ne suffit pas à redynamiser un espace déclinant. Pour faire de villes comme Montélimar ou Valence de véritables pôles économiques et éviter le désert entre Lyon et Marseille, il faut envisager des zones industrielles spécialisées appuyées sur des axes de transport multiples (train grande vitesse, canal Rhin-Rhône, autoroutes). L'objectif est partiellement atteint avec la constitution de ZI dynamiques comme celles de Portes-les-Valence et Montélimar. Les pouvoirs publics reconnaissent l'engagement du sénateur pour son département et fin octobre 1979 le président du Sénat Alain Poher lui remet le « prix de l'expansion régionale et de la qualité de la vie ».

Avec 543 voix sur les 945 suffrages exprimés, Maurice Pic est réélu au premier tour des élections sénatoriales du 28 septembre 1980. Il s'inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des affaires culturelles. En 1980, il prend part au débat sur le projet de loi pour le développement des responsabilités des collectivités locales. Il vote contre la loi du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Il soutient la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort. Il rejette la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions. Il approuve la loi du 13 juillet 1982 relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage, mais s'oppose à la loi du 9 septembre 1986 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France. Il s'abstient lors du vote de la loi du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion.

Battu pour la première fois depuis l'après-guerre lors des cantonales de mars 1985, Maurice Pic l'est à nouveau lors des élections municipales de 1989 qui voient Thierry Cornillet s'emparer de la mairie de Montélimar. La même année, au terme de son mandat de sénateur, il démissionne du conseil municipal et se retire de la vie politique.

Parlementaire de la Drôme pendant 41 ans, maire de Montélimar pendant 44 ans - battant ainsi le record d'édilité jusque-là localement détenu par Emile Loubet - et conseiller général pendant 40 ans, Maurice Pic s'éteint à l'âge de 77 ans.

Il était officier de la Légion d'honneur depuis le 1er janvier 1990.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Maurice PIC

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