Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 14 mai 1921
Décédé le 19 janvier 1998
Profession :
Administrateur de sociétés
Département :
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

CROZE (Pierre)

Né le 14 mai 1921 à Casablanca (Maroc)

Décédé le 19 janvier 1998 à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes)

Sénateur représentant les Français établis hors de France de 1971 à 199871

Pierre Croze voit le jour le 14 mai 1921 à Casablanca, au Maroc, alors protectorat français. Il y fait ses études au lycée Lyautey, du nom du premier résident général français au Maroc. Fidèle toute sa vie à sa terre natale, il oeuvre constamment en faveur de la coopération franco-marocaine. Il a dix-huit ans lorsqu'il s'engage comme volontaire en septembre 1939, au moment où éclate le second conflit mondial. Resté sous les drapeaux pendant toute la durée de la guerre, il participe aux combats pour la libération de l'Europe. Le courage dont il fait preuve lors des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne lui vaut la Croix de guerre 1939-1945 et la Croix d'officier de la Légion d'honneur. Démobilisé en 1945, il retourne au Maroc et reprend l'activité paternelle d'assureur. C'est en 1951 qu'il entre dans la vie publique : il est élu membre du troisième collège du Conseil du gouvernement du Maroc et le demeure jusqu'en 1956, date à laquelle le royaume chérifien prend son indépendance. Continuant de participer à la vie économique marocaine, il exerce la présidence de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc de 1962 à 1967. Élu membre du Conseil supérieur des Français de l'étranger en 1963, il y siège jusqu'à son décès. Membre de son bureau permanent de 1966 à 1971, il en devient le vice-président de 1976 à 1978.

En 1971, il sollicite un mandat de sénateur représentant les Français établis hors de France. Candidat dans la section Afrique au siège précédemment occupé par le général Antoine Béthouart, il est d'abord désigné par le Conseil supérieur des Français de l'étranger le 22 juin 1971 par 54 voix contre 17. Puis ce choix est ratifié le 2 octobre 1971 par le Sénat qui l'élit avec 54 des 75 suffrages exprimés. Il voit ensuite son mandat sénatorial renouvelé le 2 octobre 1980 par 70 des 103 suffrages exprimés. Candidat à la tête d'une liste pour l'Union et la solidarité des Français de l'étranger présentée par l'Union pour la démocratie française, il est une dernière fois réélu le 24 septembre 1989 avec 31 des 135 suffrages exprimés. Inscrit au groupe sénatorial des Républicains et indépendants, il le vice-préside de 1974 à 1977. Il exerce du reste d'importantes fonctions au sein de la Fédération nationale des républicains indépendants : membre de son bureau politique en 1975 et 1976, il siège à son conseil politique de 1976 jusqu'à son décès. Vice-président de la fédération UDF des Français de l'étranger à partir de 1984, il est également membre du conseil national de l'UDF de 1985 à 1998.

Au Palais du Luxembourg, il siège à la commission des affaires économiques de 1971 à 1982, des finances de 1982 à 1995 et des affaires étrangères de 1995 jusqu'à son décès. Il s'intéresse aux sujets les plus divers. Rapporteur en 1972 des projets de loi sur les magasins collectifs de commerçants indépendants et sur les ventes avec primes, il rapporte aussi le budget de l'environnement de 1974 à 1976 : il s'alarme alors surtout de la pollution de l'eau potable et de la Méditerranée. Il rapporte également le projet de loi sur la protection de la nature en 1976. La commission des finances lui confie ensuite la charge de rapporteur spécial du budget de la recherche de 1983 à 1988. Il rapporte également le projet de loi sur la recherche et le développement technologique en 1985 et celui sur la création de la SEITA en 1984. Puis il est rapporteur des crédits du tourisme de 1989 à 1994.

Passionné par les questions extérieures, il siège au sein d'institutions internationales. Membre suppléant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale de 1977 à 1978, de 1983 à 1986 et de 1989 à 1995, il est membre titulaire de 1986 à 1989 et de 1995 à 1996. Il appartient également à la délégation parlementaire pour les Communautés européennes de 1979 à 1983 et à la section française de l'Association internationale des parlementaires de langue française à partir de 1977. La question de la coopération est plus particulièrement chère au coeur de ce Français né et vivant au Maroc. Nommé membre du Conseil supérieur de la coopération en 1976, il plaide inlassablement en sa faveur, estimant qu'elle constitue « une grande oeuvre nationale ». Il juge cependant essentiel qu'elle ne soit « ni subie par les États, ni imposée » par la France mais définie en concertation avec les pays partenaires. Il se préoccupe également de la condition des coopérants qui sont à ses yeux « les ambassadeurs du génie français ».

Plus largement, il s'emploie à défendre les Français établis hors de France. Il prend la parole sur toutes les questions qui les concernent : leur protection sociale, leur situation par rapport au service national, leurs conditions d'imposition ou leur vote. Fervent promoteur des établissements d'enseignement français à l'étranger, il dépose une proposition de loi en 1981 afin de leur permettre de dispenser une formation permanente. Il s'attache aussi à favoriser les relations franco-marocaines par le biais du groupe d'amitié France-Maroc dont il exerce la présidence pendant vingt ans à partir de 1978. Il est du reste promu grand officier du Ouissam alaouite en récompense de son action constante en faveur du Maroc et de ses rapports avec la France. Il se penche en outre régulièrement sur la situation des échanges extérieurs français. Conseiller du commerce extérieur de la France à partir de 1958, il est nommé membre de la commission d'enquête chargée d'évaluer la structure et le montant de la dette publique en France en 1983 et du conseil de direction du comité national des conseillers du commerce extérieur de la France de 1985 à 1988.

Au cours de ses mandats, il vote la loi portant création et organisation des Régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988 et celle relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993. S'abstenant sur la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, il vote contre celle portant abolition de la peine de mort en 1981 et contre la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992.

Gravement malade, il doit espacer ses visites au Palais du Luxembourg à partir de 1995. Il s'éteint à Villeneuve-Loubet le 19 janvier 1998, à l'âge de soixante-seize ans.

Elu le 2 octobre 1971
Réélu le 2 octobre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 19 janvier 1998 (décédé)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre CROZE

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