État civil :
Né le 23 mai 1846
Décédé le 25 mai 1929
Profession :
Avocat
Département :
Gironde
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 25 octobre 1891
Elu le 3 janvier 1897
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Non réélu )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

MONIS (ERNEST, ANTOINE, EMMANUEL), né le 23 mai 1846 à Châteauneuf (Charente), mort le 25 mai 1929 à Châteauneuf.

Député de la Gironde de 1885 à 1889.

Sénateur de la Gironde de 1891 à 1920.

Ministre de la Justice du 22 juin 1899 au 7 juin 1902.

Président du Conseil, Ministre de l'Intérieur et des Cultes du 2 mars au 27 juin 1911.

Ministre de la Marine du 9 décembre 1913 au 20 mars 1914.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 396.)

Aux élections législatives du 22 septembre 1889, Monis fut battu au second tour de scrutin, ne recueillant que 5.816 voix sur 12.199 votants, par le boulangiste Chiché qui en recueillait 6.289 et qui l'avait déjà devancé au premier tour. Monis, abandonnant momentanément la vie parlementaire, reprit sa profession d'avocat - qu'il avait continué à exercer d'ailleurs mais d'une façon moins active - à la cour d'appel de Bordeaux. Il continuait en même temps à siéger au Conseil général de la Charente où il représentait le canton de Cognac.

Le 25 octobre 1891, une élection sénatoriale partielle fut provoquée par le décès du comte de Lur-Saluces. Monis se présenta et fut élu dès le premier tour, obtenant 714 voix sur 1.266 votants, contre 380 à de Montesquieu, monarchiste, et 174 à Jules Brisson, républicain.

Il devait désormais être constamment réélu, toujours au premier tour : le 3 janvier 1897, où il arriva en tête avec 896 voix sur 1.281 votants, devant Trarieux, 888 voix et Raynal, 810 voix ; puis le 7 janvier 1906, mais cinquième position seulement, avec 857 voix sur 1.307 votants, derrière Decrais, 936 voix, Obissier Saint-Martin, 883 voix, Courrégelongue, 881 voix et Thounens, 878 voix, mais devant le comte de Lur-Saluces, 420 voix et Durand-Desgranges, 341 voix.

Au Sénat, il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique. Il fit partie d'un certain nombre de commissions : armée, marine, finances dont il fut un des rapporteurs spéciaux du budget. Il fut également membre du comité consultatif des chemins de fer, du groupe agricole et de l'union démocratique.

Ce fils d'huissier, qui avait consacré jusqu'alors toute sa carrière aux questions juridiques, eut une grande activité parlementaire qui s'étendit à tous les domaines car tout le préoccupait : les questions militaires comme les problèmes régionaux, les intérêts des professions viticoles comme les questions algériennes. C'est ainsi qu'il déposa de nombreuses demandes d'interpellation. On l'entendit dans tous les grands débats et tout naturellement dans la plupart des discussions budgétaires annuelles.

Il était devenu un personnage de premier plan au Sénat. Aussi, en 1899, Waldeck-Rousseau, au moment de former son ministère, pensa-t-il à lui pour le portefeuille de la Justice, ce qui ne pouvait que combler les voeux du juriste qu'il était. Comme garde des Sceaux, il représenta souvent le président du Conseil devant le Sénat. C'est lui, par exemple, qui lut la déclaration du gouvernement sur la défense de l'armée française face aux attaques dont elle était alors d'objet. On l'entendit aussi au Palais du Luxembourg dans la discussion du budget de son département ministériel.

A la Chambre des députés, il participa à la discussion du budget et répondit à de nombreuses interpellations. Il eut surtout à se défendre contre les accusations que portait contre lui le journal La Lanterne sur l'affaire dite « des sucres » et par Cunéo d'Ornano, député de droite, qui l'accusait d'avoir profité de sa fonction de garde des Sceaux pour favoriser sa profession de négociant en alcool, en 1901. Il sortit toujours victorieux des interpellations ainsi dirigées contre sa vie publique et ses activités privées.

A la chute du cabinet Waldeck-Rousseau, le 7 juin 1902, Monis reprit son activité de sénateur. Il fut pendant quatre ans vice-président du Sénat de 1906 à 1910.

Le 21 mai 1911, à Issy-les-Moulineaux, Monis fut grièvement blessé par un avion au cours d'une manifestation aéronautique à laquelle il assistait en tant que président du Conseil.

En effet, il était devenu le chef du gouvernement le 2 mars 1911, poste qu'il cumulait avec celui de ministre de l'Intérieur et des cultes. Il de resta jusqu'au 27 juin de la même année, constituant un ministère qui devait servir en quelque sorte de relais entre le 2e cabinet Briand et le cabinet Caillaux.

Son passage à la direction des affaires publiques fut de courte durée mais il revint au gouvernement lorsque Gaston Doumergue, constituant son 1er cabinet, fit appel à lui pour les fonctions de ministre de la Marine, le 9 décembre 1913. Monis démissionna bientôt, n'ayant pu donner son accord à la politique menée par le président -du Conseil, le 19 mars 1914.

Comme ministre de la Marine, il défendit au Sénat le projet -de loi sur les pensions et à la Chambre des députés le projet de loi concernant l'amélioration de la situation matérielle des officiers et sous-officiers. Au Palais Bourbon, il eut aussi à faire face à des interpellations sur la politique de défense militaire des côtes et sur des accords intervenus entre l'Etat et la Compagnie générale transatlantique.

Monis avait connu de très nombreuses attaques personnelles -durant sa carrière politique. Il convient de citer notamment celle que lui décocha Maurice Barrès dans son livre intitulé Dans le cloaque, où l'auteur rapporta ses impressions de député au moment où Delahaye s'en prit violemment à Monis au sujet de l'affaire Rochette et du renvoi de son procès. Alors que Marcel Sembat proposait de déférer Monis et Caillaux à la Haute Cour, Maurice Barrès s'écria : « Ah non ! J'ai vu trop d'honnêtes gens en Haute Cour, je n'y enverrai pas ceux-là ! ». Fatigué de ses luttes passées, Monis ne se représenta pas aux élections sénatoriales de 1920 et se retira de la vie politique.

Il mourut le 25 mai 1929, dans sa Charente natale, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.

Il avait publié : La poudre B et la marine marchande.

Il était grand-croix de l'Aigle blanc de Russie.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest MONIS

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